Vous arrive-t-il d'avoir que la vieillesse affecte vos capacités à comprendre le Dharma et à pratiquer?
J'y pense souvent; je me sens tellement heureuse d'avoir trouvé Bouddha , dans la dernière partie de ma vie, que j'ai peur de me perdre et de retomber dans l'ignorance, simplement parce que mon cerveau sera atteint par la sénilité.
Peur....................
PS: pour la sénilité c'est commencé, j'ai oublié un mot, " vous arrive t-il d'avoir peur."
Quand cela t'arrive, clique sur "Editer" dans l'angle de ton post, et tu pourras rectifier ta phrase

Je ne me suis jamais posé la question de la vieillesse en termes de Dharma et de Pratique.
J'ai peur du jour où je ne pourrai plus dessiner, parce que mes yeux ou mes doigts seront trop usés.
J'ai peur de voir fondre sur moi une maladie affectant le caractère et de devenir une plaie sans rien y pouvoir.
Mais la pratique...
Quelle forme de la pratique ?
J'ai déjà été en situation de ne pouvoir m'asseoir en tailleur, ou même ne pouvoir m'asseoir du tout. La pratique réelle peut s'adapter à la maladie et aider à la surmonter. Du moins c'est ce que je pense...
Pourquoi pas à la vieillesse ?
Quand au Dharma... S'il devient un réflexe, une part de nous-même, est-ce que, vraiment, il faut s'inquiéter du jour où on ne le comprendra plus ?

Je ne sais...Cathrine a écrit :Vous arrive-t-il d'avoir peur que la vieillesse affecte vos capacités à comprendre le Dharma et à pratiquer?
J'y pense souvent; je me sens tellement heureuse d'avoir trouvé Bouddha , dans la dernière partie de ma vie, que j'ai peur de me perdre et de retomber dans l'ignorance, simplement parce que mon cerveau sera atteint par la sénilité.
Je ne me suis jamais posé la question de la vieillesse en termes de Dharma et de Pratique.
J'ai peur du jour où je ne pourrai plus dessiner, parce que mes yeux ou mes doigts seront trop usés.
J'ai peur de voir fondre sur moi une maladie affectant le caractère et de devenir une plaie sans rien y pouvoir.
Mais la pratique...
Quelle forme de la pratique ?
J'ai déjà été en situation de ne pouvoir m'asseoir en tailleur, ou même ne pouvoir m'asseoir du tout. La pratique réelle peut s'adapter à la maladie et aider à la surmonter. Du moins c'est ce que je pense...
Pourquoi pas à la vieillesse ?
Quand au Dharma... S'il devient un réflexe, une part de nous-même, est-ce que, vraiment, il faut s'inquiéter du jour où on ne le comprendra plus ?
J'en ai justement parlé dans un de mes billets.
Je pense qu'on quitte cette vie aussi nus qu'on est entrés, et qu'on doit donc perdre tout ce qu'on a acquis... et cela inclut nos facultés mentales. C'est d'ailleurs un des grands sujets du Bouddhisme, l'impermanence, le non-soi, et il peut sans doute nous aider à faire face à cette perspective.
Ceci étant dit, on ne pleurera la perte que tant qu'on a conscience de perdre quelque chose. Et si on a encore cette conscience-là, sans doute qu'on a encore conscience des enseignements. Dans ma famille il y a un vieux couple, dont la femme est atteinte d'alzheimer, tandis que l'homme garde toute sa tête. Pourtant c'est la femme qui est la plus paisible...
Pour le reste je pense que c'est une question de karma. Si tu as mené une vie qui t'a orienté dans le sens de la compassion, et le lâcher prise, je pense que tu auras une plus grande sérénité au moment de la perte. Peut être que cette sérénité survit-elle à la conscience des enseignements qui l'ont produite, comme le karma survit aux êtres eux-mêmes. N'oublions pas non plus que quelqu'un qui aura su vivre avec sagesse aura sans doute un entourage qui l'aidera à adoucir sa fin de vie.
Ce qui rappelle un point important: même si la pratique est personnelle, et chacun parcourt son chemin, ce n'est pas un hasard si le Bouddha parle de Sangha et de vie en communauté. Il faut aussi accepter qu'on ne sera pas toujours capables d'assurer notre bien être et équilibre. D'ailleurs, si on était plus lucides, on se rendrait compte qu'on sait rarement assurer notre bien être et équilibre seuls, mais cela est une autre histoire.
