Imaginez quelqu'un, bhikkhus, qui soit consciencieux, scrupuleux et vigilant.
Etant vigilant, il peut abandonner le non-respect, l'entêtement et les mauvaises compagnies. Ayant de nobles amis, il peut abandonner le manque de conviction, l'inimitié et la paresse.
Etant énergique, il peut abandonner l'agitation, le manque de restreinte et l'immoralité.
Etant vertueux, il peut abandonner le désintérêt pour le contact avec les êtres nobles, le désintérêt pour leur enseignement, et une mentalité de chercheur de fautes.
N'étant pas un chercheur de fautes, il peut abandonner l'inattention, l'absence de sampajañña et la distraction mentale.
N'ayant pas un esprit distrait, il peut abandonner l'attention dissipée, la poursuite des moyens incorrects et la lassitude mentale.
N'étant pas mentalement las, il peut abandonner l'opinion de l'existence du moi, le doute sceptique, ainsi que l'attachement aux règles et aux vœux.
Etant libéré du doute sceptique, il peut abandonner rāga, dosa et moha.
Et ayant abandonné rāga, dosa et moha, il peut abandonner la naissance, la vieillesse et la mort.
Tout dépend de sa motivation dans son son métier, de ce qui l'habite dans l'action ( aversion, haine, peur, folie ou calme, dissuasion, sang-froid, perspicacité, veille, bienveillance, protection... etc ) de la maîtrise de son esprit, de son chien, de son arme.
L'attention.
Thich Nhat Hanh appelle aussi cela "l'attention appropriée".
Lorsqu'on est calme et qu'on se relie à sa respiration, on retrouve l'attention, qui permet de voir plus clair...
Cela peut être aussi avoir de l'attention ( bienveillance, compassion ) pour quelqu'un.
Ou Attention ! arrêtez-vous ! ( rappel, dissuasion )
La vigilance doit être assez détendue pour ne pas être dans 'l'hyper-vigilance", la peur, sur le "qui-vive".
Ce qui inclus au préalable une certaine dose de relaxation tout en étant concentré.
Dans l'octuple sentier du bouddha, les 8 "facteurs d'éveil" s'influencent mutuellement, ou pour reprendre ce que dit Thich nhat hanh, (c'est d'ailleurs écrit sur des calligraphies dans "son village", "sila, samadhi et prajna" sont une seule et même chose, l'un sans l'autre n'est pas possible; Si ta vigilance est parfaite et juste, tu as forcément une éthique juste (sila), et inversement si tu as une éthique parfaite, ta vigilance, concentration est juste (samadhi), idem avec la sagesse (prajna) qui ne peut exister sans samadhi, ni de samadhi juste sans prajna;
Un vigile (de métier) est peut-être vigilant sur les intrus et dangers possibles extérieurs à lui même, mais à moins qu'il ait une pratique spirituelle (comme vipassana ou autre) , il ne sera pas forcément vigilant à lui même, et son éthique et vigilance est une fonction de son boulot, donc son égo y intervient avec tout ce qu'il comporte de jugements, d'impatience, de paresse, etc, et non une vigilance objective et une éthique impartiale personnelle comme celles développées dans la méditation;
Le bouddhiste vigile, veille d'abord à son propre esprit-corps, à sa respiration par exemple, puis il étends sa vigilance au monde;
Alors qu'un vigile de fonction, n'observe pas forcément les allés et venus de son souffle, ou de ses pensées; mais surtout celles des intrus possibles pour gagner son fric; autre vigilance beaucoup plus sélective et partiale;