Forum Bouddhiste Dhamma

Je réponds ici à Jean pour ne pas faire de HS dans la file du cinquième précepte : viewtopic.php?f=61&t=8137&start=30#p29148

Jean a écrit :Quand on voit la violence à propos du mariage gay, quand on voit les intégristes de tout poil...les autodafés ne sont pas loin, bucher et lapidation. L'Iphone, Internet existent mais la mentalité "moyen age" est toujours vivante chez certains qui ne sont à la recherche ni de la vacuité ou de la compassion, mais, c'est une obsession, du pouvoir.

Jean, je rebondis la-dessus parce que je sais qu'avec toi, on peut en parler sans se faire agresser. Même si ton commentaire ne m'est pas spécialement destiné. Enfin, je ne pense pas... J'espère que non...

Je suis contre le principe du mariage Gay, sans doute à cause de profondes racines chrétiennes qui ont baigné mon enfance. Pourtant, je ne me sens pas une mentalité Moyennageuse parce que je n'ai aucun problème avec l'homosexualité des autres. Quand j'étais étudiant, j'avais coutume de dire avec un pote "plus yaura d'homos, plus ça nous laissera de filles libres". ba11 Je sais, c'est con... Mais à 20 ans... bof.. Etudiant, dans mon groupe de Jazz, ça m'est même arrivé de repousser gentiment les avances de quelques homos sans avoir envie de leur "casser la gueule" comme certains potes m'y poussaient. Ces prétendants sont même restés des potes.

Donc, la violence physique envers les homos, je ne la partage pas et j'aurais du mal à m'y associer. C'est clair ! Mais le mariage, je ne sais pas... je ne peux y adhérer. C'est comme ça. Je changerai peut être d'avis un jour ? Mais mon avis n'a aucune espèce d'importance. La loi est passée. J'espère qu'elle ne va pas accoucher de la GPA et de la PMA pour un couple d'hommes. Mon avis, je peux toujours l'exprimer. C'est juste mon droit. On a aussi le droit de ne pas le partager. J'ai été élevé pendant plusieurs années par deux femmes, parce que mon père s'était barré. Malgré toute la gratitude que j'ai pour elles, je ne souhaite cela à personne. Jusqu'à présent, j'ai ce manque en moi. Ce manque d'un papa et d'une maman qui s'aiment et vers qui je cours, les bras tendus. C'est comme ça c'est mon bagage. Pourtant, j'étais heureux. Je ne manquais de rien. Je n'ai découvert que très tard ce dont j'avais été privé. Et j'ai compris alors beaucoup de mes réactions, de mes choix, de mes angoisses, de mes souffrances. Jusqu'à maintenant, je peine à éduquer mon fils. Je n'ai pas de références.

Je suis végétarien et quand je suis à table, il y a des gens à coté de moi qui déchirent des cuisses de poulet à pleines dents. Je ne partage pas leur choix, mais ça ne m'empêche pas de manger à la même table qu'eux et de déconner avec eux. Je n'oblige personne à devenir végétarien. En revanche, si on me demande mon avis la-dessus, je vais le donner sans concessions, sans vouloir ménager qui que ce soit. J'estime qu'à notre époque, on n'est plus au moyen-âge et qu'on peut se nourrir sans tuer des êtres vivants. Ceux qui manifestent contre le mariage gay ne tuent personne. Si ces manifestations sont infiltrées par des groupes extrémistes, c'est très dommage. Les homos qui vont se marier non plus, ne font de mal à personne. C'est pas nécessaire ni de les lapider, ni de les brûler. Ils ont obtenu un droit de façon démocratique. C'est comme ça, faut l'accepter. Les contre-manifestations sont normales. La démocratie s'exprime dans la rue quand elle est confisquée. C'aurait été un autre gouvernement, ça se serait peut être passé différemment. Et la décision aurait été tout aussi démocratique. Comme quoi, la démocratie, on lui fait dire un peu ce qu'on veut, surtout si on a de puissants moyens de pression.

Je ne supporte plus certains médias qui essaient de culpabiliser les autres à ce sujet. Les accusations d'homophobie à tout bout de champ. C'est pénible. C'est lassant. Elle est là, à mon avis, la vraie recherche de pouvoir. Dans ces groupes militants qui mettent en avant leur différence pour imposer brutalement un modèle de société "androgyne" à des personnes qui ont baigné toute leur vie dans un autre modèle.

