Notre puissance de visualisation "positive" et "consciente" m'a l'air très faible par rapport aux flots de pensées qui jaillissent de nos conditionnements.
C'est quand on commence à repérer ce flux de pensées folles, brouillonnes et bien souvent totalement contraires à nos intérêts, qu'on commence à lâcher-prise, en se disant qu'on ne pourra jamais filtrer, ni contrôler tout ça... Ne pouvant éviter le jaillissement de ce tourbillon qui essaie de nous entrainer et de nous pousser à agir en son sens, il reste à l'observer avec curiosité, sans s'y identifier.
Mais certaines personnes n'y arrivent pas. Elles "saisissent" malgré tout.
Bien que sachant que ces pensées, jaillissant de nulle part, sont le fruit de leurs conditionnements, elles les saisissent malgré tout.

Pour ces personnes, il leur faut peut-être une pratique non-duelle, qu'on pourrait résumer par : "faire les choses, mais sans y croire" ?
PS : Le pire étant sans doute les pensées qu'on saisit à notre insu. Quand on voit un flot, on voit rarement tout le flot. Et même ce que nous croyons être notre volonté "consciente" est en réalité un conditionnement, un filet souterrain du flot qu'on observe. D'où la tendance, dans les pratiques bouddhistes, à mettre d'abord en place des conditionnements plus propices à nos objectifs. On s'arrange pour créer les causes et conditions nécessaires. On n'agit pas par un effort direct de volonté mais on se reprogramme. On joue de nos réactions et de nos émotions comme d'un instrument de musique.
Voilà pourquoi les pratiques bouddhistes les plus importantes sont sans doute les préliminaires. Les bonnes habitudes. Les gestes simples. Les pensées qui ne cassent pas une patte à un canard. Les préceptes. <<metta>>
Faisons confiance à la sagesse des maîtres qui enseignent cela.