Difficile à avouer

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axiste
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Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Que tu puisses porter des mots sur ces choses que tu décris, c'est un mouvement que je trouve positif. Quand les mots manquent, on ne peut pas sortir la souffrance facilement...elle peut détruire à l'intérieur...là, il y a un mouvement très courageux dans tes mots, merci d'ailleurs pour ton témoignage Xily.
Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit auparavant, et je me joins aux encouragements de tous. Je te souhaite de trouver l'apaisement vraiment love3
D'après ce que tu dis, t'es pas vieux (je dis peut-être une grosse bêtise, pardon dans ce cas :cool: ) alors, le temps est un allié très précieux aussi...
Je suis aussi d'accord avec le propos de Tirru sur la souffrance, sur la méditation et ses bienfaits (j'arrête, je saurai pas décrire aussi bien qu'il le fait)...
Mais aussi, garder de la douceur et de la tendresse envers soi même, cela me semble important...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Xily44

Oh ! Je reste bouche bée face à vos propos, à cette tolérance, cette bienveillance. :)

Simplement merci. love2
lausm

Salut Xily44!

Argh, si tu savais!
Moi aussi j'en ai dit des trucs terribles, à une femme.
Mais plus de vingt ans après, je me rends compte qu'en fait, je m'en servais pour et ne pas accepter que je puisse exister pour elle, et aussi surtout parce que je n'acceptais pas d'exister pour moi.
et pourtant ça fait bientôt vingt ans que je m'assieds sur le coussin, et que je découvre à peine combien je peux et pouvais être con!!
Et encore ma chère et tendre en a essuyé une sacrée bordée ces derniers jours!......bon, moi aussi j'ai essuyé une sacrée bordée!...

Alors ok.
Ok tu constates les dégâts.

Mais après?????

Je te lis, et je vois tout ce que j'ai pu faire et me vois encore faire, et vois tant faire avec moi, avec nous : on se juge et condamne sans cesse, on a décidé qu'on était vraiment un sale type, un énorme connard, un immense abruti, une engeance qui ne mérite pas d'être.
et j'ai juste envie de te dire : arrète de te détester ainsi, ça ne t'aide pas à être un type meilleur!
J'ai même envie de te dire : arrète de vouloir être un type meilleur que celui que tu es.
Ok, tu t'énerves , tu pètes les plombs, et ta copine essuie tout ça.
Ok tu ne trouves pas ça juste pour elle.
MAis arrète de déterminer que toi tu es le mauvais et elle la bonne, et que les jeux sont faits....car je subodore que ça fait le lit du prochain pètage de plombs.
regarde bien : elle t'aime, comme tu es, elle accepte cela de toi.
Mais toi tu ne t'aime pas avec ces travers.
Alors tu voudrais qu'elle s'éloigne de toi pour justifier le fait que tu es vraiment un salopard?? Tu veux encore une couche de souffrance???
Oui, je sais, je rentre dans le tas en te disant cela, mais regarde qui tu es, tu as commencé à te regarder, et nous dire :"voilà, parfois je déconne, et je voudrais que ça cesse". C'est déjà un sacré pas que tu fais là!
Oui, je sais, ça ne te satisfait pas, surtout quand tu pètes les plombs.
Car tu vois probablement le truc quand il monte en toi.
Probablement tu vois aussi quand le truc qui monte en toi, que tu te mets à t'emporter, que tu ne devrais pas aller dans ce territoire là....Et tu te vois y aller.
Peut-être même te vois tu éprouver de la jouissance dans cette explosion émotionnelle, tout en sachant que tu projettes plein de trucs que tu sais illusoires, et cependant constater l'immense impuissance à t'arrèter, mais te dire que tu pourrais pourtant le faire.
Mais bon, voilà, tu en es là, et c'est de là que tu pars. C'est là que tu bosses. C'est là ton dharma, ta pratique.
Plus tu refuses ce que tu es, plus tu agrandis la déchirure en toi, plus tu te prépares à exploser, car plus tu es loin de toi plus tout ce qui te rappelle cette séparation d'avec ce que tu pourrais être, te mets en pétard.
Et qui de plus confrontant avec soi-même que la personne qui vit avec nous????
Et merde, en plus elle t'aime, et veux voir tes qualités!!!
regarde, tu as le droit de refuser le cadeau qu'elle te fait, de vouloir voir ce qui est bon en toi....mais tu es prèt à le jeter aux orties, car peut-être désirerais tu le voir par toi même et du coup que quelqu'un d'autre le fasse, ça renforce encore ce sentiment de séparation en toi.
Cependant elle est là, elle est Autre que toi, et elle voit de toi ce que tu ne vois pas.
Et tu peux simplement accueillir ce qu'elle donne d'elle, à toi, même si tu ne comprends pas l'image qu'elle voit de toi.

