Forum Bouddhiste Dhamma

C'est pas un sujet joyeux, désolé.
Je me demande ce que qu'est le mieux ? être seul(e) pour les fêtes ou entourés ?
Aujourd'hui , je cherche un carton pour y mettre tous les cadeaux que j'ai reçu durant plusieurs années, y compris ceux de cette année, pour les donner à une asso. Des cadeaux empoisonnés, destructeurs pour moi. Cela fait un bon choc, quand on le réalise vraiment et qu'on décide de mettre fin à l'engrenage. Et qu'on voit la vraie face des choses. Il y a de quoi se poser des questions sur le "plaisir d'offrir", parfois.
C'est curieux comme on peut se sentir, apaisé, très calme, presque sereine, la vue très claire, quand on se réveille comme ça, comme au milieu d'une tempête, la nuit, dans des moments pareils.

kay a écrit :C'est pas un sujet joyeux, désolé.
Je me demande ce que qu'est le mieux ? être seul(e) pour les fêtes ou entourés ?

bonjour Kay,
rohhhhh! non pas forcément joyeux.

Perso,
J'ai le sentiment d'être atteint d'une névrose "anti Noël", qui s'aggrave d'année en année. Noël est un moment de joie et de lumière pour beaucoup. l'occasion de retrouver des proches,etc.. Mais c'est aussi un période ou s'exacerbent toutes les misères sociales, toutes les détresses. Beaucoup n'auront ni amis ni famille ni cadeaux, rien.
Alors, seul ou entouré? Pour certains ce sera un choix , pour d'autre pas. Un moment qu'il est difficile de passer seul. Vaut mieux être entouré si on peut. En ce qui me concerne, Cette année, je vais laisser la famille et passer Noël avec les restos du coeur, servir des repas. Une bon remède à ma névrose anti Noël...
pour tous ceux qui seront seuls à Noël.
pensées amicales

Bonjour Namgyal,

Merci, cela m'a fait rire "névrose anti-Noêl". Mais c''est la névrose de la famille qui me pesait trop... néfaste. Je viens de coupé les ponts, il y a deux jours.
C'est une bonne idée d'apporter son aide, j'y pensais depuis longtemps, une fois, il y a quelques années, j'ai fais des paquets cadeaux à l'entrée d'un magasin,et j'ai été mangé aux restos du coeur. J'ai été d'un côté et de l'autre, si je puis dire... Ce qui est sûr, c'est que je me sens mieux avec de parfaits étrangers(ères). Dans les rues illuminés, une impression d'être loin et proche de tout en même temps. les pensées pour les autres... En forêt, la nature est toute endormie pour l'hiver et toute dépouillée, c'est beau.

Comme le dit Namgyal, avant de choisir entre être seul ou entouré, encore faut-il avoir le choix, et quel choix. Personnellement je pense que mieux vaut seul que mal entouré. Pour celui qui a une veine philosophique, et qui peut se permettre d'être seul, c'est même le meilleur moment de l'année pour faire quelque chose qui prenne des jours, sans être dérangé.

kay a écrit :Aujourd'hui , je cherche un carton pour y mettre tous les cadeaux que j'ai reçu durant plusieurs années, y compris ceux de cette année, pour les donner à une asso. Des cadeaux empoisonnés, destructeurs pour moi. Cela fait un bon choc, quand on le réalise vraiment et qu'on décide de mettre fin à l'engrenage. Et qu'on voit la vraie face des choses. Il y a de quoi se poser des questions sur le "plaisir d'offrir", parfois.

