Fugue

Gab

Je suis la maman d'un jeune homme de 17 ans.
Aujourd'hui, ce qui me fait le plus souffrir ?
c'est qu'il est à l'opposé de tout ce que j'ai essayé de lui faire comprendre.
Ecoute,respect, empathie.....
Racket à 9 ans
Agressé à 16 ans....
Il ne fugue pas ...Mais ne cesse de me répéter que je ne suis pas dans la réalité de ce monde!
D'ailleurs, il m'appelle" sœur Thérésa"
Ils'oppose et va vers des opinions totalement opposées voir bannies dans mon milieu!
Que faire????
Autant je n'ai pas la réponse à la fugue de ton enfant....
Que je suis autant dépourvu face à la réaction du mien!...
Faisons confiance en l'avenir!
Avec Metta
lausm

Katly a écrit :
Mais ce que j'entends dans le propos de Lausm c'est aussi peurs, angoisses, frustrations... etc inconscientes des parents qui peuvent-être projetées sur l'ado à travers une éducation aussi bien laxiste que répressive, l'extrême. Ce sont toutes ces choses inconscientes qui déforment la manière d'agir pour éduquer, qui peuvent créer des problèmes, des dégâts. Je pense qu'il faut admettre ce défaut dans l'éducation parentale en générale et les remises en questions. La mise en garde. Car la souffrance causée peut être profonde, même si ce n'était pas l'intention. Il ne s'agit pas de culpabiliser les parents mais de regarder plus profondément et en face les choses. Essayer de voir ce qui ne va pas, dans la façon dont on peut aborder la vie de l'adolescent, qui n'est qu'adolescent.A moins qu'il est un mal-être, un problème, dans ce cas l'ado a besoin d'une aide.

Une éducation peut trouver un équilibre avec strict et souple, les extrêmes étant laxiste ou répressif.

Cela n'empêche pas Ted que ton fils pourrait très bien venir te voir un jour, à vingt et un an, en te disant qu'il veut être moine et partir au Népal.

Mais c'est un sujet sensible et personnel et chaque point de vue est en fonction de son vécu de parent ( et d'ado).

<<metta>>
Voilà une façon de dire qui a compris le sens de ce que je voulais dire.

Désolé, Ted, mais je pense que toi aussi, a un idéal que tu projettes très fort sur ton fils, et qu'il te renvoie en pleine face que quelles que soient tes valeurs, ce sont les tiennes, et que lui tient à se différencier de toi...c'est normal, il veut être un homme, individué, et pas une copie de son père.
T'inquiètes, je suis à bonne école : le mien a treize ans, et il ruine méthodiquement tout édifice mental que je voudrais lui imposer venant d'une construction mentale, fut-elle à apparence dharmique, que je voudrais lui imposer.
et je persiste dans ce que je dis : nos enfants se foutent de nos idées, c'est la réalité telle qu'elle est qu'ils se prennent en pleine gueule, et c'est de cela qu'ils veulent parler....n'as-tu pas l'impression que souvent on n'écoute avant tout que nos peurs, qu'on utilise pour filtrer leurs paroles? Moi je le vois récuremment, mais j'ai appris à m'incliner face à mon fils, ce qui ne veut pas dire se mettre en dessous et abdiquer de la fonction paternelle. Car je le vois en lui comme j'ai pu le voir avec des ados en difficulté avec qui j'ai bossé : quand ils ont besoin, ils savent faire appel à l'autorité qu'on représente, ils l'acceptent même bien plus qu'on ne croit, mais souvent les adultes eux-mêmes se sabotent en ne croyant pas en eux-même, et donc passent alors pour des blaireaux face aux ados.
En effet, que peuvent-ils penser si ils ont face à eux des gens qui en fait n'assument pas leur rôle, ou l'assument en fonction d'une image construite plus que par rapport à la réalité des choses? Qu'ils se trouvent bien seuls!

