Quelques mots suscités par vos mots, ( ... à jamais fascinée par l'enchaînement des mots et les combinaisons des lettres)
Il y a donc un nettoyage à faire...
En fait ...à ce sujet, peu importe ce que l'on a fait de nous, ce qui importe c'est ce que l'on fait maintenant... à partir de ce que nous croyons que l'on a fait de nous.
Soit dit en passant, personne ne nous a jamais véritablement rien fait que nous n'ayons validé ( pour prendre un exemple extrême puisque vous parlez de la vulnérabilité des enfants: si l'on a a été battu enfant, notre colère si elle était justifiée sur le coup, n'a plus aucune mise aujourd'hui: la main qui frappait n'était pas plus réelle que la colère qui s'échappait, et notre peur éventuelle de mourir non plus qui était comme une bulle éphémère, aussi irréelle que le reste)
A ce propos j'aime beaucoup cette histoire:
Si quelqu'un vous frappe avec un bâton, demandez-vous si vous serez en colère après le bâton ou après la personne. Habituellement, on est en colère après la personne et non le bâton, car c'est la personne qui est responsable du mouvement du bâton. Or, nous devrions savoir que la personne qui nous frappe est mue par la colère. Cette personne ne ressent pas tout le temps l'impulsion de frapper les gens. Par exemple, il ne frappera personne lorsqu'il est heureux. Si ce n'était pas la colère qui le pousse à frapper les gens, il le ferait donc tout le temps. Alors, pourquoi ne pas en vouloir à la colère de cette personne ?
Si vous connaissez ce secret, vous ne vous plaindrez plus beaucoup. A la place, vous allez ressentir de la compassion vis à vis de cette personne parce, poussée par la colère...
Je pense que c'est comme le dit cette citation, un secret très précieux à connaître.
Il permet de se relier autrement aux choses.
Sachant que le passé n'est qu'une histoire ( si les faits ont bien existé, et pour preuve tous les conditionnements et les peurs que nous avons trainés derrière nous, ils ne sont pas plus réels aujourd'hui qu'une traînée de poudre qui s'enflamme...) on peut alors s'en détacher.
La réalité c'est maintenant.
Peu importe les histoires que nous nous sommes racontés, à partir d'événements réels, soit, mais nous nous sommes racontés des histoires: un regard sur les choses qui aurait pu prendre mille autres couleurs... et qui peut maintenant prendre une autre couleur: on peut changer le regard totalement.
La difficulté est peut-être les mémoires accumulées dans le corps: elles cristallisent des fantômes.
Comment se débarrasser de ces mémoires qui peuvent créer de véritables douleurs physiques dans le corps lors des contacts avec les choses et les gens quelquefois ((oui, des mémoires qui se réveillent et qui nous broient de l'intérieur)
Alors, pareil, je crois que les méditations analytiques permettent de gommer totalement ces mémoires, de remplacer les vieilleries par des choses plus réelles: nos cellules se régénèrent tout le temps, notre corps change, où sont ces mémoires ? Ne sont-elles pas aussi irréelles que le reste ? Et si ce n'était qu'attachement ? Oui, attachement à des histoires...
(existe t-il autre chose que le regard que l'on porte sur les choses ?)
Il y a un poème que j'aime beaucoup
Roberto Juarroz – Il dessinait partout des fenêtres (Dibujaba ventanas en todas partes, 1991)
Il dessinait partout des fenêtres.
Sur les murs trop hauts,
sur les murs trop bas,
sur les parois obtuses, dans les coins,
dans l’air et jusque sur les plafonds.
Il dessinait des fenêtres comme s’il dessinait des oiseaux.
Sur le sol, sur les nuits,
sur les regards tangiblement sourds,
sur les environs de la mort,
sur les tombes, les arbres.
Il dessinait des fenêtres jusque sur les portes.
Mais jamais il ne dessina une porte.
Il ne voulait ni entrer ni sortir.
Il savait que cela ne se peut.
Il voulait seulement voir : voir.
Il dessinait des fenêtres.
Partout.
***
Roberto Juarroz (1925-1995) – Douzième poésie verticale
C'est beaucoup une question de regard que nous portons sur les choses, et la vision intérieure est évolutive, elle ne dépend que de nous !
Nous ne réagissons pas de façon égalitaire face aux mêmes événements et une fois que l'on en prend conscience, on peut tout doucement se décoller de son histoire (ou plus brutalement pour d'autres) Quelquefois cela entraîne de véritables déraillements: on change carrément de voie et avec un peu de chance, et si l'on préserve quelques bons garde fous (intérieurs ou extérieurs, mais la limite ici est ténue, vous en conviendrez), on peut éviter le crash total...
Un autre regard sur le passé qui devient une histoire parmi d'autres possibles permet de se libérer des entraves du passé qui ne sont qu'imaginaires: elles n'existent pas !
Mais ...bon... love3
Puissions nous tous nous libérer totalement des entraves du passé
