Ken Hayworth a une seule obsession depuis des années: devenir immortel. Ce scientifique passe ses journées au sous-sol de l’université d’Harvard à préparer… son suicide.
Passionné par le fonctionnement du cerveau, il a partagé avec Chronicle un plan qui lui permettrait de ressusciter:
«Nous allons conserver un cerveau, le découper, le recréer sur ordinateur par simulation, et le raccorder à un corps de robot».
Une tâche ardue quand on sait qu’un morceau de tissu cérébral humain de la taille d’un dé à coudre contient environ 50 millions de neurones et près de mille milliards de synapses, précise le site.
Mais pour cela, le propriétaire du cerveau doit avant tout… mourir.
Plutôt que devenir «très vieux ou très malade» Ken Hayworth préfère avoir le choix de dire adieu à ses proches et se rendre à l’hopita,l où il imagine que la procédure se passerait.
«Si votre corps cesse de fonctionner, il commence à se détruire, il faut donc stopper les enzymes qui détruisent le tissu.»
Si tout se passe selon son plan, explique-t-il, «je serai un fossile parfait.»
Le plan? Vider l’eau et la moelle épinière de son cerveau et les remplacer par une résine en plastique pur. Chaque neurone et synapse de son système nerveux central sera protégé jusqu’à l’échelle du nanomètre. Son cerveau physique sera détruit mais son connectome (le plan de toutes ses connections) sera conservé. Pour beaucoup de scientifiques, le connectome contiendrait la conscience.
D'après Ken Hayworth, dans cent ans les scientifiques seront capables de déterminer la fonction de chaque neurone et synapse et ainsi de construire une simulation sur ordinateur de l'esprit. Et puisque le processus de plastination aura conservé les nerfs rachidiens, il espère que l'esprit généré par ordinateur pourra être connecté à un corps de robot.
Un projet délirant d'un scientifique brillant
Si beaucoup de scientifiques jugent ce projet complètement fou, d’autres saluent son courage. Mais tous s’accordent sur un point: Ken Hayworth est brillant.
Ce scientifique a fait de la recherche à la NASA durant quatre ans avant de rejoindre, en 2003, l'Université de Californie du Sud pour commencer un projet de recherche sur le cerveau. Irving Biederman, professeur de neuroscience y donne des cours. Il explique au Chronicle:
«Il était clair pour tout le monde dans le département que Ken est un ingénieur extraordinaire, un scientifique qui étudie les choses en profondeur et un penseur créatif.»
Il est désormais particulièrement reconnu dans le milieu des transhumanistes. L’Illustré rappelle que, dans les laboratoires de la Brain Preservation Foundation, à Harvard, Ken Hayworth a mis sur pied un procédé chimique de conservation du cerveau à l’échelle du nanomètre qui a fait ses preuves sur les souris. Une avancée extraordinaire.
Et une chose est sure, Ken ne compte pas s’arrêter là:
«La condition humaine m'énerve. Nous avons une durée de vie très courte. Peut-être qu’il y a des gens brillants qui pensent [que mourir] "c’est simplement la condition humaine. Nous devons l’accepter." Mais je ne suis pas comme eux.»
Un scientifique décide de se suicider pour mieux ressusciter
Donc, pour ces scientifiques, l'esprit se réduit à des connexions neuronales ?Lupka a écrit :Le plan? Vider l’eau et la moelle épinière de son cerveau et les remplacer par une résine en plastique pur. Chaque neurone et synapse de son système nerveux central sera protégé jusqu’à l’échelle du nanomètre. Son cerveau physique sera détruit mais son connectome (le plan de toutes ses connections) sera conservé. Pour beaucoup de scientifiques, le connectome contiendrait la conscience.
Je pense à un truc.
Si on capte une station radio avec un récepteur,
Si on détruit ce récepteur mais qu'auparavant, on a conservé les plans du circuit imprimé,
Si on reconstruit un autre récepteur identique à l'aide des plans,
Et si on recapte à nouveau la radio,
Dois-t'on en conclure que FRANCE INTER, NRJ ou RTL étaient "dans" le récepteur ?


Mais dans le même temps, y a t'il un esprit en dehors des 5 agrégats ?