Un enfant va vers des opinions opposées au milieu? Mais rien de plus normal! Il montre l'envers du réel : on ne veut pas voir un aspect? Eh bien il va le voir car on ne peut scinder la réalité entre une partie acceptable, et l'autre à refouler.
Ca me fait penser à cette copine nonne zen, qui était au désespoir parce que son fils a voulu devenir militaire! Le refoulé, ce qu'on ne veut pas voir, revient par la porte de derrière.
Moi aussi, que mon fiston soit passioné de jeux guerriers, ne me plait pas...j'ai peur qu'il passe trop de temps devant l'ordi, jeux vidéos, etc....mais souvent je vois que c'est ma peur, car il s'autorégule au final très bien....mais on a préparé le terrain.
L'agressivité fait partie de ce monde, et les ados y sont exposés....les profs eux-mêmes et les surveillants du collège, souvent respectent peu les gamins....comment ne pas leur apprendre à négocier avec cette réalité sans leur faire croire que s'ils sont bienveillants tout ira bien?? C'est un koan, et on doit apprendre ensemble à faire avec.
Pour ma part, je me rends compte de combien les attitudes à vouloir paraître un père sûr de lui, détenteur de la vérité et de l'autorité, peut me séparer de mon fils, si je n'assume pas le fait que je suis parfois vulnérable, ignorant, incapable de savoir ce que je dois faire et dire?
En fait je vois qu'il est parfaitement capable de l'entendre, si moi aussi je le veux bien...quand je rentre dans des positions qui se veulent forte pour me faire croire que je sais ce qu'il faut faire pour bien l'éduquer, souvent je me ramasse, je m'énerve contre lui, je devient con...et ma compagne me montre un angle un peu décalé, ou en fait il y a surtout à faire confiance à ses ressources, sa vie, la vie....qui passe à travers nous, à travers lui, dans ce monde perturbé mais aussi capable de s'éveiller.
accepter ce qui est, tel quel, en voilà un sacré défi..accepter qu'éduquer consiste en fait parfois à accompagner sans rien faire, plus qu'à intervenir et contrôler...et accepter que la vie nous échappe, car en fait pour concevoir un enfant, la vie nous a échappé, elle est sortie de nous, et continue à vouloir aller plus loin...hors de notre contrôle, hors de notre volonté....mais pas hors du monde de la Vie, mais bien en plein coeur.

Combien de temps allons-nous avoir peur des pulsions vivantes de ceux qu'on a engendrés gràce à nos pulsions vivantes?

je ne sais pas.
ted

Gab a écrit : D'ailleurs, il m'appelle" sœur Thérésa"
lausm a écrit : il ruine méthodiquement tout édifice mental que je voudrais lui imposer venant d'une construction mentale, fut-elle à apparence dharmique, que je voudrais lui imposer.
Et pourquoi cette aversion du bien ou cette aversion de tout ce qui semble bon, juste, positif ? Où prennent-ils leurs modèles de super héros ? Qui les a convaincus que le respect, l'écoute et l'empathie, c'était ringard ? C'est pas apparu tout seul dans leur tête, hein ? ;-)
ted

lausm a écrit :Désolé, Ted, mais je pense que toi aussi, a un idéal que tu projettes très fort sur ton fils, et qu'il te renvoie en pleine face que quelles que soient tes valeurs, ce sont les tiennes, et que lui tient à se différencier de toi...c'est normal, il veut être un homme, individué, et pas une copie de son père.
Non, ce ne sont pas mes valeurs. Ce sont des valeurs universelles. Quand Gab parle de respect, d'écoute ou d'empathie, toi aussi, Lausm, tu partages aussi je sais bien. On n'est pas tous les trois membres d'une secte fermée de dinosaures en voie de disparition ? :shock:
Comment se transmettent les valeurs ? les cultures ? les traditions ? le folklore ? les religions ? Si ce n'est de l'humain à l'humain ? et du parent à l'enfant avant tout ?
ted

A mon avis, l'enfant est une cire vierge. Laissons de coté son karma... Il s'imbibe du milieu où il baigne. Ce milieu est vaste. Il y a l'influence des parents, mais aussi celle de la famille élargie, celle des voisins, des copains, des médias, des politiques, des artistes... Bref Les gamins baignent dans un liquide nourricier parcouru de divers courants.

Nous en tant qu'adultes, nous savons filtrer et nous couper de certaines influences. Mais eux y sont exposés. Surtout si nous les laissons s'y exposer ! C'est nous qui leur offrons des ordis. C'est nous qui achetons les jeux vidéos ou les fringues à la mode. C'est nous qui cédons aux tendances dominantes sous prétexte qu'on ne peut pas se couper de la réalité. Et c'est vrai : les enfants qu'on élève dans un cocon n'ont qu'une hâte : en sortir pour découvrir le monde. Mais s'ils n'ont pas d'ailes, ils s'écrasent au pied du nid !