Dans ma famille aussi, on s'est posé des questions sur cette tradition. À force de courir dans tous les sens pour trouver quelque chose à offrir, et d'ensuite constater que les cadeaux ne sont pas vraiment appréciés (ceux qu'on donne, ceux qu'on reçoit), on commence à être désabusés et à le faire plus par obligation que par envie. Ma mère avait même suggéré qu'on arrête cette pratique, mais cela n'a pas été accepté. Donc j'ai proposé qu'on change le fonctionnement de la tradition: au lieu de se presser le citron à trouver quelque chose lorsqu'on n'a pas d'inspiration, j'ai ouvert un document tabulateur partagé google docs, dans lequel chacun met dans une colonne ses souhaits, et les autres piochent ce qui les intéresse (en déplaçant l'idée du haut de la colonne vers le bas, pour que quelqu'un d'autre n'offre la même chose). De la sorte chacun peut suggérer ce qui l'intéresse vraiment, plutôt que de recevoir quelque chose qui ne lui parle plus depuis des années. Les cadeaux restent plus ou moins anonymes (comme c'est notre tradition), et personne n'est obligé de participer (en donnant des suggestions, ou en les suivant). J'ai observé que ce système marche assez bien, avec environ 80% des gens faisant des propositions, et plus ou moins la moitié des cadeaux étant issus de ces suggestions.

Je pense que l'idée derrière la pratique d'offrir des cadeaux est de au moins une ou deux fois par an penser à la personne, qui elle est, qu'est ce qui lui fait plaisir. D'un autre coté le cadeau est aussi un reflet du lien qu'on entretient avec la personne. Même si ce système déforce ce genre d'effort, il n'en reste pas moins qu'on consacre un peu de son temps à se procurer un cadeau pour la personne, et cela même est aussi important. Et en voyant ce qui l'intéresse, on apprend aussi quelque chose sur elle, ce qui tombe bien, puisqu'on va la revoir à l'occasion de la fête de Noël, ce sera l'occasion d'en apprendre plus.

Bien sûr, on pourra se demander si offrir des cadeaux est vraiment quelque chose de sain ou positif, mais cela est une autres question.

kay a écrit :Merci, cela m'a fait rire "névrose anti-Noêl". Mais c''est la névrose de la famille qui me pesait trop... néfaste. Je viens de coupé les ponts, il y a deux jours.

Couper les ponts avec ta famille, et ce à quelques jours de Noël, au moins on peut dire que tu ne fais pas les choses à moitié, et avec un certain sens du timing.

Plus sérieusement, j'imagine sans difficulté que tu dois traverser une période déchirante, sans doute l'aboutissement d'un processus très long et pénible... Pourtant, personnellement je ne crois pas à couper les ponts avec la famille. Je sais qu'il existe des personnes toxiques, dont la fréquentation doit être limitée, mais couper les ponts avec toute la famille, ça me semble... une fuite.

En ce qui me concerne, j'ai par exemple quelqu'un dans ma famille qui est toxicomane, qui a été en prison pour avoir poignardé quelqu'un, et avait la mauvaise habitude de battre sa compagne. C'est quelqu'un avec qui je préfère garder la distance, et ne le rencontrer que dans des conditions "prudentes". Mais je pense qu'il restera toujours un membre de ma famille. J'en connais d'autres qui ont déclaré couper les ponts à la suite de disputes, mais ça ne m'a pas empêché de les chercher et garder le contact avec eux, étant donné que la dispute ne me concernait pas.

Un des problèmes de couper les ponts est qu'on empêche parfois sa descendance de connaître la famille, ce qui me semble injuste, car c'est à eux de prendre ce genre de décisions.

Enfin bref, désolé de ce détour qui doit plutôt t’exaspérer, d'autant plus que je ne connais pas tes circonstances. Je pense que lorsqu'une situation s'envenime au point de menacer de dégénérer, il est sain de créer une distance, en attendant d'y voir plus clair. En tout cas, j'espère que tu disposeras de compagnie et soutien dans les prochains jours.

Oh, pour les cadeaux, cette chose ce serait produite de toutes façons, c'est aux fêtes que ça craque, c'est tout, cela symbolise tout ce qui s'est passé auparavant disons. Inéluctable. Les cadeaux c'est sain, quand ils ne sont pas empoisonnés par la manipulation, ou porteur de culpabilité ou autres agissements à travers cela. Toute la chaleur du coeur, toute l'authenticité, la sincérité d'un geste qui pourrait-être simple disparait sous ce poids, dans les relations familiales néfastes. Il y a un moment où il faut mettre un terme et se faire comprendre sans détour, clair et net. Et plus qu'une grosse névrose familiales, il y a des "valeurs" totalement opposées ou malsaines. Bref, mais cet acte de donner mes cadeaux, n'est que la suite symbolique d'un long processus douloureux, un acte de liberté, comme je l'ai dis. Une réponse à la violence infligée. Une transformation, un antidote. Car pour ceux qui recevront ces objets en cadeaux, ce sera un vrai bonheur partagé. C'est difficile à expliquer le bien que cela me fait, l'apaisement.