Poser ce type de question me semble résulter d'une vue partielle de l'interdépendance et de ses relations avec les agrégats qui, chacun le sait, ne contiennent rien par eux-mêmes ni en deçà ni au delà de leurs actions réciproques. Ils constituent cependant une série désignative d'objet cognitif ou matériel, à condition qu'aucun d'entre eux ne manque.
Il en est de même pour la question posée. Les éléments nécessaires à une émission sont bien connus et leurs relations également. Un émetteur qui diffuse une émission enregistrée ou en direct, un/des réseaux électriques, une poste récepteur et des auditeurs intéressés. Qu'un élément vienne à manquer et rien n'existe plus sans que l'on puisse dire pour autant que chacun d'entre eux possède « en mémoire » ladite émission.
C'est identique pour l'Esprit. Qu'il soit conçu comme transcendant ou divin ou matériel, peu importe, il est la résultante de l'agencement des agrégats et de la complexification croissante de la matière sans que l'on puisse dire qu'il est ailleurs avant d'apparaître ou disparaître. Je citerai Teilhard de Chardin qui dans Le Phénomène Humain nous précise « D'abord le grain de matière, ensuite le grain de vie et enfin le grain de conscience ».
Ce qui est dramatique résulte du fait que l'individu humain va réifier, figer cet Esprit et en faire un but à atteindre alors que le bouddha nous explique maintes et maintes fois que lorsqu'il a atteint le Nirvana, il n'a rien trouvé.

Il en est de même pour la question posée. Les éléments nécessaires à une émission sont bien connus et leurs relations également. Un émetteur qui diffuse une émission enregistrée ou en direct, un/des réseaux électriques, une poste récepteur et des auditeurs intéressés. Qu'un élément vienne à manquer et rien n'existe plus sans que l'on puisse dire pour autant que chacun d'entre eux possède « en mémoire » ladite émission.
C'est identique pour l'Esprit. Qu'il soit conçu comme transcendant ou divin ou matériel, peu importe, il est la résultante de l'agencement des agrégats et de la complexification croissante de la matière sans que l'on puisse dire qu'il est ailleurs avant d'apparaître ou disparaître. Je citerai Teilhard de Chardin qui dans Le Phénomène Humain nous précise « D'abord le grain de matière, ensuite le grain de vie et enfin le grain de conscience ».
Ce qui est dramatique résulte du fait que l'individu humain va réifier, figer cet Esprit et en faire un but à atteindre alors que le bouddha nous explique maintes et maintes fois que lorsqu'il a atteint le Nirvana, il n'a rien trouvé.


Le nirvana n'est pas un endroit qu'on atteint et où on ne trouve rien. C'est une façon de cesser de cultiver des vues. Et d'aboutir à la cessation de toutes les perturbations mentales. C'est la seule façon d'éprouver une Paix et une Felicité stables qu'on ne trouvera jamais dans le samsara.chakyam a écrit : Ce qui est dramatique résulte du fait que l'individu humain va réifier, figer cet Esprit et en faire un but à atteindre alors que le bouddha nous explique maintes et maintes fois que lorsqu'il a atteint le Nirvana, il n'a rien trouvé.
Le nirvana n'est pas un lieu vide, aboutissement d'une quête nihiliste. C'est un regard jeté sur le monde avant qu'il n'apparaisse. Ce regard est le regard du Bouddha Gautama. C'est aussi notre regard quand nous nous éveillons.
Chakhyam a écrit :
Restait à savoir: Qui ne trouvait rien? Ou bien, c'est quoi qui, dans le Bouddha, ne trouvait rien?
Ce qui est intéressant c'est que cette conscience qui ne trouve rien se retourne sur elle-même pour savoir (ce) qui perçoit ce rien.
Mais son voyage n’était pas encore terminé puisqu'il ne restait plus que cette conscience qui ne trouvait rien.alors que le bouddha nous explique maintes et maintes fois que lorsqu'il a atteint le Nirvana, il n'a rien trouvé.
Restait à savoir: Qui ne trouvait rien? Ou bien, c'est quoi qui, dans le Bouddha, ne trouvait rien?
Ce qui est intéressant c'est que cette conscience qui ne trouve rien se retourne sur elle-même pour savoir (ce) qui perçoit ce rien.
Ted, Jean,
Je pense que notre accord sera total pour convenir que même « ce rien » que Bouddha n'aurait pas trouvé est précisément la marque de sa bouddhéité.
En effet c'est ici que les mots sont trompeurs car aussitôt un certain nombre d'entre nous vont faire quelque chose de ce rien et c'est cela que je considère comme dramatique par le risque d'adoration qui va s'ensuivre.
Par contre, ce qui est remarquable est cet auto-retournement de l'Esprit sur lui-même où il y a bien effectivement perception sans que pour autant il y ai quelqu'un/quelque chose qui perçoive.

Je pense que notre accord sera total pour convenir que même « ce rien » que Bouddha n'aurait pas trouvé est précisément la marque de sa bouddhéité.
En effet c'est ici que les mots sont trompeurs car aussitôt un certain nombre d'entre nous vont faire quelque chose de ce rien et c'est cela que je considère comme dramatique par le risque d'adoration qui va s'ensuivre.
Par contre, ce qui est remarquable est cet auto-retournement de l'Esprit sur lui-même où il y a bien effectivement perception sans que pour autant il y ai quelqu'un/quelque chose qui perçoive.