Nous avons exposés nos enfants, trop vite, à des réalités insidieusement destructrices. Et nous ne leur avons pas donné les filtres. Tu l'as compris Lausm puisque tu écris :
  • Lausm a écrit : et je persiste dans ce que je dis : nos enfants se foutent de nos idées, c'est la réalité telle qu'elle est qu'ils se prennent en pleine gueule, et c'est de cela qu'ils veulent parler....
ted

Nos parents ont tout fait pour que nous ne prenions pas "la réalité telle qu'elle est" avant que nous ne soyons prêts. Ils nous ont caché la misère du monde. Ils ont évité de se disputer en notre présence. Ils nous ont interdit l'alcool, le tabac, les films violents ou pornographiques.

L'enfance devrait être protégée ! Elle ne l'est plus. Malgré le contrôle parental, mon gamin regardait du porno à 12 ans et jouait à des jeux vidéos violents bien plus tôt. J'avais beau effacer, reconfigurer, changer de contrôle parental, il développait son intelligence en contournant les barrages. On ne peut pas endiguer la vitalité qui s'éveille. Mais on peut la sandboxer. C'est à dire, créer une sandbox, un bac à sable, un environnement qui a l'aspect de la réalité, mais qui est virtuel. Voilà pourquoi il y a des activités pour la jeunesse, des jeux pour la jeunesse, des programmes télés pour la jeunesse, des livres pour la jeunesse.

Mais nous sommes si pressés de leur apprendre à survivre, que nous les exposons froidement aux actualités du monde, au journal de 20h, aux turpitudes des politiciens, aux exploits des call girls médiatisées, aux crimes de guerre mis en scène dans Battle Field ou Modern Warfare. Nous sommes heureux de les voir "s'endurcir", devenir "réalistes". C'est pour leur bien, n'est ce pas ? Il faut qu'ils apprennent que le monde est impitoyable, n'est ce pas ? Oui, mais pas trop tôt. D'ailleurs, le monde n'est que dans notre regard.

Mais quand leur avons-nous enseigné à regarder ?

Et pour une seule éducation bienveillante donnée par Gab ou Lausm, il y a 10 professeurs virtuels et ricanants qui rôdent dans les pubs, les séries cultes, l'attitude des chauffards au volant, la misogynie de certains rappeurs, la malhonnêteté de quelques politiciens... Et tout ça, ça forme nos enfants, ça les déforme, ça les embrigade. On leur donne des anti-héros, des "plans culs" et de la réussite personnelle à tous les repas.

Nos ados sont malades parce que nos sociétés sont malades.
ted

Lausm a écrit :Combien de temps allons-nous avoir peur des pulsions vivantes de ceux qu'on a engendrés grâce à nos pulsions vivantes?
Le temps que leurs ailes poussent.
lausm

Eh beh, la pèche ce matin le Ted!

Je sens beaucoup de culpabilité dans ce que tu écris, et comme l'envie de rattraper une erreur, des erreurs.
Mais nous en faisons tous.
Pour ma part, ma référence de base de l'éducation fut et reste l'attention.
C'est la même que celle dans un dojo...il m'est arrivé d'avoir une fonction, d'être responsable de séance.
et comment guide-t-on les autres quand on n'a rien à faire de visible? On se tourne vers soi, sa pratique, et c'est cela qui influence.
J'ai le sentiment que tu n'as pas vraiment confiance en ce point, et que tu veux à tout prix "faire"....mais regarde, ton fils est capable de dépasser tes reconfigurations, et c'est très bien : il sait faire dans ce monde!

