Après réflexion, je crée un autre sujet, parce que sinon, on va partir dans le décor...
ardjopa a écrit :ils restent pour la plupart célibataires, et sans enfants, la plupart n'ayant pas de sexualité avarée ou citée
Guillaume au Courb Nez (celui qui a prit Nîmes dans un tonneau) = marié, pas d'enfants
(historiquement, il en a eu mais aucun n'a vécu adulte), des neveux, a vécu très heureux avec sa femme selon les chansons de geste et les romans qui parlent de lui et de sa famille (plusieurs textes entre le X° et le XIII°), jusqu'à son veuvage. Est devenu moine (
porte l'auréole dans le calendrier). A encore trouvé le moyen de connaître quelques aventures après ça, mais c'est bien parce qu'on est venu l'embêter. Son neveu le plus impressionnant est
Vivien, mais mort sans descendance. Un autre de ses neveux est
Girard de Roussillon, duc de Bourgogne qui connut également pas mal d'aventures assez crevantes et ayant perdu ses terres un moment, y entraîna son épouse avec lui (IX° siècle, deux romans et une chanson de geste ont conté leur histoire).
Galaad, dit Lancelot = marié, un enfant (
Galaad tout court ). Faudrait peut-être pas l'oublier. Adultère un peu plus souvent qu'à son heure, et célèbre pour ça... On raconte même des trucs du genre qu'il aurait épousé sa femme parce qu'elle ressemblait à Guenièvre ou bien qu'il avait été ensorcelé à coup de baume magique pour dire "oui" devant le curé... Avec des coups comme ça, ce pauvre Gauvain ce serait retrouvé avec un harem !
Yvain au Lion = Marié... Et c'est quand il se marie que les emmerdes et les aventures sérieuses commencent. Parce que sa femme a mauvais caractère et qu'elle lui fait le coup de vouloir divorcer parce qu'il est resté trop longtemps avec ses copains chevaliers... Du coup, va falloir la reconquérir, et c'est moins facile que la première fois ! Ben oui, la première fois, y'avait juste eu à se ramener, faire un grand sourire et hop...
Artus = Genièvre a subi bien des avatars entre le VI° et le XXI° siècle !!! Dans les sources les plus anciennes, elle est une "dame fée" qui se présente à Artus au tout début de son règne, sous un visage effrayant. Le choix est simple : pour assurer son pouvoir sur les chefs de guerre, il doit la prendre pour femme. Artus accepte. Lors de la nuit de noces, elle se change en superbe jeune femme, mais elle lui explique ne pouvoir prendre cet aspect que le jour OU la nuit. Il doit choisir. Artus lui demande de choisir elle-même. Ce faisant, il la libère du sort : elle sera belle en permanence et le règne d'Artus est assuré. On est très loin de la Guenièvre de Chrétien de Troyes, non ? Mais on a déjà, et bien plus que dans les romans plus tardifs, l'idée du lien entre Guenièvre et le pouvoir royal : dans toutes les versions, c'est quand Artus perd Guenièvre que son pouvoir est déstabilisé.
Un classique celtique, le coup de la fée-pouvoir !
Tristan... On cite à peine. Trop connu.
Héraklès = Inutile de compter. Il y a autant de femmes sur ses aventures que de perles sur un collier... Le repos de guerrier, pour lui, c'est en "mode express".
Endikou = c'est le jour où il rencontre une femme qu'il quitte la nature sauvage où il vivait et devient l'ami inséparable du roi sumérien Gilgamesh (rien à voir avec Conan le Barbare, Ardjopa : mythologie mésopotamienne).
Arsène Lupin = Marié... Heu ? 3 fois ? Sais plus bien... Un fils. Peut-être quelques bâtards dans des couples mariés, en particulier un dans une famille de très haut rang. S'entend parfois mieux avec les époux de ses ex qu'avec elles (ben oui, des fois, il tombe sur des jalouses... heureusement c'est rare).
La situation la plus marrante, à mon gré, sur ce type d'intrigues, étant la fois où il se retrouve à la même table de restaurant que sa maitresse et l'ex-mari de celle-ci, sachant que ledit ex-mari voudrait reconquérir son ex-femme est un de ses très bons amis en même temps qu'un des policiers qui lui courent après. Son fils lui pose un énorme problème : il a été kidnappé tout petit et est devenu un criminel de la pire espèce... Pourtant il est bien obligé de lui venir en aide ! Quand même... De façon plus ordinaire, il a la méchante habitude de se lancer dans des aventures où il se fait esquinter pour les beaux yeux d'une dame en détresse qui ne lui est pas souvent reconnaissante et qui n'est même pas toujours si en détresse que ça (des fois il se rend compte en chemin qu'on se moque de lui...). C'est malgré tout sur une histoire de femme de s'achève la toute dernière aventure de Lupin... Mais je doute qu'à elle seule la dame suffirait à le retenir. Seulement, il s'est pris de passion pour la jardinage : il cultive des... Lupins !