Ma compréhension (actuelle) est que il y a ce rien ET "il y a bien effectivement perception sans que pour autant il y ai quelqu'un/quelque chose qui perçoive".
Il y a donc ce rien. Suivant ma compréhension des textes , c'est la vacuité
et "il y a bien effectivement perception sans que pour autant il y ai quelqu'un/quelque chose qui perçoive". Cette perception est suivant ma compréhension des textes la "Claire Lumière"
Suivant les textes "la vacuité est Claire Lumière et la Claire Lumière est vacuité".
Suivant Dawa Gyaltsen La Claire Lumière/Perception et vacuité sont inséparables et sont appelés "Union"
Et l'Union est appelée Grande Félicité suivant Dawa Gyaltsen. Je crois que ce dernier point est discuté suivant les écoles, mais d'après moi, ce n'est pas essentiel. Arriver au point "Vacuité est Claire Lumière et Claire Lumière est Vacuité", c'est déjà pas mal et à force d'expérimenter cela, l'expérience va se stabiliser et on verra mieux ce qui se passe.
Un pratiquant ayant expérimenté cela doit cesser ce retournement (on ne fait pas grand chose avec une conscience retournée) et revenir dans le conventionnel : metro, Boulot, dodo, marmot, feuille d’impôt. Mais il connait la réalité ultime, il connait donc dans quel cadre se situe métro, boulot etc et il peut revenir, se reconnecter à cet état d'union pour se rafraichir et remettre les pendules à l'heure dans son esprit.
L'une des étapes qui suit est le détachement même à cette expérience. Même quand il ne l'a pas, il sait que cet état d'union est sa racine, son véritable visage. Il est impliqué totalement dans le conventionnel mais il sait par le souvenir de son expérience que "le soleil de la Claire Lumière/vacuité brille toujours derrière les nuages du conventionnel" et agit dans le conventionnel en conséquence.
Ensuite vient l'étape difficilement concevable où l'ultime et le conventionnel sont intégrés dans le même état de conscience. Comment une conscience retournée et une conscience déployée peuvent être un même état de conscience???? Même chose, on verra bien.
Mais en attendant cette réalisation il y a la possibilité de faire des allers/retours entre l'état de conscience ultime et l'état de conscience conventionnel.
Il y a donc ce rien. Suivant ma compréhension des textes , c'est la vacuité
et "il y a bien effectivement perception sans que pour autant il y ai quelqu'un/quelque chose qui perçoive". Cette perception est suivant ma compréhension des textes la "Claire Lumière"
Suivant les textes "la vacuité est Claire Lumière et la Claire Lumière est vacuité".
Suivant Dawa Gyaltsen La Claire Lumière/Perception et vacuité sont inséparables et sont appelés "Union"
Et l'Union est appelée Grande Félicité suivant Dawa Gyaltsen. Je crois que ce dernier point est discuté suivant les écoles, mais d'après moi, ce n'est pas essentiel. Arriver au point "Vacuité est Claire Lumière et Claire Lumière est Vacuité", c'est déjà pas mal et à force d'expérimenter cela, l'expérience va se stabiliser et on verra mieux ce qui se passe.
Un pratiquant ayant expérimenté cela doit cesser ce retournement (on ne fait pas grand chose avec une conscience retournée) et revenir dans le conventionnel : metro, Boulot, dodo, marmot, feuille d’impôt. Mais il connait la réalité ultime, il connait donc dans quel cadre se situe métro, boulot etc et il peut revenir, se reconnecter à cet état d'union pour se rafraichir et remettre les pendules à l'heure dans son esprit.
L'une des étapes qui suit est le détachement même à cette expérience. Même quand il ne l'a pas, il sait que cet état d'union est sa racine, son véritable visage. Il est impliqué totalement dans le conventionnel mais il sait par le souvenir de son expérience que "le soleil de la Claire Lumière/vacuité brille toujours derrière les nuages du conventionnel" et agit dans le conventionnel en conséquence.
Ensuite vient l'étape difficilement concevable où l'ultime et le conventionnel sont intégrés dans le même état de conscience. Comment une conscience retournée et une conscience déployée peuvent être un même état de conscience???? Même chose, on verra bien.
Mais en attendant cette réalisation il y a la possibilité de faire des allers/retours entre l'état de conscience ultime et l'état de conscience conventionnel.
J'aime beaucoup l'article (une citation n'aurait pas été de trop), car il montre comment quelqu'un qui travaille avec des présupposés quelque peu délirants peut tout de même aboutir à des résultats intéressants. Après tout, la chimie dérive des travaux des alchimistes, et l'astronomie et la physique des travaux d'astrologues (Newton par exemple s'intéressait beaucoup à l'alchimie).
Je pense que Ken se trompe beaucoup sur la notion du soi, mais en attendant il développe des choses nouvelles concrètes et intéressantes.
Je pense que Ken se trompe beaucoup sur la notion du soi, mais en attendant il développe des choses nouvelles concrètes et intéressantes.