L'acte et son fruit : Une piètre métaphore du karma
Publié : 07 septembre 2012, 10:12
Extraits de différents posts...
"Les êtres ont leurs actes pour héritage, leurs actes pour matrice, leurs actes pour parenté, leurs actes pour refuge. Ce sont les actes qui divisent les hommes en raison de leur basses ou de leur excellence." ---> De ce point de vue le concept de karma transcende l'individualité.Nous héritons de ceux qui nous ont précédés, nous créons par nos actions le monde dont nos enfants hériterons.
"Ceci, dit le Buddha, n'est ni votre corps ni le corps d'autrui ; il faut le considérer comme produit par l'acte passé [karman], acte achevé, intentionnel, source d'impressions affectives. Ce qu'on a l'intention de faire et ce qu'on projette et ce dont on se préoccupe, c'est sur cela que la conscience prend appui pour s'établir.
Parce qu'elle a pris un point d'appui, la conscience subsiste et subsistant et se développant, il y a tension [nati], il y a "propension vers", allée et venue, et en raison de celle-ci, naissance, vieillesse, mort quant à l'avenir, et souci, lamentation, angoisse, douleur et désespoir. Voici comme surgit cette masse entière de douleur.
L'activité tendue et excitée se montre turbulente et s'écoule comme un flux tumultueux dans lequel les ignorants s'ébattent d'abord avec satisfaction.
Les choses qui s'écoulent sont visqueuses et réjouissent les êtres.
Mais s'y attachant de plus en plus, s'agitant de plus en plus, ils ne tardent pas à connaitre, peur, souci, et entrent dans une douloureuse fluctuation ou dans un tumulte intérieur générateur d'angoisse.C'est que tension, agitation et dépendance s'enchainent inéluctablement. Selon le Suttanipata :
"L'agitation est liée au dépendant, et comme ce qui est dépendant vacille, l'homme saisissant l'expérience d'une manière puis d'une autre, ne surmonte pas le samsara...reconnaissant la grande angoisse inhérente à ce dont on dépend, que le moine avance autonome, vigilant, ne s'agrippant à rien.
Si l'on se s’agrippe à rien, tension, raideur, inaptitude sont remplacées par souplesse, douceur, disponibilité et alors une libre vivacité peut se jouer à l'instant même.
O moines, dit le Buddha, je ne connais aucun dhamma aussi peu disponible qu'une conscience sans culture : elle est dépourvue de lucidité et engendre plus que toute autre une très grande douleur. De même que parmi les arbres le plandana est réputé pour sa souplesse et sa maniabilité, de même aucune condition que je sache, ne mène autant à la douceur et à la disponibilité que cette culture de la conscience (Dharma)
"ce sur quoi un moine porte son attention, ce qu'il analyse longuement, c'est vers cela qu'il ploie son coeur. s'il dirige son attention sur le désir...Il repousse le renoncement et ploie sa conscience vers le désir...Cela fait obstacle à la sapience et uni à l'angoisse, ne mène pas au nirvana.
Par contre dés qu'on a délaissé, désir et confusion, on ne forge plus de plans, on ne fait plus de projets, on n'a plus de soucis. on voit la doctrine en cette vie. C'est la chose intemporelle, que les sages réalisent dans leur intériorité.
Si un ignorant a l'intention de faire un acte méritoire ou dé-méritoire, sa conscience tend vers le mérite...Au contraire le sage n'achève pas l'acte, il ne se l'approprie pas. Ne s'appropriant pas, il ne se tourmente pas, ne se tourmentant pas, il est de par lui-même et intérieurement tout à fait apaisé...S'il éprouve une sensation agréable, il l' éprouve avec détachement...
Ainsi ce qui est décisif, ce qui est source de l'acte et le détermine, ce sont l'orientation de la conscience, l'intention morale, les préoccupations de la pensé. Pour être un karman, apte à organiser la destinée individuelle, l'acte doit provenir d'une pensée intentionnelle, être volontairement assumé et accompli sciemment ; lui seul suscite la durée cas les instants liés par l'intention ou le désir intense forment des synthèses plus ou moins organisées selon la tension qui les unit.
Mais ainsi que le Buddha le révèle, l'acte n'enchaine pas l'acte. (D'où l’inadéquation de la métaphore de l'acte et son "fruit karmique").
A chaque instant l'agencement peut-être désarticulé, la durée brisée par celui qui prenant conscience de l'instant naissant examine le dhamma sans se ployer vers ce qui précède (détachement ) ou ce qui suit. Affranchi de vouloir vivre, en pleine quiétude, il se tient à chaque instant à l'origine de lui-même, la pensée souple, vigilante, dressée hors du temps (Conditionnement). ---> De ce point de vue le karma est une affaire individuelle.Nous avons le pouvoir de changer les choses par l'exercice de notre liberté et notre responsabilité
---> notes personnelles
(Quelques extraits du livre : aux sources du Bouddhisme de Lilian Silburn.)
******************************************************************************************************************************************Dathu :Pour le Mahayana, c'est karmique car c'est un fruit égal à sa cause.
...Donc, tu nies que si le Bouddha eu une blessure, elle est un fruit karmique ?
Pour comprendre tout ça, il faut s'être penché sur les différents fruits karmiques exposés dans le Bouddhisme. Il y a par exemple le fruit karmique de pleine maturation (renaissance humaine) et le fruit karmique égal à sa cause (vie courte, maladies)....
