pensées en vrac

ted

A propos du non-dit, de la communication silencieuse, j'aimerais faire une remarque :
Les fourmis, les abeilles, ont une forme de conscience collective. De conscience de ruche. Sont-elles sur la voie de l'éveil pour autant ? :???:

Nous autres, humains, avons, tous, le même système nerveux. Donc, globalement, les mêmes réactions/émotions/sensations, en général. Je dis bien en général, sous réserve de conditionnements similaires, de voies karmiques identiques. Mais bon. Plus on descend vers les réactions de base, primales (empathie, peur, tristesse, joie...) , plus nous avons une chance d'être sur la même longueur d'onde qu'autrui, n'est-ce pas ? Je veux dire, quand nous faisons l'effort de compréhension nécessaire pour nous mettre à la place d'autrui.

Donc, je me dis : est-ce que ce genre de communication silencieuse ne nous ramène pas plutôt vers l'état animal ? l'état de fusion avec le troupeau ? Quand tous les systèmes nerveux du troupeau ne font qu'un et réagissent comme un seul individu ? Après tout, nous sommes des mammifères.

Une expérience très simple à faire : prendre quelqu'un dans ses bras (un enfant, un ami) et essayer de rester immobile, tout proche. En se serrant bien l'un contre l'autre. En paix. Au bout d'un moment, le battement des deux coeurs se synchronisent : on dit qu'ils battent à l'unisson. C'est un phénomène connu. Plus besoin de parler dans ces moments là.

Sommes-nous plus proches de l'éveil dans ce cas ? ou plus proche d'une sorte d'état animal ?
Katly

Même se prendre ou se tenir la main ou le visage peut suffire où que l'on soit, n'importe où au milieu des bruits du monde, ou dans le vents, les éclairs, ou les éclats de soleil.


Les gens le font aussi en dansant en ronde, en jouant de la musique avec les signes, les regards.

Le silence se fait naturellement pour écouter le son du coeur, choeur :



( je continue à donner à manger aux oiseaux, les mésanges demandent et j'ai maintenant une corneille qui vient, elle est belle, je suis fascinée. :D Il faut que je fasse le pas du chat de Taï-chi jusqu'à la fenêtre, pour pouvoir l'observer)
freestyle

axiste a écrit :La même longueur d'onde, c'est quelque chose que l'on perçoit, une reconnaissance, mais quand on est pas sur la même longueur d'onde, c'est aussi perçu et c'est intéressant d'y être attentif . Parce qu'il y a des choses qu'on ne voit pas toujours...
Très juste, très vrai !
Merci ! jap_8
ted a écrit : Sommes-nous plus proches de l'éveil dans ce cas ? ou plus proche d'une sorte d'état animal ?
J'ai un peu de mal avec cette question. En fait je ne suis pas tout à fait d'accord avec le bouddhisme, sur ce point, car les animaux me semblent tellement présents à la réalité, que je pourrais facilement les reconnaître éveillés. A la limite, j'ai même l'impression que l'être humain est l'être le moins éveillé de la planète...
Jean

On pourrait dire que non pensée c'est Etre, penser c'est Faire. Il ne s'agit pas de n'être que l'un ou l'autre mais de passer à volonté de l'un à l'autre. En général, les gens sont coincés dans le Faire. Pour se rééquilibrer, Il faut se réhabituer à Etre. la méditation est un moyen.

Je crois que les animaux n'ont pas le matériel cérébral pour s'observer eux même. Peut être les chats (c'est peut être là leur magie), par le mantra du ronron, peuvent demeurer dans des état de conscience subtils. Mais ce n'est pas volontaire, c'est leur programmation.

Du fait aussi que leur matériel cérébral utilisé par la pensée est peu développe, c'est facile pour eux d'etre en état de non pensée. Mais c'est surtout dans le sommeil qu'ils semblent retrouver cet état. Mais ils semblent garder parfois une certaine partie de leur conscience éveillée, à l'écoute de ce qu'il se passe autour d'eux pendant qu'ils dorment. Ils dorment parfois que d'un oeil.

Si on a des chats ou des chiens et que l'on pratique la méditation, le chat quand il voit que l'on se met en méditation se précipite pour se blottir sur les genoux et le chien, se couche par terre. Pour le chien : méditation de l'humain = 10, 20, 30 minutes de tranquillité et pour le chat, même chose mais en plus, en prime, chauffage du ventre, ce qui aide agréablement à la digestion!
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axiste
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Je sais pas pour les abeilles…elles dansent avec le soleil:
http://lesabeillesaparis.e-monsite.com/ ... illes.html
Les fourmis communiquent comme nous par les cinq sens et avec les phéronomes (ben nous aussi en fait peut-être aussi, on sait pas: http://www.lefigaro.fr/sciences/2009/02 ... mones-.php
est-ce que ce genre de communication silencieuse ne nous ramène pas plutôt vers l'état animal ? l'état de fusion avec le troupeau ? Quand tous les systèmes nerveux du troupeau ne font qu'un et réagissent comme un seul individu ? Après tout, nous sommes des mammifères.
On ne peut pas rester dans le silence
le silence et la parole représenté comme un cercle qu'on parcourt indéfiniment
l'état de fusion est éphémère, même chez les abeilles qui parfois volent en solitaires.
Lorsqu'elles font du repérage avant de revenir à la ruche.
L'essaim n'est pas une forme qui dure…ça va, ça vient…ça tourne comme une roue selon l'adhérence au terrain…
Parfois elles oublient leur individualité, leur densité, et ne font qu'un…C'est un mouvement spontané. Un accord.
Est-ce que l'essaim est un état animal ? Un phénomène plus complexe ? Ce sont des mots tout ça, ils décrivent un mouvement…des énergies en mouvements…
L'état de fusion dont tu parles ressemble à ce qu'on a appelé l'instinct grégaire…qu'on peut voir comme négatif (on se regroupe et c'est guerrier car c'est un réflexe de défense ou de survie) ou positif(on se regroupe et on coopère pour quelque chose de complexe et de très vivant, formant un truc qui va au delà de l'individu)
C'est sans doute ni l'un ni l'autre ou les deux à la fois, on peut décrire ça comme on veut, ça n'englobera pas les milles nuances et facettes de l'évènement, jamais…
L'évènement lui même est un point, une écriture dans le ciel…
On peut pas le voir sans le reste
Il faut l'espace pour que l'essaim décolle
Faut notre regard pour faire vivre l'image, pour la suivre
Et plein d'autres choses…
Est-ce que lorsque l'essaim se forme les abeilles deviennent plus empathiques ? Est-ce qu'elles se mettent à la place des autres ? Certainement qu'elles ont une présence collective accrue mais on peut pas décrire avec nos yeux humains ce qui se passe véritablement
Comment pourraient-elles former un essaim si parfait sans avoir la perception de la présence accrue des autres ?
Faudrait être une abeille pour comprendre vraiment
Là, on saurait
Dès fois ça m'arrive: je cherche l'abeille en moi…
Sommes-nous plus proches de l'éveil dans ce cas ? ou plus proche d'une sorte d'état animal ?

En tous les cas, prendre un enfant dans ses bras, c'est communiquer beaucoup.
Prendre un ami dans ses bras, aussi.
Mais parfois j'ai du mal à faire ça parce que le contact est en même temps répulsif: peur incontrôlée de disparaître totalement et il y a alors une violence en moi
D'autre fois, ça se fait naturellement et dans la présence: je disparais et pas à la fois, et il y a beaucoup de douceur en moi
C'est pareil avec tous les contacts de la vie: toucher une feuille (quelquefois, j'ai trop peur d'être piquée par une ortie, de sentir sa présence trop inquisitrice, d'autre fois je peux, c'est des picotements et c'est très bizarre d'observer ce qui se passe…), écouter un son (refus total parfois, ça me déglingue mon équilibre interne et j'ai peur, d'autre fois il rentre en moi et c'est assez extatique…), etc.
Bref, je sais pas où est l'éveil ou l'état animal mais il y a variations infinies sur des thèmes qui se présentent en poupées russes pour dégringoler toujours plus...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Erratum

ted a écrit : Une expérience très simple à faire : prendre quelqu'un dans ses bras (un enfant, un ami) et essayer de rester immobile, tout proche. En se serrant bien l'un contre l'autre. En paix. Au bout d'un moment, le battement des deux coeurs se synchronisent : on dit qu'ils battent à l'unisson. C'est un phénomène connu. Plus besoin de parler dans ces moments là.
love_3 il se passe énormément de choses positives par le contact. Notre société est peu encline malheureusement aux contacts... Moi la première, en vieillissant et cherchant à être moins timide, je me suis forcée à "toucher" les gens (bien que je déteste qu'on me touche) lorsque je leur parle. J'ai pris confiance et ai considérablement gagné en chaleur et confiance dans ma relation à l'autre.

Avec les chevaux il m'est arrivé de vivre la même chose : communication non verbale par le toucher ou par l'attitude, calmer un cheval nerveux grâce à mon enracinement calme et profond dans le sol, rassurer le poulain, inversement exciter le jeune cheval pour l'emmener à jouer et se défouler... observer les animaux est une bonne source d'enseignement. On parle en équitation de bulle, nous avons tous une bulle de taille variable autour de nous... quand on va dans une salle de concert ou théâtre, si la salle se remplit doucement, qui va spontanément s'assoir près de quelqu'un de déjà assis sans laisser une place entre ???
Katly

La seule personne qui me prends dans ses bras c'est mon fils.
Avec le temps, depuis sept ans, j'ai oublié les autres "étreintes".
Dans mes derniers cours de Taî-chi, il y a dix ans, je flippais déjà un peu, de passer aux pratiques par deux où l'on se repoussent avec les mains dans la forme Yang.
Il y a la "méditation de l'éteinte" enseigné par TNH.
J'appréhende moins la fusion collective avec le chant ou la danse.
Parfois dans la rue, je crains le toucher des gens, bousculades, télescopages, j'ai remarqué ça.
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axiste
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J'appréhende moins la fusion collective avec le chant ou la danse.
Avant, toucher quelqu'un c'était pour moi une violence souvent
Je me suis un peu obligée, j'ai fait deux ans de biodanza et ça m'a bien aidé
Ce sont des danses qui se terminent toujours par le contact (regard, étreintes ... )
Au début, c'était vraiment pas simple, une vraie torture même !
J'ai failli arrêter plusieurs fois..
Puis soudain je me suis sentie libérée et allégée, la danse aide beaucoup, souvent sur le ton du jeu et ça, ça me fait oublier tout quand je suis dans la peau d'un enfant...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Katly

Y a mon chat.
J'aime bien faire comme quand j'étais enfant, m'allonger par-terre contre elle, son ventre,
quand je suis angoissée ou "crise de panique" rare ou que j'ai du chagrin, je suis sa respiration, endormie, ou je regarde ses yeux qui s'ouvrent ou se ferment, ça me calme grandement.

Mercredi, j'ai un stage de travail en nettoyage avec mon entreprise, qu'on m'a un peu imposé. J'ai peur de devoir utiliser une machine mon-brosse, j'ai pas la force physique et quelqu'un va devoir tenir la machine avec moi, être près de moi, homme ou femme, j'en éprouve une appréhension, une aversion, ça va être l'horreur, j'essaie de ne pas me laisser aller au stress d'avance. :roll:
Erratum

Dans le contact on accède a l'autre pas son odeur, son toucher, son rythme... Je serré très peu les mains des gens car ça me donne trop d'indices sur eux... Me souviens d'un garçon que j'appréciais beaucoup... Un soir on a danse un rock dans une soirée... Ça m'a calme net... Une poigne moite et molle... :oops:
Quand je rencontre les parents d'élèves, c'est terrible car dés ce bonjour, je sais... Ça me permet ceci dit de m'adapter... Rassurer les poignes mollés, m affirmer professionnelle face aux poignes franches...
Comme ça a déjà été dit, c'est très animal comme fonctionnement, mais nous sommes des animaux... Dotes d'une intelligence humaine qui nous fait trop vite oublié qu'il y a cette intelligence primitive, primaire, biologique, éthologique...

Chez le petit enfant, le contact avec le corps de l'autre l'aide a construire ses propres limites corporelles...
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