sauver le monde

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axiste
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@ Jean
à 53 minutes 53, il y a une personne qui pose une question qui tourne autour de sauver le monde, la question suivante en est une variation.

Les 2 réponses de TWR sont intéressantes. Une autre approche du problème.

http://www.youtube.com/watch?v=ff3vvVqk ... e=youtu.be
jap_8

Quand je l'écoute, que de fraîcheur à chaque fois...au premier son de sa voix...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
onmyway

Xily : A ce propos je me questionne : fais-tu une différence entre comportement volontairement néfaste et comportement néfaste involontaire ? Si oui, comment différencier l'un de l'autre avec certitude ? Et puis, qui différencie l'un de l'autre ?
On reconnait le "mal" volontaire de l'involontaire, à la souffrance qu'il provoque généralement, chez soi comme chez les autres, et aux conséquences différentes

Si tu es réellement attentif (ve ?), conscient de toi et du monde, tu vas vers l'au delà de la souffrance pour toi même, et tu perçois de manière plus fine les souffrances des êtres et du monde, à tel point que tu ne peux faire de mal à personne, à commencer par toi;
Mais si tu es pas totalement présent à toi même et donc au monde, tu ne peux en voir qu'un chaos confus, enveloppé de ta propre souffrance et tes projections, et il t'est alors impossible de voir celle des autres, du monde ou celle que tu peux causer, ou de leur venir en aide

Butterfly_tenryu
freestyle

Bonjour tout le monde.
Erratum a écrit :Merci pour ces échanges jap_8
Merci à toi, merci à vous tous, je vois maintenant que j'ai eu un peu peur (peur de me sentir seul peut-être?), une angoisse, je ne sais pas bien comment dire.
C'est un peu comme si, par exemple, quelqu'un m'avait ouvert la porte d'un centre de recherche sur la paix, que j'y avais entendu des bruits inquiétants venir de la cave, et qu'au moment où j'avais demandé ce qui s'y passe, on m'avait dit que ce n'était rien, que ça ne me regardait pas. J'exagère, je grossis le trait, c'est mal dit, mais dans le fond c'est un peu ce que j'ai ressenti, et ceci explique sûrement ce qu'il peut y avoir parfois de "gênant" dans mon attitude.
Merci encore, à vous tous, de m'avoir permis de prendre conscience d'une crainte personnelle à explorer. jap_8
Le monde que nous percevons est effectivement ce que nous en faisons... sommes nous bien certains de le voir tel qu'il est ?
C'est loin d'être certain, en ce qui me concerne en tout cas. Mais je ne peux pas nier la violence des relations humaines, les guerres, toutes les horreurs, les souffrances réelles d'innombrables innocents. Peut-être que ça me fait "bloquer" un peu parfois, et que j'en oublie par moments le bon, le beau coté des choses... C'est pourquoi "voir" me semble si important, sans doute...
J'accepte tout à fait le concept de responsabilité, dans une responsabilité directe de nos actes... mais généraliser le concept de responsabilité à la roue de l'univers si vaste que l'entendement humain a du mal à faire le tour... je persiste à trouver ça compliqué
Puisse mon entendement m'amener la claire conscience de ce qui relève de ma responsabilité, ça serait déjà énorme... Enfin, je fais de mon mieux pour avancer...
Mais oui, pour le reste, bien sûr, je trouve aussi cela très compliqué. Tant, même, que j'ai du mal à l'imaginer.
L'entendement humain a ses limites, et il doit falloir en passer par d'autres voies, à un moment donné, pour vivre en conscience, être à notre juste place dans l'univers ?
C'est peut-être mal formulé, mais je crois que c'est ce que les gens qui cultivent la paix (tous ici, en l'occurrence, j'espère) font.
Globalement la notion de responsabilité nait d'une situation jugée injuste ou lorsqu'un élément en particulier nous parait lésé... je m'interroge simplement sur cette notion d'injustice ou de déséquilibre... gardant en mémoire ce conte zen où un vieil homme trouve un cheval et dont au fond on ne sait trop jamais ce qu'il apporte de bien ou de mal...
Il est chouette ce conte, je l'aime bien. :)
"Est-ce un bien, est-ce un mal ?"... l'humilité qui permet d'accepter les limites de ce qu'on perçoit, et d'éviter de projeter sans savoir, des pensées qui vont générer des émotions qui ne correspondent pas à la réalité... merci pour ce rappel.
Quant à l'injustice, au déséquilibre, je les vois comme des sentiments nous indiquant que quelque chose ne va pas.
Je ne dis pas que défendre certaines causes est illusoire et qu'il ne faut rien défendre non plus... je m'interroge simplement car je crois qu'au fond j' accepte difficilement de faire les choses par principe
De mon point de vue, c'est tout à ton honneur. jap_8
Agir par principe est rarement judicieux, je suis bien d'accord.
Peut-être alors, que pour "lutter contre" les injustices avec efficacité, il convient de prendre garde à ne pas réagir à ce qu'on en pense, à nos jugements (si légitimes qu'ils semblent être), mais bien à des faits réels, voire indéniables.
Erratum