Pour prendre du recul par rapport à tout ça, ça me semble beaucoup plus grave que des personnes tuent encore des animaux pour les manger par plaisir, que des gens du même sexe qui se marient, ou d'autres qui contre-manifestent à ce sujet. Hélas, il y a rarement des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protéger nos amies les bêtes.

ted a écrit : Pour prendre du recul par rapport à tout ça, ça me semble beaucoup plus grave que des personnes tuent encore des animaux pour les manger par plaisir, que des gens du même sexe qui se marient, ou d'autres qui contre-manifestent à ce sujet. Hélas, il y a rarement des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protéger nos amies les bêtes.

comme quoi ce n'est que question d'habitudes, de tolérance par habitude...

Ton opinion, ta réaction ne me posent aucun problème.

C'est simplement qu'heureusement il y a des lois, sinon certains tortureraient, assassineraient bruleraient les homosexuels, transexuels etc. C'est juste la peur du gendarme et de la punition qui les en empêche.

Ce qui n'est pas ton cas, tu es contre l'idée, mais tu n'éprouve pas de haine.

Donc, pour moi tout va bien.

Il y a des homosexuels qui sont contre le mariage gay, et il y a même des hétérosexuels qui sont contre toute forme de mariage hétérosexuel et homosexuel.

D’après moi, psychologie à 2 balles, la raison de cette haine est que les homophobes ont en réalité de très fortes inclinaisons, pulsions homosexuelles, qu'ils en ont une peur panique de le reconnaître vu leur conditionnement, éducation et que pour tout bloquer et pour se rassurer ils ont recours à la haine. Donc, plus ils crient fort, plus ils expriment leur haine plus ils démontrent leur homosexualité, c'est aussi flagrant qu'un travesti en drag queen en train de se trémousser sur un char de la gay pride. Mais c'est moins rigolo.

Je suis pour le respect et la reconnaissance de l'orientation sexuelle, mais sceptique pour le mariage gay, et complètement contre pour un mariage gay religieux.
Mais je repense à des amis(es) qui étaient malheureux(ses) si mal acceptés(es). C'est un dilemme, pourquoi cette reconnaissance, cette tolérance n'est-elle pas arrivée autrement, et par ça, que si brutalement ? c'est dommage.
Cela doit -être délicat pur ceux qui ont des amis homos, lesbiennes, et ça je comprends, j'en avais aussi dans le passé, dont un ami bi, dans les années 80/90.
Il se sentait forcé dans son autre tendance tout le temps pour être accepté socialement. Les filles et les garçons souffraient avec lui. Méli-mélo amoureux difficile. Déjà que c'est compliqué entre hétéro.
Ado, j'ai été draguée par une fille, c'est pas mon truc, je lui ai dit gentiment que je préférais les garçons, même s'ils sont vilains des fois. Bref, cela n'empêche pas l'amitié.
J'ai aussi souffert de parents divorcés. Toujours l'absence de l'un ou de l'autre, et les beaux-pères, belle-mères, pas bien "beaux, belles". Alors cet équilibre, les droits de l'enfant devraient être plus sérieusement étudié. Et j'ai un peu peur pour le respect et la protection des droits de la femme, l'exploitation de son corps pour la grossesse, les dérives.
J'aime bien qu'il y ait une différence homme, femme et si j'ai joué "d'androgynie" apparente parfois dans ma jeunesse mouvementée, c'était plus par complexe, de manque reconnaissance de ma féminité sous le poids des canons et des normes.
Je trouve les réactions des personnes comme Ted, pas du tout "moyenâgeuse", c'est naturelle d'avoir des questions sérieuses, de s'inquiéter, pas d'amalgame avec des "extrêmistes", pour moi.
Je comprends aussi la réaction de Jean ou de Dhammdanam.

Voilà, c'est le résumé de mon point de vue. Et mes réactions à ce sujet ne venait que de mon dilemme, de me interrogations et inquiétudes et de ma volonté de voir chacun heureux aussi.

<<metta>>

Sans me référer à des études statistiques je croient que tous les enfants qui sont passés par des difficultés psychologiques n'ont pas eu tous des parents homosexuels ou divorcés.

Peut être est-ce une bénédiction de ne pas avoir eu des parents parfaits?

Si on a pris l'habitude de la remise en cause des autres et de soi-même pour se reconstruire, pour réparer les erreurs de l'éducation, les maladresses des parents, les imperfection du système, cela peut constituer une excellente habitude pour la pratique Bouddhiste.

Maintenant si on est parent. Je crois avoir compris qu'il faut faire pour le mieux mais qu'il y a de grandes chances pour que l'éducation que l'on donne à ses enfants ou la relation que l'on a avec ne soient pas parfaites. Il y a une confiance à avoir dans le potentiel, dans la nature de Bouddha de ses enfants.

Je trouve cela positif que chaque génération d'enfant puis de parent ait à faire son propre boulot. De toute façon quoi que l'on pense, l'humanité évolue pour le meilleur (un coup d'optimisme), comme pour le pire, (un coup de pessimisme).