Sherlock Holmes Pas beaucoup de femmes dans Holmes, sauf la logeuse et quelques clientes appeurées... Il y a quand même celle qu'il appelle "LA femme" avec un ton rêveur : une aventurière qui figure au nombre très réduit (4 sur 61 enquêtes) de ses échecs. Belle et fair-play, la dame n'a pas abusé de sa victoire et, passé le délais où la photo compromettante pouvait lui nuire, elle l'a envoyée à Holmes... Qui ne l'a pas fait parvenir à son client ! Il faut dire que ledit client lui aussi à présent s'en fiche un peu... Dans le film "Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express", on les voit partir en voyage tous les deux en abandonnant Watson sur le quai... A la fin de sa vie, il pratique en parallèle l'apiculture et le contre-espionnage mais vit tellement seul que Watson n'avait plus de ses nouvelles depuis plusieurs années. Sur celui-là, OK, pas de femmes, mais c'est de la littérature anglaise...
Avec les héroïnes femmes, c'est plus compliqué...
La maternité, dans toutes les professions, c'est bien connu, c'est un frein à la carrière... Alors dans le métier de héros ou de super-héros...
Vous imaginez Hawkgirl
(la femme-faucon) enceinte de Flash (puisqu'y paraît que ces deux-là en pincent l'un pour l'autre ? Ou bien la femme invisible (avec son mari élastique...) ? Et je vous raconte pas le travail ensuite pour trouver des baby-sitter qui tiennent le choc ! Notez, ça pourrait être une bonne formation pour les apprentis super-héros...
Mais dans la mythologie grecque, on trouve la chasseresse et chef(fe?) de guerre
Atalante, et son fils
Parthénopée.
Soeur Fidelma = héroïne de roman policiers se passant au X° siècle. L'auteur a cru bon d'interpréter la mixité dans les couvents colombaniens comme signifiant un droit au mariage, ce qui est totalement faux. Quoi qu'il en soit, le roman que j'en ai lu s'achève de telle façon qu'il y semble paraître qu'elle soit l'ancêtre de Sherlock Holmes... C'est tout de même autre chose que Frère Cadfaël !!!! (encore un héros de "policier médiéval"). Mais c'est une héroîne de facture récente, ça !
ardjopa a écrit : la plupart n'ayant pas de sexualité avarée ou citée, à l'instard des moines ou renonçants, pour plusieurs raisons : les femmes, la passion amoureuse, ou la "princesse" qui attends son chevalier en guerre, peut devenir un vrai obstacle pour lui, car le "repos du guerrier" est souvent la fin de ses exploits
Pendant très longtemps, la sexualité dans les aventures héroïques ne devait pas dépasser quelques vagues allusions et symboles ultra-codés.
Dans l'Antiquité, on était moins prude, mais ça date ! Les religions du Livre ont mis une chape de plomb sur tout ça...
Et ça ne fait que depuis les années 60 que ça se libère...
Et quand je dis "dans l'Antiquité on était moins prude" = faut voir quelle antiquité ! car si on avait pas trop d'hésitation à afficher des phallus en porte-bonheur à Rome, on y aimait pas trop voir quelqu'un se promener vêtu autrement que "comme il faut" et ce comme il faut était très contraignant. Les femmes romaines devaient se voiler (déjà bien, contrairement aux grecques elles avaient le droit de sortir...)
Edit-précision : l'interdiction portait pour elles à se montrer tête nue aux nuages...
Ou alors c'est que les dieux et les héros peuvent se permettre ce que ne font pas les humains, du coup la mythologie n'a pas le même parfum...
D'autre part, il faudrait peut-être se souvenir qu'on vieillissait vite autrefois.
0 à 5 ans = l'enfant est "nourri" c'est à dire élevé par les femmes (le terme "nourrir" est plus large que Moyen-Age que maintenant).
6 à 15 ans = on l'éduque à son avenir. Si son avenir est de se battre, il apprend à manier les armes. Si c'est une fille, les travaux d'aiguille.
Le mariage se fait parfois avant 15 ans. En tous cas, rarement après 25.
A 35, ans, l'enfant de tout à l'heure est déjà père ou mère d'enfants qui peuvent avoir 15 ans, voire même 20 ans.
Si c'est un homme et qu'il a beaucoup combattu, il souffre de nombreuses cicatrices qui le diminuent dans les exercices physiques.
A 50 ans, l'âge et les rhumatismes s'installent.
(
selon les romans courtois, Lancelot a 50 ans au moment où Arthur découvre sa relation avec Guenièvre... Qui en a alors 70. La suite est quand même joliment épique.)
Donc, même si Lancelot échappe à ce triste sort (un miracle décrépi quand on y pense!!!), il faudrait peut-être se souvenir quand même que le héros présenté par le conteur a deux possibilités =
- ne pas vieillir du tout, échapper au temps.
exemple BD : Buck Danny, qui a le même âge lors de l'attaque de Pearl Harbour et quand il rencontre le président Reagan (mais il a pris du galon entre temps).
- vieillir, et dans ce cas, tôt ou tard, devoir raccrocher sa panoplie.
exemple BD : Prince Vaillant, qui vit ses aventures de brillant chevalier à la cour du roi Arthur en commençant petit garçon, puis ado, puis jeune jeune charmeur, puis jeune marié, puis jeune père de famille, puis un peu patapouf perdant sa jeunesse...