pensées en vrac

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axiste
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Il n'y a personne

Ils-elles pensent: nos gènes, nos cellules, les vitamines qu'on ingurgite, les publicités, les groupes que nous fréquentons, nos connexions neuronales, l'air que nous respirons, la télévision, l'arbre que nous rencontrons, les objets ou les personnes qui nous offrent des limites, la terre que l'on foule, le ciel qui fuit sous le regard, nos sensations, nos perceptions, nos émotions, nos filtres, l'oiseau mort, son baptême de l'air, les contacts que nous faisons comme des points de friction où naissent des étincelles, les livres, les mots en miroir, l'écho ou l'éclair dans le ciel ...

Et si on croyait juste penser ?

Les limites sont des courbes,
des points,
des creux,
des mouvements,
des vents et des tourbillons
sur leur courbe, il y a toujours une porte grande ouverte
on ne sait pas sur quoi elle débouche
leur clé est étrange
elle se dérobe au regard,
disparaît quand on la cherche,
apparaît quand on disparait
douloureuses quand on s'y cogne
changent de formes quand on les traverse
mais on ne les passe jamais vraiment

et si on avait chacun un stock limité de pensées au bout duquel on mourrait ?
et si les atomes pensaient et puis toute la matière?
et si la pensée n'était qu'un mouvement ?

et si le chat là dans la cuisine avait tout à fait raison ?

Bonne journée à tous ...et en vrac aussi bien... coucou_3333
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Xily44

Mon premier maître fut un chat ( et l'est toujours ), puis l'enfant, puis l'arbre et le vent... tout ceci sont encore mes maîtres. Quelque chose sait mais ignore de le savoir. Devons-nous acquérir un savoir ou acquérir le savoir qui nous montre que l'on sait ? Enfant on nous place des limites et des structures, parfois pas, ou parfois maladroite. Mais les animaux qui n'en ont pas par nous semblent plus sages, plus dans le vrai, plus authentiques. Un homme qui n'est pas civilisé n'est pas un homme, disent-ils, c'est un sauvage, même plus un homme, il serait plus proche des animaux dans le sens de l'animosité, déjà proche de la monstruosité... On pense ainsi que les animaux sont méchants et dangereux et donc que l'homme qui s'en approche le serait aussi. Nous devrions penser, sans cesse, sinon nous serions inconscient et donc dangereux comme des animaux. Mais c'est justement ( en très large partie ) la pensée qui nous éloigne de la conscience véritable. On ne peut pas tuer sans penser. Si l'on tue tout de même ce n'est pas un crime mais un accident, un acte qui entraîne la mort. Jamais l'absence de pensées ne tuera tant que la pensée, c'est tout bonnement impossible. Tuer ne serait pas mettre un terme à la vie, ce serait plus la volonté d'y mettre un terme. Je ne souhaite pas confondre la mort comme intention ou la mort comme conséquence d'autres intentions.

Peut-être que quand on pense en terme de fin, comme la fin de notre vie, là où tout s'arrête et plus rien n'existe, sommes nous déjà un peu mort. Je ne pense pas que ce soit vrai ou que ce soit faux, mais juste que ça a peu d'importance, que ce qui compte est ailleurs. La vie est-elle la préparation de notre mort ? J'avais lu ça quelque part. Ou la préparation d'une prochaine vie. Je crois en cette seconde option, mais rien ne me le confirme vraiment, mais comme dans ma citation, je ne vois pas la suite, ne la cherche pas, et puis, il faudra bien accepter à un moment donné quelque chose puisque nous n'avons pas de réponses scientifiques. Alors, je n'ai pas la foi parce que je pense savoir où est la vérité mais parce que j'ai confiance en ce quelque chose qui sait en moi.
onmyway

Sur la mer des mots
La barque vide jacasse
Du ciel siencieux


Image
ted

Pourquoi un désir de vengeance est-il aussi agréable qu'une pensée paisible ?

Pourquoi une pensée paisible est-elle aussi agréable qu'un désir charnel ?

Pourquoi ne pouvons-nous lacher un plaisir que pour un plaisir équivalent ou supérieur ?

Même les Bouddhas sourient de plaisir.

Sommes-nous des êtres de plaisir ?

La réalité ultime est elle une immense béatitude ? Le nirvana est il une forme de plaisir suprême ?
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axiste
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@ xily 44

La plupart de nos pensées sont répétitives, programmées
Quelques unes sont plus éclairées
Heureusement qu'on peut penser, pour communiquer, c'est utile

Pour que nos pensées s'éclairent, il y a la Pleine Conscience…

Un monde sans pensées ni images, je me suis souvent demandée ce que ce serait…si on était tous télépathes, à l'heure actuelle j'imagine que serait impossible.... car déjà avec la parole que l'on peut choisir de dire ou pas, les choses sont souvent compliquées

Il faudrait qu'on soit drôlement clairs et lucides, éveillés, pour que cela soit possible…

La mort n'est pas le sujet mis en avant dans le bouddhisme, le Bouddha préférant aller au plus urgent, i.e., ses enseignements pour aller au delà de la souffrance (quoique dans le bouddhisme tibétain, ce soit différent puisqu'on y explique en détails les bardos et les étapes traversées par le mourant)

Je comprends qu'on se pose la question cependant puisqu'on se la pose tous un jour où l'autre…et comme dans notre société on l'occulte, le questionnement se fait très intense, urgent même
Dans le bouddhisme il y a l'interdépendance ou l'inter être…le fait que les choses n'ait qu'une existence momentanée, et le non soi, c'est assez facile d'aborder ces notions, plus difficile de les intégrer véritablement…cela demande du temps et de la pratique…mais il y a des réponses qui se dessinent peu à peu sur nos questionnements essentiels, c'est vraiment éclairant…j'avoue que pour ma part je chemine doucement, parce que je suis arrivée ici comme sur une terre étrangère dont je ne parlais pas la langue
A force de lire les autres, de pratique, et de patience, (la mienne et celle des autres !) les choses se dessinent beaucoup mieux…c'est une imprégnation quotidienne, mais elle m'a beaucoup aidée

Quant à la foi, pour moi ce n'est pas une croyance aveugle qui me ferait dire où est la vérité mais une confiance plutôt nécessaire pour que j'aille vers les choses…ensuite, je vois si elles font résonnance ou pas…pour l'instant, elles le font totalement...
j'ai confiance en ce quelque chose qui sait en moi
jap_8

@ ted

Peut-être parce qu'on ne regarde pas assez profondément en soi ?
On ne fait pas la clarté nécessaire ?
Alors le plaisir est une forme de conditionnement lui aussi ?

shuuuuuuuuuuuuttttt shuuuuuuuuuuuuttttt
Cinq clefs pour la parole correcte :
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Xily44

Axiste,

Les mots dont on parle tant ont longtemps été pour moi une source de questionnements. Je me posais des questions sur leur utilité, leur sens, la façon de les manier etc. En fait j'y ai réfléchi durant des années, parmi d'autres choses bien sûr. Puis finalement j'en suis arrivé à cette conclusion : les mots ne sont pas le véhicule de nos pensées mais de ce que nous sommes, ce que nous ressentons. Ils sont là pour créer la relation entre les êtres. La relation a pour moi le sens de lien entre les êtres de cœur à cœur. Ensuite il a les mots véhiculent de nos pensées, celles qui sont utiles et nécessaires.
ted

axiste a écrit : Un monde sans pensées ni images, je me suis souvent demandée ce que ce serait…
On peut y arriver assez rapidement avec Zazen. En pratiquant la non-pensée, les pensées discursives se font de plus en plus rares, puis s'apaisent. Ensuite, des images spontanées défilent, puis finissent par s'apaiser aussi. Il reste un état assez paisible. On appelle ça des "vacuités d'altérité" je crois... Le temps s'y écoule curieusement. 30 minutes la dedans ne vont faire parfois que 3 minutes réelles. love3
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@xily 44

Les mots sont le doigt qui pointent la lune, pas les expériences
alors ils sont toujours en décalage avec la réalité vécue
sauf quand on arrive par la poésie ou dans une instantanéité de l'action à les laisser jaillir spontanément: là, le décalage est plus faible et nos mots souvent plus justes

Sinon souvent ils sont emprunts de formules toutes faites ou de poncifs qu'on se répète, ils expriment des énergies d'habitudes et en cela ils nous permettent d'y voir plus clair: combien de fois je me suis stoppée au milieu d'une phrase en entendant ses mots…puis ça me faisait sourire parce que j'avais repéré ce mécanisme répétitif, et peu à peu ça s'estompe…mais ça demande une certaine attention…sinon, ça revient facilement…

Ensuite, comme tu dis, ils sont ce que nous sommes, mais entre ce que nous sommes et ce que nous croyons être, il y a un vide à franchir…parce que nous ne sommes pas en définitive, nous sommes un flux en mouvement que les mots fixes ne peuvent contenir.
Il faut se distancier des mots pour les laisser sortir, ce qui n'est pas toujours facile: quelquefois je suis en panne totale parce que dans l'impossibilité sur le moment de faire cette distanciation…j'ai compris, quand ça m'arrive, je me place en mode écoute et pas en mode émetteur.
D'ailleurs ça fonctionne très bien car dans la non distanciation, j'entends très bien, je suis très réceptive…

Tu peux écouter ça, c'est très percutant:

[youtube][/youtube]

"chaque mot est provisoire et signe un accord partiel avec d'autres, oubliant les autres…tous les autres"

@ Ted

Oui, c'est pas difficile d'expérimenter cela en méditant
Mais je parlais plutôt d'un monde sans pensée et sans image hors méditation
Sinon, oui, en méditant en groupe il y a certainement une communication silencieuse possible
ou une communion possible, hors mots et images
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freestyle

axiste a écrit :si on était tous télépathes
Bien sûr qu'on l'est. On l'oublie, à force de penser à autre chose, c'est tout. :mrgreen:

Mais plus sérieusement, ça arrive, d'être "sur la même longueur d'onde". Quand on écoute attentivement, on perçoit plus que de simples mots.
Y a-t-il une limite à l'attention ? Les mots, peut-être ; ceux qui vont exprimer la volonté de saisir ce que l'attention apporte à la perception ?
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Quand on écoute attentivement, on perçoit plus que de simples mots.
jap_8
Oui on reçoit beaucoup en se mettant dans l'écoute.
L'écoute de soi,puis ensuite celle des autres...

La même longueur d'onde, c'est quelque chose que l'on perçoit, une reconnaissance, mais quand on est pas sur la même longueur d'onde, c'est aussi perçu et c'est intéressant d'y être attentif . Parce qu'il y a des choses qu'on ne voit pas toujours...
Y a-t-il une limite à l'attention ? Les mots, peut-être ; ceux qui vont exprimer la volonté de saisir ce que l'attention apporte à la perception ?

Oui, c'est pour ça que je trouve difficile de parler parfois.
Pourquoi saisir, me dis-je bien souvent. Dans ces moments là, les mots restent fonctionnels...(passe moi le bol), ou carrément ne viennent pas, ils ne se connectent pas...

Les mots dans la vie courante sont sans doute des limites très souvent...mais heureusement pas toujours !
D'ailleurs nous en usons aussi très largement ici même ! :)
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