Où aie-je rangé mon équanimité?

Quand j'étais ado, je rêvais d'un monde science fictionnesque où on se reproduirait par clonage. Et je trouvais ça tout à fait normal. Mais c'est peut être l'absence de mon père qui m'a mis de telles idées dans la tête ?

J'ai repris contact avec mon père sur le tard. Ma mère m'a dit d'aller le voir parce qu'elle ne pourrait pas payer mes études toute seule.
Enfant, je n'ai jamais vu la porte de la chambre des parents s'ouvrir, et mon père et ma mère en sortir le matin avec des regards amoureux et complices.
Je n'ai jamais pu aller les réveiller le dimanche matin à 7h30 et me glisser dans leur lit pendant qu'ils grognent leur désaccord.
Mais je l'ai vu 100 fois à la télé ce genre de scènes. Et ces moments, je les vis avec mes enfants. Et je constate leur bonheur.
Je comprends alors que j'ai été privé de moments formidables.

Donc, je suis sensible au discours qui dit qu'un enfant devrait avoir, de préférence, un père et une mère : ses géniteurs.
Bien sur, ça peut se passer très mal. Mais on n'en sait rien à la naissance du gamin.
Est-ce qu'on peut proposer d'amputer quelqu'un qui n'a aucun problème à la jambe ?
Et argumenter en disant qu'il existe des personnes à la jambe coupée qui sont très heureuses ?
Et d'autres qui ont leurs deux jambes et qui sont malheureuses ?

Comme tout le monde, les homosexuels ont grandi avec l'amour d'un père et d'une mère. Pour ceux qui ont eu cette chance, bien sur.
Ce qui m'inquiète surtout, c'est cette remise en question possible, éventuelle, de la cellule familiale traditionnelle. Le mariage Gay ouvre cette possibilité.
Et même si le modèle familial traditionnel est parfois catastrophique, je fais partie de ceux qui voudrait le consolider, le régénérer.
Mais je comprends pourquoi je ressens ça. J'ai en moi le rêve de cette famille idéale que je n'ai pas connue.
Si ça se trouve, j'aurais été bien plus malheureux si mon père avait vécu avec ma mère. Ou peut être pas... J'en sais rien.

Quant à ceux qui ont de la haine envers les homosexuels au point de les tabasser dans la rue, peut-être que certains d'entre eux sont des homos refoulés ? j'en sais rien. Mais je ne peux pas m'empêcher de faire le rapprochement avec les ratonnades d'arabes ou les pogroms de juif. La haine de la différence me semble une explication plus plausible.

Un enfant a besoin de sentir aimé sans ressentir la souffrance de l'adulte, qui peut mal vivre sa monoparentalité, son divorce, un couple insatisfait... Est ce qu'on a besoin d'un sexe en particulier ? Je ne sais pas... Pour moi c'est l'équilibre dont fait preuve le parent qui est gage de réussite... Qu'on est à faire à deux hommes, deux femmes, un homme et une femme, ne me semble pas gêner quoique ce soit pour le besoin d'amour de l'enfant. Se pose le problème ensuite de la modélisation... Mais nos vies sont normalement assez ouvertes aux autres, pour que des enfants élevés en homoparentalité puissent bénéficier de modèle du sexe abśent... Avec des membres de la famille naturelle, des amis, des parrains...
Dans mon boulot j'ai vu assez de gosses d'hétérosexuels paumés et clairement à cause de leur famille, que je ne peux pas honnêtement dire que l'homoparentalité sera pire...
Les enfants qui vivront mal cette homoparentalité, je peux mettre ma main au feu, le seront non pas en raison des orientations sexuelles des parents, mais en raison de leurs imperfections très humaines...

Je n'ai pas connu ni dans mon enfance, ni dans ma propre vie d'adulte d'amour heureux. Cela a été plutôt une histoire très triste.Il faut avoir le coeur assez accroché pour l'entendre sans juger. Et on peut dire que ça me fait du karma, tout ça...



Je pense que notre civilisation brûle des étapes et qu'il aurait fallut s'occuper d'abord depuis longtemps de la place de la femme de son corps, et tout ce qui la concerne, en ce monde, de ses droits dès l'enfance et qu'on n'en serait pas là aujourd'hui. Que les choses se passeraient mieux pour tolérer et accepter d'autres choses.
Mais avec un peu de chance ces bouleversement feront réfléchir et bouger les choses d'une façon ou d'une autre.
Car l'être humain tend vers le désir de bien-être et de paix au fond de lui.

<<metta>>

Katly <<metta>>

Oui, tu vois, la mort, la vie, la vie, la mort, je connais bien.
L'amour, un peu aussi. <<metta>>