Hier je repensais à ce que tu écrivais sur tout ça, dans ma salle de bain (oui, je réfléchis à tout ça, si j'ai bien écris, si c'était juste, ou pas.....etc...)....et repensant à cette conversation, je me disais que en ce moment, pour moi (je ne parle qu'en mon nom, je ne prétends pas connaître une vérité absolue), ce qui guide et aide mon fils, est de me faire du bien : reprendre le pouvoir sur moi en modifiant des conditions de travail qui me mettaient en souffrance....j'ai osé franchir le pas, et je vois que lui qui souffrait au collège, y va mieux en dépit que sa prof principale soit sa prof la pire au niveau relationnel...il a même trouvé seul la réponse avec un de ses copains : il nous a fait rire en disant "on a trouvé la solution pour qu'elle ne nous embète pas : on fait les fayots!"...en gros ils lui donnent ce qu'elle veut, des élèves qui participent. Ils ont trouvé tout seul!
Dans ce que je lis de toi, j'entends beaucoup de restrictions, de limitations...bien sûr il y a des comportements pathogènes et à risques....mais il me semble que le mieux est de montrer vers quel espace d'autonomie et d'expérience personnelle aller. Après ils font ce qu'ils veulent. Françoise Dolto disait dans "la cause des adolescents" (que tu devrais lire), que souvent ils viennent demander un conseil, pour ne pas l'appliquer....mais ce n'est pas grave : l'important est la relation, après ils trouveront leur solution....regarde Gutei et son disciple...il aurait pu être flatté qu'il imite son style, son pouce dressé, mais en fait, non, il lui montre une non-voie : c'est lui seul qui va trouver son style, son chemin, sa façon de marcher.
j'avais des collègues, quand je bossais avec les ados à problèmes, qui disaient tout le temps "il faut leur donner des limites"...mais quand j'écoutais les ados, des limites et des murs, ils en avaient plein la tète, ils avaient déjà leur écosystème comme mur dans leur façon de voir le monde : un monde de murs de bétons dressés devant eux, une vision limitée et sombre. Ce sont les adultes qui les voient comme sans limite, alors qu'en fait c'est le contraire, et c'est la source de tant de malentendus!
et moi j'ai rapidement compris qu'il fallait non pas seulement leur montrer les limites, alors qu'ils se cassent la tète contre les murs tout le temps, mais leur montrer où est l'ouverture, la porte qui communique d'un endroit fermé à un autre....et leur apprendre à circuler dedans.
Là étonnamment, ils n'ont plus tant besoin de se casser la tète contre les murs.
Ton fils t'interroge, et tes posts le montrent si bien, sur qui tu es....qui as tu été à son âge, de quoi as tu souffert, de quoi as tu bénéficié, qu'est-ce qui t'a porté? Quel rapport à la sexualité, à la violence, à l'énergie masculine, féminine, au père, à la mère, à l'éducation?
Tes parents t'ont posé des limites, mais en es-tu libre, et ne veux tu pas imposer en fait ce qui te serait utile à toi à ton fils??
Es-tu libéré de tes parents, entends -tu l'enfant en toi à partir de ta position adulte, ou le réprimes-tu sans t'en rendre compte?

Tinquiètes, je te dis tout cela (et à tout le monde), en toute amitié, car j'ai moi aussi ce problème!
Nous sommes pères, mais aussi fils de nos pères, et que transmet-on, et que doit-on transmettre?
C'est notre koan, et il faut apprendre aussi à rester dans l'espace de non résolution des choses, à laisser la réponse venir de ce qui est, à ne pas vouloir toujours tout résoudre pour autrui.
L'enfance n'est pas protégée??? Oh ça non! Elle n'est pas protégée de la peur! De nos peurs. Leurs ailes ont déjà poussé, mais sait-on utiliser les notres?
Les jeux vidéos, le journal télévisé, ne les préparera pas au monde....ce sont juste des images angoissantes qui vont les faire entrer dans le réel avec des préjugés d'un monde flippé et flippant.
"Avec tout ce qu'on voit", comment j'entends souvent! Mais comme je n'ai pas la télé, et que je travaille chez les gens, je ne vois rien de tout ce que les gens disent par cette formule! c'est juste un fantasme, une peur qui se nourrit d'images, des images qui font enfler la peur. C'est surtout ça que je vois!
Moi je vois des prés à perte de vue, avec des vieux arbres qui poussent...je sais que quand mon fils part seul à vélo, il voit ça aussi, même s'il ne s'en rend pas compte, il se construit avec cette vision d'un vivant encore naturel, pas trop trafiqué. Après, qu'il fassent les zozos, personne ne s'est plaint....je me rappelle de moments de liberté de ce genre, qui m'ont aidé à être. Le bac à sable!...
Je me rappelle les ados perturbés, et leur étonnement émerveillé quand on les emmenait à la montagne....oui, autre chose que des murs gris sans vie existe, un monde vivant, vibrant, et je peux te dire qu'ils y étaient sensibles, vraiment, d'oû qu'ils viennent.
Cela, on peut leur offrir en tant que parent : c'est plus vaste que Battlefield, même s'ils râlent un peu.
Un camp à vélo, une descente de canoé...je vois que mon fiston adore ces trucs, où il peut manifester son envie physique d'exister de petit mec....à mon sens là on leur donne une expression possible à toute cette énergie qui, si elle ne s'exprime pas, va aller dans le mental, l'ordi, l'agressivité physiuque et sexuelle sur écran, dans un monde désincarné qu'on croit maîtriser d'un clic de souris.
et puis, faut arrèter de croire qu'on peut tout résoudre : ils nous échappent, et c'est à la fois dur, mais aussi tant mieux!...ils veulent être, ils seront, et la révolution du 21e siècle, sera que nos enfants nous montrent qu'ils sont plus forts que des vieux cons qui veulent tout légiférer, contrôler, au prix de la stérilisation du vivant.
Tous ces symptômes sont une expression vivante....comprendre ce qui veut vivre dans tout ça, est ce qui à mon sens permettra que ça trouve sa juste expression.
Je peux t'assurer que les ados même les pires en apparence, ne trouvent pas l'empathie et la compassion ringarde...quand on la pratique avec eux, ils y sont plus que sensibles...ils ont un besoin plus qu'énorme d'être écoutés sans jugement et sans mièvrerie...Et ça c'est le plus dur à faire pour un parent, car on est impliqué affectivement....et là on peut les adresser à quelqu'un d'autre, leur faire passer des soirs ou des week end chez des copains, d'autres parents, leur faire rencontrer des éducateurs autres, ce peut être le prof de musique ou autre qui montre un autre visage du monde. Nous devons accepter qu'on ne peut pas tout faire ni être les interlocuteurs de tout...le parent n'est pas un copain et ils veulent construire leur intimité que souvent on défend d'exister....et ça ils savent le reconnaître, et même nous en remercier.