Je pense qu'on quitte cette vie aussi nus qu'on est entrés, et qu'on doit donc perdre tout ce qu'on a acquis... et cela inclut nos facultés mentales. C'est d'ailleurs un des grands sujets du Bouddhisme, l'impermanence, le non-soi, et il peut sans doute nous aider à faire face à cette perspective.
Ceci étant dit, on ne pleurera la perte que tant qu'on a conscience de perdre quelque chose. Et si on a encore cette conscience-là, sans doute qu'on a encore conscience des enseignements. Dans ma famille il y a un vieux couple, dont la femme est atteinte d'alzheimer, tandis que l'homme garde toute sa tête. Pourtant c'est la femme qui est la plus paisible...
Pour le reste je pense que c'est une question de karma. Si tu as mené une vie qui t'a orienté dans le sens de la compassion, et le lâcher prise, je pense que tu auras une plus grande sérénité au moment de la perte. Peut être que cette sérénité survit-elle à la conscience des enseignements qui l'ont produite, comme le karma survit aux êtres eux-mêmes. N'oublions pas non plus que quelqu'un qui aura su vivre avec sagesse aura sans doute un entourage qui l'aidera à adoucir sa fin de vie.
Ce qui rappelle un point important: même si la pratique est personnelle, et chacun parcourt son chemin, ce n'est pas un hasard si le Bouddha parle de Sangha et de vie en communauté. Il faut aussi accepter qu'on ne sera pas toujours capables d'assurer notre bien être et équilibre. D'ailleurs, si on était plus lucides, on se rendrait compte qu'on sait rarement assurer notre bien être et équilibre seuls, mais cela est une autre histoire.
La compréhension n'est d'aucune utilité dans la réalisation et l'intégration de sa véritable nature. L'intellect n'est pas un moyen mais juste une "matière" à épuiser pour passer au-delà. D'une certaine manière vouloir pratiquer est aussi stérile si cette pratique ne s'est pas infusée dans notre courant d'être.Cathrine a écrit :Vous arrive-t-il d'avoir que la vieillesse affecte vos capacités à comprendre le Dharma et à pratiquer?
J'y pense souvent; je me sens tellement heureuse d'avoir trouvé Bouddha , dans la dernière partie de ma vie, que j'ai peur de me perdre et de retomber dans l'ignorance, simplement parce que mon cerveau sera atteint par la sénilité.
Donc pas de soucis, tout est à sa place, et la conscience d'être un individu qui gouverne tout n'a rien à voir avec la Conscience non structurée qui ne peut être ni améliorée ni dégradée. Seul notre ego semble en prendre un coup quand, sur notre lit de mort, toutes nos fonctions se dégraderont.
Comparer à ceux qui n'ont pas pris conscience du tout de toute leur vie que le Dharma est la vie... Je dis que même si on arrête la pratique en vieillissant on a déjà acquis un savoir, on est plus ignorant...
Pourquoi voir le verre à moitié vide?
Namasté
Pourquoi voir le verre à moitié vide?
Namasté
Textes Choisis
Comment faire face à la peur ? - par Lama Tsoknyi
Comment méditer quand on est trop effrayé pour s'asseoir sur son coussin de méditation ?
Article publié dans le magazine Tricyle Automne 2006. Traduction Christian Ousset.
Question :
Récemment j'ai été confronté à beaucoup de peur pendant ma méditation. Elle semble surgir de nulle part, et soit elle se concentre sur un attachement particulier, soit elle se manifeste comme quelque chose de plus existentiel, sans identification précise. Comment puis-je y faire face ?
Lama Tsoknyi Rinpoche :
La peur arrive quand la réalité entre en collision avec nos fictions personnelles. Notre pratique est basée sur des attentes - des attentes vis-à-vis de qui nous sommes, de pourquoi nous pratiquons, et de ce que notre pratique devrait-être. Quand nos espoirs se désintègrent, ils peuvent provoquer l'apparition de la peur. Nos caractéristiques, notre personnalité, tous nos beaux plans et nos belles idées sont comme des flocons de neige qui vont tomber sur la pierre chaude de notre pratique de méditation.
Peut-être avez-vous déjà gouté à la sensation d'espace qui se manifeste quand on réussit à déchirer le voile de l'ennui. Tant que votre expérience ne s'est pas stabilisée, la peur demeure que vos rêves, votre vie et la base même de notre existence s'écroulent. Plus vous contemplez l'espace, plus vous êtes conscient de la dissolution de tout ce que vous avez présumé être réel, durable, et fiable - y compris votre motivation et votre pratique. Maintenant tout cela semble passager et peu fiable. Cette crise, basée sur une dissolution, se traduit par l'émergence de la peur.
