Vieux Jade...

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jules
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Lorsqu'on sent une odeur, en fait, ce sont des minuscules particules de matière qui entrent par nos narines.
Donc pour manger du vomi, il suffit de le respirer en quelque sorte.
Si on veut par exemple aider quelqu'un qui a trop bu, le réconforter, mais que tout à coup on se met à vomir soi-même à cause de l'odeur de son vomi,
alors il se peut que cette personne n'en vienne à ressentir de la honte.

Dans le Tao tö king, il y'a dans un chapitre une idée intéressante que je retranscrirai de mémoire parce que je n'ai pas réussi à mettre la main dessus :

Le sage aide tous les êtres,
Une fois son oeuvre accomplie, il se retire
et chaque être dit : c'est grâce à moi.

<<metta>>
Katly

Merci Jules. jap_8
C'est ce que les mamans font naturellement avec leur enfant.
Lorsque un(e) accidentée, titube couvert(e) de sang sorti d'un train, ou quelqu'un plein de sanglots, de pleurs et de morve qui est en plein chagrin d'amour, on ne pense pas à protéger sa chemise, ou sa robe, dans ces moments-là, on le/la prends dans ses bras.
Je crois toujours au bon en l'être humain, mais je suis devenue plus prudente.
Quand je vois cette pauvre femme alcoolisée, cela me fait mal pour elle. On peut se sentir impuissant(e), pas prêt(e) et on connaît ce monde-là où ils feraient n'importe quoi pour une bouteille, de la drogue. Et la chanson de celui ou celle qui ne supporte pas sa solitude, qui veut "de l'amour", disponible, croyant que c'est tout le bonheur de la vie. Lui mentir ?... alors que ce n'est pas cela qui le libérera de sa souffrance. Non... on dit non.

J'ai vu aussi que lorsqu'on est passé à côté de quelqu'un qui avait besoin d'aide dans la rue, qu'on pas su aider parce qu'on était démunis pour le faire ce jour-là, on peut revenir à son secours à nouveau, plus conscient(e) en sachant exactement ce qu'il faut dire ou faire. C'est comme le Bouddha quand il revient, une fois qu'il s'est guéri, qu'il s'est éveillé. Sans se sentir bel image héroïque ou surdoué, on parvient à agir avec sagesse. Et on se retire.
Dernière modification par Katly le 26 décembre 2013, 17:55, modifié 1 fois.
Katly

Être moins égoïste, être moins stupide, être prêt(e), toujours prêt(e) attentif(ve), vigilant(e)... il n'y pas le temps de revenir, parfois c'est maintenant. C'est très dur ça, personne n'a dit non plus que c'était facile, c'est vrai. Pas Bouddha et bouddha, boubou l'ordinaire, bibi est là, krikri est là, c'est pas le Christ, c'est pas le même, mais on fait avec. Nous sommes à la fois des êtres ordinaires et bouddha.

La souffrance, la misère ne sont pas toujours aussi "visibles" et"olfactives". Un conducteur de train qui a déraillé a reçu des crachats d'insultes sur internet. :-( <<metta>>
Face à la foire qui bat son plein, aux illuminations de la fête, tout un fardeau de misères crasseuses sur le dos de quelqu'un au bord d'un pont, une main "angélique" qui a su être secourable, ça ne s'oublie jamais, c'est dans le coeur à vie. <<metta>>
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axiste
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Oui, on mange les odeurs…bonnes ou mauvaises, c'est idem, ça nous traverse comme on traverse une rue.
il y a de l'information dans les odeurs aussi, elles nous disent quelque chose. Quand on les écoute on apprend sur nous mêmes, elles ramènent des sensations connues, alors on les trie et on les évalue.
Ca n'empêche pas qu'elles rentrent en nous. Mais se retirer lorsqu'elles nous incommodent, c'est plutôt sain, c'est une question d'homéostasie: puis-je faire avec ? Quand on ne peut pas, il vaut mieux l'admettre.
Par contre, la souffrance que nous rappelle une odeur peut-être très bénéfique. Si je mange trop de chocolat, je vais vomir, si je bois, je vais être malade…c'est plutôt salutaire, ça donne des repères importants.
Si on est un peu sage on aura pas besoin d'expérimenter, l'odeur nous suffira. Si on est encore plus sage, on aura même pas besoin de l'odeur, on sait déjà.

Par contre, si je retrouve mon enfant ivre un jour, je vais pas le sermonner. Le réconfort n'est pas dans le conflit mais dans l'acceptation : ok, c'est ainsi, maintenant, on fait quoi ?
D'ailleurs il se peut que ce soit arrivé et que je n'en sache rien. Ce qui n'enlèvera rien à l'évènement. Et là, ce ne sera pas à moi de le traiter, mais à lui. Je peux porter un regard sur tout ça, globalement, mon enfant connaitra ma position et ça jouera dans le poids de ses décisions, même si je ne suis pas là. Pourtant, si j'ai de l'aversion ou de l'avidité (soit j'exècre tout ce qui touche à l'alcool, soit je bois moi même) et bien ça ne va pas l'aider. Seul le détachement l'aidera. Sans juger, sans condamner. C'est ce qui permettra le recul: le mien et le sien, pour aller au delà de l'évènement.
Juste décrire et reconnaitre des effets qui amènent une souffrance, sans qu'il soit question de lui ou de moi…là je crois que le bouddhisme donne des clés: il y a des situations de dépendances et des préceptes qui ont tout leur sens. Cependant, pour en arriver là, il faut déjà soit une bonne dose de compréhension, soit une bonne transmission familiale, culturelle ou environnementale.
Face à la foire qui bat son plein, aux illuminations de la fête, tout un fardeau de misères crasseuses (...)
love3 <<metta>>
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Katly

"L'expérience perso", une fois faite de cette boue, l'antidote dans le poison, la lumière dans l'ombre qu'on a trouvé peut servir à aider soi-même, les êtres chers et tous les autres êtres. On a un réflexe un peu "ça ne sent pas le bonheur, le bien-être ça" je connais... :roll: :oops: puis une réaction/action selon la situation.

Merci Axiste pour "ce sujet peu ragoûtant" mais Ô combien important. jap_8 <<metta>> J'essaierai de lire le blog de "Vieux Jade" plus en détail, si j'ai le temps, merci à lui aussi. jap_8 Et pour toutes les réponses à ce sujet. jap_8 <<metta>>

FleurDeLotus
Dernière modification par Katly le 26 décembre 2013, 17:56, modifié 1 fois.
Katly

J'ajouterai juste une dernière chose :
ted a écrit :
Vieux Jade a écrit :Merci, Ned. Mais les démons, il faut aller leur rendre visite, pas les fuir. Le Christ a visité les enfers, avant de remonter. Mais il vaut mieux être prêt, et préparé. Sinon, ça peut faire très mal, vraiment mal.
<<metta>> jap_8

La vie nous prépare sans cesse, à chaque instant, chacun ses enfers, "les démons" reçoivent même des lettres. love3 <<metta>>

"Le Christ a visité les enfers avant de remonter", mais l'une des ses paroles aussi a été :
" Père s'il est possible, éloignes-moi de cette coupe".

Il n'a pas fuit, et il a assumé d'aller sur la Croix pour ses convictions( sans fanatisme. )

Mais, il n'a jamais fait l'éloge de la souffrance.


Pour le Bouddha, la souffrance est à reconnaître.
C'est la boue du lotus. FleurDeLotus

<<metta>>
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