La voie que je vis
ce n’est pas flotter
sur des lotus nuageux
avec un gourou charlatantrique
voguer sur des jonques magiques
avec un maître-an-chanteur
des rites érotiques
des messes sado-maso,
un loisir exotique
pour une image nouvel-âge
un rêve spirituel fabuleux.
Loin de ces paravents de pavane
ces thanka électriques
ça déraille sur la muraille.
Gardez la litière de l’asile, le divan capitonné.
Au-delà des pins, des pics et des tics tiques,
des folles illusions et des murs monastiques
Tout est en soi
déjà là
l’Eveil n’est pas ailleurs
que dans l’esprit et le coeur
Pas de temps à vendre
Pas de temps à perdre
avec le Dieu fric, c’est pas chic
l’ascension entre la pollution et l’ozone
l’amour-marchandise
et le cul mercantile
qui évite la crise.
Je connais l’hymne qui désarme
l’hymne qui sèche les larmes.
Rien à construire, tout à inventer…
Tout est bâti, pré-fabriqué, programmé
Rien à construire, tout à inventer
Grain de sable, grain de beauté
de l’univers infini
Pas de rose aux lèvres d’Eve
Pas de fées autour du berceau d’Isabeau
Pas de voile de nonne pour Yvonne
d’idylle pour Lydie ou Ludivine;
Et s’en vont les souvenirs de violence
de dépendance dans la fosse « union-libre »
ou dans un mirage de mariage.
Clap de fin sur le rôle assigné.
Ho, merci plaisir
Merci maternité et merveilles d’éveil
Bonheurs fugaces…
Nid vide, je m’envole
hors-la-loi du corset des carcans can-can dira-t-on ?
Calamity-jeans ou garagiste en jupe, non, non
blues de Cendrillon, préjudice du « prestige de l’uniforme ».
Je ne m’appelle pas Libertine, liberté chérie, cher Albert
Sainte « moins que rien » sans retouches.
Désamour, des humeurs paradoxales
Impatience de belle-plante, fleur de vase
née nue, nénuphar sans fards
Et voilà, que par exaspération ou provocation
on se rentre dedans en speed-dating
Tête à tête de l’emploi ou à claques :
Mère-matriarche ? Maîtresse ? Guerrière-amazone ? Belle-mère, fonctionnelle?
Pansement ? Déesse ? Bonbon ? Muse ? Sorcière ?
Vieille-chaussette ! ?
Dans le cadre, sur la cheminée :
Mari infidèle ? jeune damoiseau ? Vieux beau ?…
Aïe, game-over, perceptions erronées, constructions imaginaires, souvenirs.
Fusion des amants de Siam siam-mois, pacha envahisseur,
Aventurier musclé en promo sur le net ! heu… non merci.
Noces feras- tu tue le petit vampire enfantin
Aaaah ! c’est par où la sortie de secours ?
Un héros ? des supermarchés, sans cheval et sans armes.
Hé jamais sans mon ombre, mon poncho et mon karma.
Bouddhisme au quotidien, anonyme parmi les mimes,
le théâtre s’anime de masques sublimes.
Tous les êtres ont la nature de bouddha
Compagne amie-amante-aimante-charmante ?…
Pas de détachement sans attachement ?
l’engagement des sentiments
la relation humaine c’est le thème
Anna t’aime, Tétralemme
Noces en noir et blanc,
Noce des sens, pleine conscience
C’est ma dernière danse.
Inutile de fuir Samsara pour courir après Nirvana.
Je t’aime Kurt. Signé Bouddhette.
Impermanence
harmonie
Dans le tourbillon des vies,
je reviens te chercher,
mon ange…
Ah, mais quand on sort des modèles,
en préservant liberté, santé psychique, épanouissement
on se retrouve bel et bien seule et sans amour ordinaire.
La tasse est amère
souffrir en silence
dans le sanctuaire de solitude.
Chercher un ermitage dans la neige
Ô tendresse d’enfants, tendresse de chats, tendresse de ma mère,
mes amours
Les égarés sans demeure, sans racines, sans chaleur
Mes amours vivants-tes, l’ami de grand chemin
la pluie et le beau temps du lotus, dans sa main.
Feuilles au vent mauve, nuage de lait, deux thés
Le premier venu s’en va au vent mauvais
Au jardin des ni allées, ni venues
c’est l’inconnu.
Ô refuge intérieur
Ô désert rose, abysse outremer…
Serre-moi fort
Rapproche-toi comme un doux soleil
une caresse de brise,
une offrande d’eau.
Marcher avec vous des milliers d’instants,
je veux bien.
Le voyage est long sans rivage.
M’assoir avec toi, un moment,
je veux bien,
qu’on s’arrête enfin,
je suis si fatiguée.
Et je connais le plus beau, le plus simple
des mantras
cette douce présence,
là
n’a rien besoin de dire,
dans un sourire
elle tend ses bras
de
bouddha
KT