Qu'est-ce qui dans ton histoire a fait que tu refuses de pouvoir ne pas être un mauvais???
A quoi a été utile cette identification de toi comme être qui ne peut être bon??
Qui, quoi cela a t il protégé? Quelle peur immense réside derrière cela????
Il te faut explorer en direct toute cette réalité de toi.
Oui, je sais, c'est super flippant, insupportable, et on se dit qu'une vraie vie spirituelle, ce ne peut être cela.
Pourtant si, c'est cela aussi, et ta démarche à nous faire ta confession, est déjà ce pas de faire volte face pour te regarder en face. C'est là le courage spirituel. Je ne peux pas te dire qu'il n'existe pas dans ta démarche, car il existe, il est là, sous nos yeux, et sous les tiens au départ.
C'est ce fil que tu dois suivre.
Je connais plein de gens, qui pratiquent une voie spirituelle depuis des années, et qui sont coincés dans le même genre de problèmes que toi, et qui refusent de le voir en face, et dressent la façade jolie. Ceci n'est pas dit pour te rassurer, mais que tu saches que tu n'es pas seul avec cela.
Et que rien n'est insoluble.
C'est ta perception qui te fait voir l'impasse.
alors tu te débats pour devenir un autre, arrèter de te comporter ainsi, et plus tu fais ainsi, plus tu restes dans la réaction.

Alors tu peux aussi essayer autre chose. Je ne sais pas si ça va t'aider, mais je pense que ça peut être une piste.
C'est de simplement t'asseoir, et d'accueillir ce qui vient tel quel.
Y compris la culpabilité, y compris la colère, y compris le sentiment d'enfermement et de désespoir.
Autrement dit de ne pas fuir ce que tu éprouves. Quand tu veux fuir ce qui te dérange, alors là tu pètes les plombs, surtout si tu vois que ce qui te dérange c'est toi même, et que tu ne peux t'échapper nulle part.
Alors fait face.
Ca ne ressemble en rien à un western bien binaire avec les bons et les méchants :ça c'est le scénario que tu décris et que tu connais trop bien.
Non.
Faire face, c'est ne même pas chercher à trouver un ennemi à vaincre, mais juste à arrèter de courir.
tu t'assieds, tu te redresses, tu respires calmement, et là dedans tu te laisses ressentir ce que tu es. Sans chercher à devenir meilleur.
tu peux quand même te donner le droit à la détente, à la relaxation, à une sensation de profondeur, de calme corporel, de silence et de paix dans l'esprit.
Et te donner ce cadeau peut être fugace, mais cadeau quand même, à aller bien deux minutes, cinq minutes, dix minutes, trente minutes, ou plus.
et embrasser aussi la confusion qui peut venir dans cet espace temps de silence, les souvenirs douloureux de tout cela, ou d'autres choses, mais t'ouvrir à qui tu es.
n'as tu jamais fait l'expérience de voir un gars qui veut foutre le bazar, se calmer quand tu prends sur toi de discuter avec lui????
C'est pareil.
Laisse ta copine et ses problèmes, car elle, elle gère son côté.
ne pense pas que tu doives la laisser si tu as envie de la voir.
Ni l'inverse.
Accepte aussi que des sentiments contradictoires existent en toi.
Peut-être deviens tu violent avec elle parce que tu ne t'écoutes pas et ne réponds pas à des besoins profonds sous prétexte d'être fidèle à la présence avec elle??
Je te soumets cela ,car je fais tellement souvent cela, et ça prend racine tellement loin dans l'enfance, cette tendance à renoncer à soi pour faire plaisir à l'autre!
je pense que c'est là que tu as à voir.
et souvent on a peur, très peur, que si on s'occupe de soi, l'autre va nous abandonner. Vieux programme de croyance qui finit par nous pourrir la vie.
Va chercher à comprendre l'enchainement cognitif de croyances qui conditionnent ta réaction face à elle : il y a des systèmes à l'oeuvre là dedans, qui t'emmènent là où tu ne veux pas.