"Quant à l'injustice, au déséquilibre, je les vois comme des sentiments nous indiquant que quelque chose ne va pas."
Tout à fait, quelque chose ne va pas sur l'instant présent... c'est cette dernière précision qui aujourd'hui m'interroge beaucoup, car au final, notre entendement nous permet d'évaluer uniquement l'instant présent et donc uniquement les conséquences immédiates... Tout ce qui déborde de cet ultime instant ne dépend plus alors simplement de nous et il faudrait être un sacré "joueur d'échecs" pour être capable d'anticiper tous les possibles. C'est aussi extrêmement égocentré comme procédé...
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jules
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Xily44 a écrit :Jules,

Qu'as-tu voulu exprimer ?
Que le parfait détachement opère naturellement chez chaque individu depuis le moment où il naît, jusqu'à celui où il meurt.

<<metta>>
freestyle

Erratum a écrit :Tout à fait, quelque chose ne va pas sur l'instant présent... c'est cette dernière précision qui aujourd'hui m'interroge beaucoup, car au final, notre entendement nous permet d'évaluer uniquement l'instant présent et donc uniquement les conséquences immédiates...
C'est juste, l'entendement permet d'évaluer, et d'anticiper (=évaluer les conséquences). Mais permet-il de voir ce qui ne va pas, exactement ? J'en doute.
Or j'ai bien l'impression que tant qu'on n'a pas vu clairement ce qui ne va pas, le problème n'est pas résolu, et se représentera.
Vouloir contrôler la réalité (les conséquences, l'avenir en somme) est même ce qui crée les problèmes, l'injustice, le déséquilibre, enfin, à mon humble avis.
L'entendement déborde sans doute là de son domaine de compétence... ça me semble logique.

Il s'agit donc pour moi de ne pas prétendre plus qu'on ne peut, c-à-d commencer par s'occuper de ce qui ne va pas... à l'intérieur de soi-même.
On récolte ce qu'on cultive, résumerais-je. Occupons-nous de notre jardin, les fleurs essaimeront d'elles-mêmes ensuite. Et ça, on n'a sans doute pas à s'en préoccuper. flower_333
Tout ce qui déborde de cet ultime instant ne dépend plus alors simplement de nous et il faudrait être un sacré "joueur d'échecs" pour être capable d'anticiper tous les possibles. C'est aussi extrêmement égocentré comme procédé...
C'est vrai, je suis tombé dans le panneau du conditionnement, hélas, comme la multitude de mes semblables. D'autant plus aisément que je n'étais pas trop mauvais, dans le genre "joueur d'échecs"... Mais même dans cette optique, se contenter de maîtriser des mécanismes sans observer les mouvements de la réalité qui nous entoure, ne mène pas très loin. Comme quoi, même dans l'erreur (le relatif, les relations de pouvoir), la nature est bien faite, qui nous oblige à rester tant soit peu attentif !
;-)
Erratum

mais c'est quoi "ne pas aller" ? jap_8
freestyle

Erratum a écrit :mais c'est quoi "ne pas aller" ?
Disons "engendrer une souffrance" ?
jap_8
Erratum

freestyle a écrit :
Erratum a écrit :mais c'est quoi "ne pas aller" ?
Disons "engendrer une souffrance" ?
jap_8
engendrer ? comme être à l'origine de ? mais si nous ne faisons pas partie de ce qui ne va pas ?
freestyle

Erratum a écrit :engendrer ? comme être à l'origine de ? mais si nous ne faisons pas partie de ce qui ne va pas ?
Allons bon, se peut-il que ce qui ne va pas (ou est jugé comme tel) soit d'un autre univers que celui où nous vivons ? ::mr yellow::

Si on se pense distinct de ce qui ne va pas, alors je crois qu'on est seulement face à une idée qu'on se fait de la réalité.
Et dans ce cas, qu'on le reconnaisse ou pas, ce qui engendre la souffrance est en soi.
Et on en revient au conte chinois...

Si par contre, je considère une guerre actuelle, par exemple, qui se déroule sous mes yeux, et que l'horreur de voir des civils innocents souffrir le martyr me fait souffrir par compassion, alors j'ai conscience que je fais partie du monde qui cultive cette misère, et je peux commencer à comprendre que j'ai ma part de responsabilité. Je peux alors prendre conscience des conflits qui m'habitent, voir comment je les cultive, et commencer à y être attentif, jusqu'à en voir l'irrationalité, ce qui les dissipera. Une fois "réveillé", l'action sera juste, car elle sera en lien direct avec la réalité.
<<metta>>
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