Guérisssons-nous pour guérir nos enfants, car la société, c'est nous.
ted

oui... bon.. :oops: :roll:
loveeeee
je sais pas trop... Merci Lausm, pour cette analyse qui me semble très juste sur certains points. En même temps, ta phrase de conclusion me reste en travers de la gorge. Il y a des comportements qui nourrissent les dérives de la société actuelle. Et d'autres un peu moins. Je crois en avoir adopté quelques-uns... enfin, j'espère. :???:

Quand j'avais son âge, mon père était absent et ma mère devenue presqu'aveugle. Ya pas de comparaison possible. Je bossais en classe parce que je sentais le poids des responsabilités à venir. Lui, il bosse à peu près bien. C'est toujours ça. Mais sans plus. Normal : où est sa motivation ? Quand il s'intéresse vraiment à une matière, c'est quand je lui en parle, en sortant des sentiers battus. Par exemple, on regarde la vie des mathématiciens. La vie d'Euler, c'est dément !

Quand j'étais ado, il n'y avait pas encore de portable, ni le web. Yavait pas youtube, facebook, skype, google ou twitter. Ni 400 chaînes de télé.

Il n'a pas été puni pour sa fugue, tu sais. De plus, apparemment, il s'est disputé avec la demoiselle, et maintenant, il en dit du mal. :oops:

J'ai quand même compris un truc : il cherche à s'identifier à moi et n'y arrive pas. Parce que je suis trop... atypique. Et ça, ça le dérange... Donc il me fait toutes sortes de reproche à cause de ça :
  • - "les pères de mes copains jouent à Battle Field avec eux"
    - "je n'ose pas amener mes copains à la maison à cause de ton autel bouddhiste et de tous ces bouddhas aux murs"
    - "pourquoi es-tu aussi gentil avec la voisine super conne ?"
    - "pourquoi tu t'habilles comme si t'étais un ado ? " (qu'il me fasse pas ièch, je me suis toujours habillé comme ça :D)
:D
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Flocon
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ted a écrit :J'ai quand même compris un truc : il cherche à s'identifier à moi et n'y arrive pas.
Oui, et c'est tout naturel : tout le monde passe par là (je me souviens bien de l'avoir fait moi-même à l'adolescence). Ce serait pareil si tu étais plus "typique", du genre employé de banque en costard-cravate, adepte du VTT et des bons vins (je cite cet exemple sans jugement particulier : mon conseiller à la banque est un monsieur en costard-cravate très typique de notre époque, passionné de sport et de vins, et aussi un homme sympathique et efficace que j'apprécie :D ). Ton fils te reprocherait alors, tout en te les enviant secrètement, la couleur de tes cravates, la banalité de ton emploi et tes loisirs démodés. :lol:

C'est une phase normale de la vie : le désir d'identification disparaîtra, et les reproches avec, quand ton fils mûrira et se composera une image de soi indépendante.
En attendant, j'imagine sans peine que ce n'est pas facile. loveeeee
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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