Promesses et périls de la vie spirituelle de Jack Kornfield Ed Pocket (P 92-94)Jack Kornfield:
" La compassion est la réponse du coeur à la douleur.
Nous participons de la beauté de la vie et de l'océan de larmes.
La détresse de la vie fait partie de chacun de nos coeurs
Et de ce qui nous relie les uns aux autres.
Elle porte en elle la tendresse, la miséricorde et une bienveillance
Qui embrassent toutes choses et peuvent toucher chaque être " .
« Quand la méditation opère en nous la guérison, notre cœur se brise pour s'ouvrir et ressentir pleinement.
On voit surgir des émotions puissantes, des aspects profonds de nous-mêmes qui jusqu'alors étaient demeurés muets.
Notre tâche au cœur de la méditation sera d'abord de les laisser s'exprimer, puis de les identifier et d'écouter leur chant. (...)
Ce que nous découvrons en écoutant le chant de notre rage ou de notre peur, de notre solitude ou de notre nostalgie, c'est qu'ils ne durent pas éternellement. La rage se transforme en chagrin ; le chagrin se transforme en larmes ; même si les larmes coulent longtemps, le soleil finira par briller à nouveau.
Le souvenir d'un deuil ancien chante sa complainte ; notre corps tremble et revit l'instant de la perte ; puis l'armure érigée autour d'elle perd peu à peu de sa rigidité ; et, au sein de ce chant d'intense désolation, la douleur de la perte est enfin libérée.
Si nous prêtons réellement l'oreille à nos chants les plus douloureux, nous pourrons apprendre l'art divin du pardon. (...) le pardon et la compassion accompagnent spontanément l'ouverture du cœur.
D'une manière ou d'une autre, en ressentant notre propre douleur, notre propre océan de larmes, nous découvrons que notre tourment est partagé et que le mystère, la beauté et la souffrance de l'existence sont indissociables. Cette souffrance universelle fait, elle aussi partie de ce qui nous relie les uns aux autres : ayant éprouvé cela, nous ne pourrons refuser notre amour plus longtemps.
Nous pouvons apprendre à pardonner à autrui, à nous-mêmes, et à la vie, pour la douleur physique qu'elle comporte. Nous pouvons apprendre à ouvrir notre cœur à toutes choses, à la douleur, aux plaisirs que nous avons redoutés. Ce faisant, nous découvrirons une vérité remarquable : une grande partie de la vie spirituelle, voire sa totalité, consiste à s'accepter soi-même.
De ce fait en acceptant les chants de notre vie, nous pourrons élaborer pour nous-mêmes une identité bien plus profonde et plus vaste qui permettre à notre cœur de tout contenir dans un espace de compassion illimité. »

Mandala de la compassion