Voilà, je vais m'arrèter là, car ça va faire long, et tard.
BOn courage, aide toi et fais toi aider, et soi bon avec toi : si quelqu'un peut t'aider par sa bienveillance, personne ne peux remplacer ta propre bienveillance pour toi-même, et tu as le droit de te faire du bien aussi. Même si tu n'as pas appris. il n'est jamais trop tard, et le temps est une illusion de l'esprit pour nous justifier de rester coincé dans nos habitudes conditionnées. et être bienveillant pour soi, ne prive personne de rien : le bien n'est pas une denrée limitée, quand on le crée, c'est à partir de rien, juste parce qu'on est vivant et créatif et qu'on désire que cela existe.
et tu as envie que ça bouge.
faut juste que tu ne te trompes pas d'objet, de cible : c'est toi que tu dois rejoindre, pour mieux rejoindre l'autre, celle qui compte pour toi..

A bientôt.
onmyway

Dans les maisons grises
Les couples entre amour et haine
Font des éclats sourds

Sur la vaste route
Les familles en week end
Croisent un ouf errant

Nuit dans la forêt
Trois biches passent étonnées
Devant le campeur

Dans le bruit des villes
Les gens semblent s'affairer
Pour ne pas se voir

Si j'avais des mots
Pour décrire le silence
Je les brulerais
Xily44

Lausm,

Tes mots font mal de vérité. Cela les rend si précieux à mes yeux.
Xily44

onmyway a écrit :
Si j'avais des mots
Pour décrire le silence
Je les brulerais
Y a une grande profondeur dans cette phrase. jap_8
onmyway

Une des raisons qu'il y ait autant de souffrances dans le monde (humaines, mais aussi envers d'autres êtres vivants, la terre) est finalement très bouddhiste : l'avidité, le désir insatiable;
Les humains sont des animaux étranges et insensés, qui à mon sens, en se "complexifiant", ont perdu une bonne part de la sagesse naturelle, celle des taoistes, des renonçants bouddhistes des forêts, ou autres, celle des animaux et de la nature en général;
Ils cherchent la paix, mais ils ne font que plonger dans le chaos social et urbain, les foules bruyantes, surpeuplées et néfastes à l'esprit;
Ils cherchent la liberté, mais ils ne font que convoiter et vouloir toujours de nouvelles choses qui les rendent dépendants et pour lesquelles ils doivent encore plus bosser : métro, boulot, patrons, stress, loyers, etc;
Ils cherchent l'amour, mais ils ne font que désirer, relations, sexe, cette fille à la beauté éphémère qui finira par devenir insatisfaisante à son tour, générant jalousies, attachements, aversions, etc;
Ils cherchent la simplicité et le bonheur, mais ils ne font que se compliquer la vie, courir après des chimères, la passion, les possessions, faire des gamins parceque "les autres" en ont fait et que ca fait "respectable ", et puis cette barraque, et une bagnole plus grande quand ils vont grandir etc , etc

Même dans mes virées épisodiques,pour le moment, j'en arrive à la même conclusion ou presque qu"Isi dhamma", qui médite dans une grotte; Le vrai bonheur n'est pas d'acquérir tout ce qu'on voudrait, mais de savoir se satisfaire de ce qu'on a, et de ne rien convoiter d'autre;
En bivouac en forêt par exemple, la simplicité te ramène à l'essentiel, un abri pour la pluie et te couvrir, 2 à 3 litres d'eau jusqu'au lendemain matin, un peu de nourriture jusqu'au redepart, et c'est presque tout; 0 euros d'hebergement, 0 euros en déplacements, etc;
Et au matin entouré de la nature, avec les animaux croisés sur la route;
Je ne dis pas que cela convient à tout le monde, mais c'est pour montrer que pour vivre, voire être satisfait, il en faut peu !;
Le simple fait d'être en vie, de respirer, d'observer, d'être, est déjà un miracle et une plus grande satisfaction, pour ceux qui y sont attentifs
lausm

Xily44 a écrit :Lausm,

Tes mots font mal de vérité. Cela les rend si précieux à mes yeux.
La vérité vraie, est surtout en toi, et tu peux apprendre à vivre avec....sans jugement, il n'y a pas de bon âge pour commencer, mais faire ce pas est toujours une bonne décision, qu'on y arrive vite ou pas, faire ce pas et le vouloir est important.

Mes mots n'auront de valeur que s'ils te permettent d'avancer avec tout ça.....mais les mots des autres aussi peuvent t'aider pour cela.

Puis comme le dit Onmyway, si j'avais les mots pour la vérité, faudrait les brûler.....car la vérité n'est pas qu'à dire, elle est d'abord à vivre en son coeur.

Il faut essayer d'être patient avec soi, de voir ce qu'on veut qu'on ne peut pas avoir, de voir ce qu'on a qu'on ne voit pas qu'on a, et apprendre à vivre avec ce qui est vraiment autour de nous, qui n'est pas comme ce qu'on voudrait avoir...et puis il n'y a aucun chemin tout tracé, chaque situation a un besoin différent pour se résoudre...parfois on y arrive seul, parfois on a besoin des autres.
Mais bon courage encore.
et s'il faut, on est par là.
Xily44

Bonsoir,

Désolé si je ne réponds pas ou à côté, je voudrais bien répondre comme il faut mais dès que j'essaie une grande fatigue m'envahie alors je dois abandonner.