C'est un moment crucial de notre pratique. Chaque fois qu'elle se manifeste, chaque fois que nous sommes conscients de la peur, nous sommes face à un choix : nous pouvons admettre notre problème et y travailler, ou nous pouvons le fuir et chercher refuge ailleurs, dans les distractions, les médicaments, les ateliers de développement personnel et de bien-être, ou quoique ce soit d'autre. Nous sommes libres de refuser l'inconfort et la dissolution. Nous pouvons décider de ne pas nous replacer dans une situation dans laquelle les fondements de notre être sont bouleversés par l'expérience de l'impermanence et du vide.
Mais si nous décidons de persévérer, si nous sommes convaincus du caractère fondamentalement sain des Quatre Nobles Vérités et que nous décidons de prendre refuge dans le Dharma du Bouddha, il nous faut être courageux. Nous pouvons choisir de prendre refuge dans la brillante santé de l'éveil, le Bouddha; avoir confiance dans le processus du chemin, le Dharma; et nous reposer sur l'expérience de ceux qui nous guident le long du chemin, le Sangha. Nous pouvons choisir d'explorer notre esprit, d'en apprendre plus sur ses zones d'ombre et ses trésors cachés, mais ce ne sera pas confortable. Les conseils d'un ami spirituel ou d'en enseignant sont cruciaux à cette étape de notre pratique.
En même temps, il nous faut être doux avec nous-mêmes, nous devons nous accepter tels que nous sommes et laisser tomber ce que nous prétendons être. Notre crise est une phase normale. Nous entrons tous sur le chemin spirituel avec notre égo, et nos espoirs et nos peurs proviennent de l'égo. La pratique correspond rarement à nos attentes. Quelquefois nous pensons que nous avons tout faux : "Plus je médite, pire je deviens". Mon maître, Gendun Rinpoche, y répondait en disant :
"Quand vous voyez vos propres défauts, c'est l'aube des qualités. Si vous ne voyez que vos qualités, il y a un problème".
Si le but de notre pratique est d'essayer de créer notre nirvana personnel, nous allons souffrir encore d'avantage. Si nous utilisons les outils de la pratique, qui développent l'intelligence et la clarté, avec une motivation confuse, égoïste, la réalité va inévitablement entrer en collision avec notre fiction. C'est là que la pratique est censée nous mener. C'est la preuve que le Dharma fonctionne. C'est la fin de notre monde confus, fictif, et la naissance de la vérité.
Quand la peur apparait dans notre méditation, nous appliquons un antidote. En reconnaissant comme un produit du mental ce qui surgit à chaque instant, nous restons dans le présent. Il est important de se souvenir que nous ne sommes pas condamnés à reproduire éternellement nos vieux schémas. En restant dans le présent, nous pouvons laisser aller le passé et le futur - les quartiers généraux de nos peurs. Nous reconnaissons ce qui se passe et nous lâchons prise, en revenant au point focal de notre méditation - la posture, la respiration, la visualisation - ou à l'espace non conceptuel. Par la motivation, l'honnêteté, et la confiance nous pouvons pratiquer avec nos peurs et aller au delà d'elles d'une façon que nous n'aurions jamais crue possible.
Lama Tsoni
Lama Tsoknyi Lama Tsony est le chef de la communauté monastique de l'ermitage Dhagpo Kundreul Ling en Auvergne. Il voyage aux USA et en Europe, enseignant et conduisant des retraites de méditation.
http://www.vipassana.fr/Textes/Lama-Tso ... 20peur.htm
avec metta
gigi

Comment faire face à la peur ? - par Lama Tsoknyi
Comment méditer quand on est trop effrayé pour s'asseoir sur son coussin de méditation ?
Article publié dans le magazine Tricyle Automne 2006. Traduction Christian Ousset.
Question :
Récemment j'ai été confronté à beaucoup de peur pendant ma méditation. Elle semble surgir de nulle part, et soit elle se concentre sur un attachement particulier, soit elle se manifeste comme quelque chose de plus existentiel, sans identification précise. Comment puis-je y faire face ?