...Il n'y a pas de fatalité sauf quand un fruit karmique est sur le point de mûrir, mais avant cela nous pouvons engendrer des causes adverses. ..
...Le Bouddha dit qu'un fruit karmique peut mûrir soit dans cette vie, soit dans la vie qui suit immédiatement, soit au cours de l'une des vies à venir. En fait, la personne de la vie suivante n'est ni tout à fait identique ni tout à fait différente; c'est ce Nagarjuna dit avec son tétra-lemme (il parle à la négative en sanskrit: na... na... na...) lorsqu'il emploie la logique de la conséquence à l'absurde ou parfois la triple logique du syllogisme autonome.
"Les êtres ont leurs actes pour héritage, leurs actes pour matrice, leurs actes pour parenté, leurs actes pour refuge. Ce sont les actes qui divisent les hommes en raison de leur basses ou de leur excellence." ---> De ce point de vue le concept de karma transcende l'individualité.Nous héritons de ceux qui nous ont précédés, nous créons par nos actions le monde dont nos enfants hériterons.
"Ceci, dit le Buddha, n'est ni votre corps ni le corps d'autrui ; il faut le considérer comme produit par l'acte passé [karman], acte achevé, intentionnel, source d'impressions affectives. Ce qu'on a l'intention de faire et ce qu'on projette et ce dont on se préoccupe, c'est sur cela que la conscience prend appui pour s'établir.
Parce qu'elle a pris un point d'appui, la conscience subsiste et subsistant et se développant, il y a tension [nati], il y a "propension vers", allée et venue, et en raison de celle-ci, naissance, vieillesse, mort quant à l'avenir, et souci, lamentation, angoisse, douleur et désespoir. Voici comme surgit cette masse entière de douleur.
L'activité tendue et excitée se montre turbulente et s'écoule comme un flux tumultueux dans lequel les ignorants s'ébattent d'abord avec satisfaction.
Les choses qui s'écoulent sont visqueuses et réjouissent les êtres.
Mais s'y attachant de plus en plus, s'agitant de plus en plus, ils ne tardent pas à connaitre, peur, souci, et entrent dans une douloureuse fluctuation ou dans un tumulte intérieur générateur d'angoisse.C'est que tension, agitation et dépendance s'enchainent inéluctablement. Selon le Suttanipata :
"L'agitation est liée au dépendant, et comme ce qui est dépendant vacille, l'homme saisissant l'expérience d'une manière puis d'une autre, ne surmonte pas le samsara...reconnaissant la grande angoisse inhérente à ce dont on dépend, que le moine avance autonome, vigilant, ne s'agrippant à rien.
Si l'on se s’agrippe à rien, tension, raideur, inaptitude sont remplacées par souplesse, douceur, disponibilité et alors une libre vivacité peut se jouer à l'instant même.
O moines, dit le Buddha, je ne connais aucun dhamma aussi peu disponible qu'une conscience sans culture : elle est dépourvue de lucidité et engendre plus que toute autre une très grande douleur. De même que parmi les arbres le plandana est réputé pour sa souplesse et sa maniabilité, de même aucune condition que je sache, ne mène autant à la douceur et à la disponibilité que cette culture de la conscience (Dharma)
"ce sur quoi un moine porte son attention, ce qu'il analyse longuement, c'est vers cela qu'il ploie son coeur. s'il dirige son attention sur le désir...Il repousse le renoncement et ploie sa conscience vers le désir...Cela fait obstacle à la sapience et uni à l'angoisse, ne mène pas au nirvana.
Par contre dés qu'on a délaissé, désir et confusion, on ne forge plus de plans, on ne fait plus de projets, on n'a plus de soucis. on voit la doctrine en cette vie. C'est la chose intemporelle, que les sages réalisent dans leur intériorité.
Si un ignorant a l'intention de faire un acte méritoire ou dé-méritoire, sa conscience tend vers le mérite...Au contraire le sage n'achève pas l'acte, il ne se l'approprie pas. Ne s'appropriant pas, il ne se tourmente pas, ne se tourmentant pas, il est de par lui-même et intérieurement tout à fait apaisé...S'il éprouve une sensation agréable, il l' éprouve avec détachement...
Ainsi ce qui est décisif, ce qui est source de l'acte et le détermine, ce sont l'orientation de la conscience, l'intention morale, les préoccupations de la pensé. Pour être un karman, apte à organiser la destinée individuelle, l'acte doit provenir d'une pensée intentionnelle, être volontairement assumé et accompli sciemment ; lui seul suscite la durée cas les instants liés par l'intention ou le désir intense forment des synthèses plus ou moins organisées selon la tension qui les unit.
Mais ainsi que le Buddha le révèle, l'acte n'enchaine pas l'acte. (D'où l’inadéquation de la métaphore de l'acte et son "fruit karmique").
A chaque instant l'agencement peut-être désarticulé, la durée brisée par celui qui prenant conscience de l'instant naissant examine le dhamma sans se ployer vers ce qui précède (détachement ) ou ce qui suit. Affranchi de vouloir vivre, en pleine quiétude, il se tient à chaque instant à l'origine de lui-même, la pensée souple, vigilante, dressée hors du temps (Conditionnement). ---> De ce point de vue le karma est une affaire individuelle.Nous avons le pouvoir de changer les choses par l'exercice de notre liberté et notre responsabilité
---> notes personnelles
(Quelques extraits du livre : aux sources du Bouddhisme de Lilian Silburn.)