En fait j'avais dit à ma psy une chose, c'est que j'étais en colère contre mon corps, mais peut-être que c'est contre ma part vulnérable, mon enfant intérieur ? Une chose m'a mis en colère ce soir. Je suis en voiture, à un feu rouge, un mec vient frapper à ma vitre, je l'ouvre, il voulait de l'argent pour faire le plein de sa BM, juste 1 euro il me dit. Moi je cherche. Là où je mets la monnaie d'habitude la pochette est ouverte ( jamais elle ne l'est - je me dis " merde ! Pourquoi maintenant ? " ). Je cherche un peu dans la voiture et je ne trouve que des pièces ridicules. Il me dit que ce n'est pas grave. Moi, j'étais fatigué et puis souvent dans des situations émotionnellement difficiles ma vue devient floue, bizarre. Quand je lui répondais c'était sans voix, elle était coupée, pratiquement aucun son en sortait. Lui, avant de partir me dit des choses bizarres. Puis en partant il rigole et me dit " bisou ! " en me faisant une tape sur le front pour mimer le bisou...

Là la colère monte et je me dis " mais putain de quel droit il me touche ? pourquoi je l'ai laissé faire ? " D'autres pensées me viennent en tête comme celles-ci : " Mais merde, c'est quoi cette voix de femmelette, c'est quoi cette soumission de merde ? " et dans mon esprit je me vois refaire la scène, je sors de ma voiture et je lui dis " de quel droit tu me touches ? " et je lui rentre dedans. Puis après les pensées s'enchaînent, je maudis ma fatigue, je maudis mes incapacités, ma susceptibilité, le faire qu'un rien me vexe, que je suis blessé si facilement que si l'on m'agresse je vais rester bloqué, paralysé et trembler comme une merde... J'ai l'impression que mon corps ne me répond plus ou que c'est lui qui me dit quand et comment je dois faire les choses. Si je veux communiquer il va m'envahir de plombs bien souvent et je vais devoir me soumettre mais en moi il y a quelque chose qui veut sortir, se libérer et crier.

Là je suis fatigué mais je ne veux pas dormir !!!! Je voudrais répondre comme je veux, quand je veux et que ce soit long ! Que ce soit intense ! Mais au lieu de ça je viens dire " désolé je ne peux pas... " pffff ! J'ai 29 ans et je suis aussi cassé qu'un vieux de 80 balais ou plus. Mal au dos, fatigue, problème digestif et j'en passe.

J'avais besoin de l'écrire car ça me permet de mettre en lumière ce qui se passe en moi. En fait ce serait bien ma part vulnérable que je n'accepte pas. Pourquoi ? Parce que je m'en veux de m'être laissé faire dans le passé ? Sans doute...
Xily44

Bonjour,

La nuit porte conseil comme on dit.

Ce qui m'est arrivé hier a été très utile. Cette émotion a permis de faire le pont dans mon passé et m'a ouvert une nouvelle perspective. Je crois à l'intuition, comme un savoir inconscient qui se manifeste à la conscience. Puisque je suis coincé il va me falloir me déployer. Puisque je suis tendu il va me falloir m'assouplir. En fait, je suis coincé dans mon corps et dans mon esprit ; coincé dans des schémas mentaux, des réminiscences. A un moment donné de ma vie il y a eu des situations traumatisantes, c'est-à-dire qu'elles ont laissé une emprunte en moi. A ce moment-là je n'avais pas eu la réponse adéquate, en tout cas celle que j'aurais voulu avoir, à ce moment-là, mais aujourd'hui j'ai grandi, je suis bien différent.
Ce que je voudrais c'est sortir de ces anciennes positions figées et en créer de nouvelles. Il va me falloir réécrire une histoire comme pour diluer celle de ma vie. Me réapproprier, dans ma vie, dans mon histoire, dans ma tête et dans mon corps. Et j'ai une petite idée de la façon dont je vais m'y prendre, mais ce sera tout de même difficile, mais pas impossible.

Merci infiniment de votre soutiens ici, il m'a été très précieux. Votre bienveillance a su alimenter le moteur de mon véhicule vers la progression, le changement et le mieux-être. Vos interventions comportent chacunes cette chose rare qui manque parfois tant à l'humanité : préservez-là ! FleurDeLotus
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