Toute cette tradition, cette surenchère commerciale, je ne comprends plus, en fait.

Un peu longue à écrire mon post, Iskander, tu as déjà les réponses... Je vois qu'il y a violence ailleurs aussi.
Mais pour la descendance et faire connaissance, c'est fait, mais au contraire je la protège, la descendance, ( ça passe par moi ) et maintenant c'est pour notre équilibre, beaucoup mieux. Je ne souhaite pas bien-sûr entrer dans des détails privés, mais quand on s'est bien réveillée, il faut sortir de la mâchoire, du piège, il est temps. Cela n'en sera que mieux et plus sain pour l'avenir, il y a des séparations radicales et du temps qui font du bien, parfois nécessaire.

Les fêtes devraient un moment chaleureux de partage, d'amour vrai et d'amitié, mais quand cela ne l'est pas, il vaut mieux rien. Le silence, la paix, de la solitude est plus réconfortant, rassurant ou se trouver avec d'autres dans des échanges simplement humains.

@kay,
Content de faire rire, c'est toujours çà de bon!
comme l'évoque Iskander, il y a peut-être un vécu douloureux, qqc de déchirant derrière le "couper les ponts". Est-ce que ce sont de bonnes conditions pour des fêtes en paix si c'est pas la fête, ainsi que tu l'envisages? Que quelque part tu te sentes soulagé, oui. Est-ce que cette lucidité sereine que tu ressens ne serait pas quand même un mécanisme de défense ? Je dis çà pare que je suis passé par là...alors çà m'interpelle.
je m'associe aux voeux d'iskander pour toi. .

Ma famille, mes parents, je les avais déjà perdu depuis longtemps, dès ma naissance tout était conditionné. je n'ai jamais eu vraiment de famille c'est ainsi. Je suis lucide et réaliste c'est trop lourd. Il y a une paix à sortir d'un enfer, à cesser d'endurer et d'étouffer, c'est une situation très psychologique, une question de santé et d'équilibre et j'ai trouvé la force de faire cet affront. Je n'ai pas eu le choix, selon ma capacité, il a fallut que j'agisse radicalement dans l'instant, mais sans colère, sans violence,mais très durement et puis maintenant donner les cadeaux ( comme extraire le poison, la pollution envahissante ) au lieu de les jeter avec violence et colère est venu comme une évidence.
La sérénité n'est pas totale, c'est pas la joie, c'est sûr. Car je sais malheureusement, quand ayant fait cela, je m'expose à des retours d'autant plus mauvais, qu'il faudra encore endurer, affronter surmonter, être prudente avec toutes les entourloupes. Mais je trouve la force dans le silence, la solitude parfois, la méditation, les enseignements.
Oui, ce n'est pas très "Noêl", et ce n'est pas très "bouddhiste", de rompre avec sa famille, mais quand c'est une question de santé, d'équilibre, pour moi, c'est préférable.
Et pour la fête, ce n'est pas une obligation. La joie, je l'ai toujours trouvé ailleurs, dans des choses très simples, très douces, très belles et vraies... alors je continue comme cela. Ce que je n'avais pas vu tout de suite c'est qu'il y a de l'amour, de la chaleur dans la solitude, dans ces joies, c'est pour cela que c'est la joie tout autour de soi, il suffit d'ouvrir les yeux et c'est vraiment beau, des instants.

Merci à vous.
Je sais qu'il faut cheminer seule, aussi.
A plus tard.

Chère compagnie, surtout que ça ne vous empêche pas de me faire rigoler, au contraire. Soyez heureux. C'est la vraie joie que j'aime. Et je lis les bons enseignements, les post de temps en temps. Merci.