Lama Tsoknyi Rinpoche :
La peur arrive quand la réalité entre en collision avec nos fictions personnelles. Notre pratique est basée sur des attentes - des attentes vis-à-vis de qui nous sommes, de pourquoi nous pratiquons, et de ce que notre pratique devrait-être. Quand nos espoirs se désintègrent, ils peuvent provoquer l'apparition de la peur. Nos caractéristiques, notre personnalité, tous nos beaux plans et nos belles idées sont comme des flocons de neige qui vont tomber sur la pierre chaude de notre pratique de méditation.
Peut-être avez-vous déjà gouté à la sensation d'espace qui se manifeste quand on réussit à déchirer le voile de l'ennui. Tant que votre expérience ne s'est pas stabilisée, la peur demeure que vos rêves, votre vie et la base même de notre existence s'écroulent. Plus vous contemplez l'espace, plus vous êtes conscient de la dissolution de tout ce que vous avez présumé être réel, durable, et fiable - y compris votre motivation et votre pratique. Maintenant tout cela semble passager et peu fiable. Cette crise, basée sur une dissolution, se traduit par l'émergence de la peur.
C'est un moment crucial de notre pratique. Chaque fois qu'elle se manifeste, chaque fois que nous sommes conscients de la peur, nous sommes face à un choix : nous pouvons admettre notre problème et y travailler, ou nous pouvons le fuir et chercher refuge ailleurs, dans les distractions, les médicaments, les ateliers de développement personnel et de bien-être, ou quoique ce soit d'autre. Nous sommes libres de refuser l'inconfort et la dissolution. Nous pouvons décider de ne pas nous replacer dans une situation dans laquelle les fondements de notre être sont bouleversés par l'expérience de l'impermanence et du vide.
Mais si nous décidons de persévérer, si nous sommes convaincus du caractère fondamentalement sain des Quatre Nobles Vérités et que nous décidons de prendre refuge dans le Dharma du Bouddha, il nous faut être courageux. Nous pouvons choisir de prendre refuge dans la brillante santé de l'éveil, le Bouddha; avoir confiance dans le processus du chemin, le Dharma; et nous reposer sur l'expérience de ceux qui nous guident le long du chemin, le Sangha. Nous pouvons choisir d'explorer notre esprit, d'en apprendre plus sur ses zones d'ombre et ses trésors cachés, mais ce ne sera pas confortable. Les conseils d'un ami spirituel ou d'en enseignant sont cruciaux à cette étape de notre pratique.
En même temps, il nous faut être doux avec nous-mêmes, nous devons nous accepter tels que nous sommes et laisser tomber ce que nous prétendons être. Notre crise est une phase normale. Nous entrons tous sur le chemin spirituel avec notre égo, et nos espoirs et nos peurs proviennent de l'égo. La pratique correspond rarement à nos attentes. Quelquefois nous pensons que nous avons tout faux : "Plus je médite, pire je deviens". Mon maître, Gendun Rinpoche, y répondait en disant :
"Quand vous voyez vos propres défauts, c'est l'aube des qualités. Si vous ne voyez que vos qualités, il y a un problème".
Si le but de notre pratique est d'essayer de créer notre nirvana personnel, nous allons souffrir encore d'avantage. Si nous utilisons les outils de la pratique, qui développent l'intelligence et la clarté, avec une motivation confuse, égoïste, la réalité va inévitablement entrer en collision avec notre fiction. C'est là que la pratique est censée nous mener. C'est la preuve que le Dharma fonctionne. C'est la fin de notre monde confus, fictif, et la naissance de la vérité.
Quand la peur apparait dans notre méditation, nous appliquons un antidote. En reconnaissant comme un produit du mental ce qui surgit à chaque instant, nous restons dans le présent. Il est important de se souvenir que nous ne sommes pas condamnés à reproduire éternellement nos vieux schémas. En restant dans le présent, nous pouvons laisser aller le passé et le futur - les quartiers généraux de nos peurs. Nous reconnaissons ce qui se passe et nous lâchons prise, en revenant au point focal de notre méditation - la posture, la respiration, la visualisation - ou à l'espace non conceptuel. Par la motivation, l'honnêteté, et la confiance nous pouvons pratiquer avec nos peurs et aller au delà d'elles d'une façon que nous n'aurions jamais crue possible.
Lama Tsoni
Lama Tsoknyi Lama Tsony est le chef de la communauté monastique de l'ermitage Dhagpo Kundreul Ling en Auvergne. Il voyage aux USA et en Europe, enseignant et conduisant des retraites de méditation.
http://www.vipassana.fr/Textes/Lama-Tso ... 20peur.htm
avec metta
gigi

Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience