Se sentir blessé

ted

Qui est capable ici, d'essuyer une insulte, un reproche ou un acte de malveillance, sans en ressentir de la tristesse ?
Mais d'où vient cette certitude d'avoir été blessé, sinon de la saisie permanente d'un soi ?
Sourire

Ca dépend...

Il y a des tas de choses qu'on peut me dire sans que je réagisse.
Mais, même si c'est très rare, ça m'arrive d'être blessée très cruellement.
Et personne autour de moi ne pige pourquoi
Ou en tous cas, pas grand-monde, et surtout pas celui ou celle qui m'a blessée, en général

D'où ça vient...
Navrée.
Je cogite déjà bien assez en ce moment sans en rajouter.
medittttttt
Erratum

de la tristesse... toujours mais pas pour moi :oops: j'imagine toujours la souffrance de l'autre qui l'a poussé à agir ainsi... et je suis triste de voir ce gâchis humain
Katly

Je ne crois pas que ce soit toujours la saisie permanente d'un soi, comme ça, mais quand il y a un enfant blessé encore en nous dont nous nous efforçons de prendre soin pour le guérir, pas pour qu'il soit nourrit de désespoir, pour pouvoir le laisser partir, on met des choses en oeuvre pour cela, car c'est nécessaire pour la mort et la vie, d'être à chaque instant, présent.
Katly

"Nous sommes tous des fleurs."



Extraits du livre de Thich Nhat Hanh

"La plénitude de l’instant : Vivre en pleine conscience"

méditation : Nous sommes tous des fleurs.

Exercice qui permet de se recentrer, de s'apaiser, de prendre un recul et mieux vivre le moment présent. Se réserver un moment pour se concentrer sur notre respiration est un excellent moyen pour s'apaiser et mieux gérer les tensions vécues au quotidien. Cet exercice peut-être fait en marchant ou dans une position confortable.



Nous sommes tous des fleurs.



J’inspire, et je sais que j’inspire.

J’expire, et je sais que j’expire.



J’inspire, et je suis la fleur.

J’expire, j’en ai la fraîcheur.

(Fleur/Fraîcheur)



J’inspire, et je me vois montagne.

J’expire, et je me sens solide.

(Montagne/Solide)



J’inspire, et je me vois eau calme.

J’expire, en moi les choses se reflètent telles qu’elles sont.

(Eau/Refléter)1



J’inspire, et je me vois espace.

J’expire, et je me sens libre.

(Espace/Libre)2



1. J’inspire, et je me vois eau calme. J’expire, en moi se reflètent les choses telles qu’elles sont. Cela fait référence à une montagne au pied d’un lac. La montagne et le ciel pur se reflètent sur ses eaux calmes et claires. Si vous êtes suffisamment calme et paisible, la montagne, la lune et le ciel bleu pourront aussi se refléter en vous exactement tels qu’ils sont, sans interprétation.

2. J’inspire, et je me vois espace. J’expire, et je me sens libre. Le détachement et le calme nous offrent un espace plus vaste, à l’extérieur de nous. L’encombrement de projets, d’objets et de pensées récurrentes en grande quantité fait obstacles au plaisir d’apprécier le moment présent. L’impression d’être pressé par la vie et le temps pour acquérir plus dans le but d’être plus heureux, laisse une déception amère qui devient une course sans fin, toujours de plus en plus éloignée de soi-même.

<<metta>>
Sourire

Tristesse ?
Mouais..

Mais de mon côté, Erratum, comme dans 99% des cas, l'autre ne comprend pas ce qui a pu me blesser et dans 75% des cas ne se rend pas compte que j'ai été blessée et encore moins qu'il en est responsable... Bof...

Exemple de chose qui me blesse affreusement.
Cet après-midi, en ville, un couple marchant juste devant moi (trottoir encombré, le centre ville est en travaux) se met tout à coup à rigoler comme deux tordus, aussi bruyamment que longuement, en regardant passer une handicapée qui, avec ses cannes, se dépêche d'avancer pour s'éloigner d'une zone un peu plus poussiéreuse et crevassée que le reste de la rue. Pas discrets du tout. J'ai eu envie d'en choper un par le bras ou l'épaule et de leur demander ce qu'il y avait de si drôle, mais ils sont entrés dans un magasin, rigolant encore et regardant encore la pauvre femme qui s'éloignait.
Ca m'a fait plus mal que si on avait ri de moi. Aussi mal, sans doute, que les moqueries de mes camarades, au collège, avant que je m'endurcisse et n'y prenne plus garde.
C'était grotesquement affreux, ces deux jeunes pétant de santé rigolant à gorge pire que déployée d'une pauvre femme avec des béquilles.
Et c'est affreux aussi de ne rien pouvoir faire quand on voit ça...


Alors... Je veux bien avoir de la compassion pour leur ignorance et pour les souffrances qui leur enseigneront peut-être à avoir une attitide différente...
Mais rien que la difficulté que cette femme avait à avancer méritait déjà bien plus de compassion ou d'admiration que des rires
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axiste
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Je suis consciente quand je suis triste, et c'est déjà beaucoup. Je peux regarder mieux alors…j'essaie d'être comme une balance…de me placer exactement au centre…il y a des pensées qui dérapent souvent à ce moment là, et je les repère…Je me dis: rester au centre, ne pas les croire…d'ailleurs ce n'est pas possible de les croire en les observant, elles n'ont pas la sagesse…et bref, je suis occupée à observer tout ça et du coup je m'emporte moins…

Par exemple, un épisode comme celui que Sourire décrit me rend triste. Alors je réagis à l'intérieur… et à l'extérieur ça me permet d'être moins impulsive. Soit je trouve le calme et la compréhension, soit je choisis de rester dans un vide pour évacuer des réactions inappropriées…en attendant plus de clarté…après coup, si j'ai été dans le vide, ça revient souvent ultérieurement, comme si j'obtenais une réponse à retardement….alors, ça ne sert plus à rien puisque la situation est passée, mais ça me donne des indications pour comprendre la symphonie qui s'est jouée en moi…

En fait tout ça se passe assez vite…

Mais c'est compliqué quand même quand ce n'est pas simultané

Idem pour la colère, ou les émotions de toutes sortes…

Il m'arrive d'être en mode écoute de plus en plus, surtout quand je sens une gestation: oui, parce que ce sont des vraies gestations quelquefois, l'impression d'une expulsion qui va arriver…quand je ne sais pas quoi, ça donne ce genre d'écrits qui fusent:
C'est parfois "douloureux", mais ça ne l'est pas non plus vraiment...
C'est là
Une respiration qui prend toute la place
un truc dessous qui cherche à sortir
je sais pas ce que c'est
pas porter de mots dessus
pas juger

gestation …
Et quand ça sort en mots, ça se libère…quelquefois ça prend un certain temps. Quelquefois, ça part tout seul et dans une clarté qui m'étonne…ça peut donner un poème, une blague qui détend, ou juste un apaisement.

Je suis jouée…encore faut-il que je laisse la musique marquer ses propres rythmes… ! Parce qu'il n'y a que comme ça que je peux la comprendre…si je ne respecte pas les rythmes, je me tue quelque part…

et bien entendu, ça m'arrive encore. Mais je me pardonne toujours...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

On parle de blessures, mais est ce que la solution est l'abandon du soi ?
ted a écrit : Mais d'où vient cette certitude d'avoir été blessé, sinon de la saisie permanente d'un soi ?
Et qui serait prêt ici à abandonner son soi ? :D :mrgreen:

Autant sauter dans un précipice sans fond, sans parachute... :)
Les pratiquant avancés décrivent une étape terrible de vipassana qui s'appelle "la dissolution" et où une peur panique, une angoisse terrible, s'abat sur le pratiquant qui vient de réaliser que les choses sont "sans soi" et que lui même aussi ! :shock:
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Flocon
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ted a écrit :Et qui serait prêt ici à abandonner son soi ?
Pas moi, aucun doute là-dessus. Je le vérifie tous les jours. :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Erratum

J'aime prendre les choses en les découpant :
Il y a le blessé et le blessant

le blessé l'est car l'agression fait écho à des fragilités déjà présentes... ce n'est pas abandonner son soi qui me semble aider, mais au contraire la bonne connaissance de ce qu'est notre soi. Je sais que je suis au delà des mots, que je suis plus que les mots et c'est à moi d'accepter qu'ils ne s'impriment pas sur l'écran de ce que je suis (puisque je suis un tout en constante mouvance)
le blessant quant à lui n'agit que dans une intention négative : là encore pour moi 2 options : il blesse car il est blessé ( je plains infiniment la personne malheureuse qui ne sait agir qu'en ce sens) ou il blesse car il recherche un contact (maladroit certes et je plains infiniment ceux qui ne voient pas qu'il existe d'autres moyens)

jap_8
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