Neutralité bouddhiste or not ?

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Flocon
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Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Xily44 a écrit :Pour moi quand on se défend c'est que l'on est attaqué.
La question n'est pas là pour moi. On peut entrer dans un débat de société sans s'estimer attaqué, même en ayant des adversaires.
Je prends un exemple concret pour mieux m'expliquer : quand je m'engage sur une cause brûlante qui me tient à cœur, comme l'accès des enfants Roms à l'éducation au même titre que tous les autres enfants, il m'arrive de débattre âprement pour faire valoir mes idées. Les personnes qui m'opposent alors les leurs (sur la nécessité de ségréguer ces enfants dans des classes à part, voire de les priver purement et simplement d'accès à l'école, pour telle ou telle raison) sont alors mes "adversaires" dans le débat, ce qui ne signifie pas que je les combats personnellement, ni qu'ils m'attaquent, ni qu'ils sont mes ennemis. Un tel débat ne me dérange ni ne me trouble : c'est simplement une activité cohérente avec ma vision du monde.

Mais chacun voit les choses à sa façon, c'est tout naturel.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
onmyway

J'ai feuilleté un livre "bouddhiste", y a quelques temps dans une librairie, qui m'a fait penser à ta question (Ted)
Mais je ne sais pas ce qu'il vaut

Je dirais que c'est une version "occidentalisée" du bouddhisme, et assez "libertaire", donc pour ceux qui cherchent des enseignements "fiables" et officiel, c'est surement pas le bon bouquin;
Mais le coté "rebelle" (sans pour autant être égoiste) peut correspondre à ce que dit Krishnamurti,; à savoir qu'être "bouddhiste", ou religieux, ne devrait pas pour autant dire être "trop gentil", trop passif, ou "rester bien sage dans un système", face aux injustices; et pour lui entre autre, la révolte spirituelle (y compris envers la société, les institutions ou toute injustice, fait aussi parti d'un parcours spirituel)



Vu que Dharmadhatu "collectionne" les bouquins bouddhistes (tibétains entre autre), il devrait avoir un avis sur celui là !

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Bouddha rebelle, de Dzogchen ponlop

Description
Vous avez l'impression de laisser la confusion, l'angoisse, le stress régner en maîtres sur votre quotidien ? Et si, à la manière du Bouddha, vous vous rebelliez contre vous-même ? Oubliez les statuettes replètes, les coussins ergonomiques, les vapeurs d'encens. Non, le bouddhisme ne se pratique pas à l'ombre d'un arbre centenaire en compagnie de moines rasés. Le bouddhisme est actuel, résolument dans notre époque. Et, surtout, le bouddhisme est avant tout une philosophie de la rébellion. Grâce à ce livre ludique et pédagogique, partez à la découverte du rebelle en vous. Questionnez votre perception de vous-même et du monde. Libérez votre esprit des carcans qui le paralysent. Et n'hésitez pas à désobéir pour découvrir qui vous êtes vraiment. Une relecture provocante et dynamique de la tradition bouddhiste qui nous enseigne à pratiquer l'attention et la méditation pour mieux gérer nos émotions et connaître enfin la liberté, la vraie.
longchen2

onmyway a écrit :Description
(...)Et, surtout, le bouddhisme est avant tout une philosophie de la rébellion. Grâce à ce livre ludique et pédagogique, partez à la découverte du rebelle en vous. (...)
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Katly

ted a écrit :En tant que bouddhistes, devons-nous prendre parti dans les grands débats, quels qu'ils soient, qui agitent la société ?
N'est-ce pas une perte de temps, par rapport à l'urgence de développer le regard intérieur et une vision profonde de la réalité ?
Il n'y a surtout pas d'obligation à prendre parti, d'avoir un avis ou opinion.
Il y a des avis différents, ou communs, une liberté de penser sans rien imposer, pour rester dans le respect. Le partage.
Ce monde humain est le nôtre et nous touche et nous interroge, simplement avec le souhait de le voir plus paisible.
En tant que pratiquant et vivant dans ce monde qui est interdépendant, nous ressentons et faisons partis de ce monde sans être dans son agitation, du moins essayer de garder le recul, en retrait. Nous ne sommes pas sourds aux bruits du monde. Nous sommes confrontés au quotidien, à des réalités qui nous mettent justement dans l'urgence de développer le regard intérieur et la vision profonde pour mieux le comprendre, l'appréhender. Et dans la communication avec d'autres humains chaque jour.
Laisser notre regard, notre coeur profond naturels s'exprimer autant que possible face aux bousculades, au vacarme des voix qui surgissent et grondent comme des tonnerres, parfois, là où tout le monde veut se faire entendre et s'entendre. Laisser se re-déposer les particules de la tempête des réactions.
Sans doute le problème aussi de la liberté d'expression excessive qui s'empare du moindre possible débat, et emportée dans la sur-renchère, se noyant dans l'incompréhension, la dispersion et la confusion, quand il n'y a plus écoute et parole, le flot des mots du débordement. Débat bat-aille, il n'y a qu'un pas. Et pour rien souvent, une erreur.
Revenir à son regard intérieur et à sa conscience vigilante et profonde, silencieuse, est souvent préférable. Continuant notre propre chemin. Nous faisons que ce que nous avons à faire en nous-même, et autour de nous, dans notre vie qui est la nôtre en ce monde sans perdre de temps.
longchen2

jap_8 bien dit, cela me fait penser à la Sagesse semblable au miroir, ou savoir être comme un miroir qui ne fait que refléter les apparences multiples, sans en être affecté.
Katly

Merci.
jap_8
C'est vrai qu'au lieu de laisser nos arguments à nous, ceux des psy, scientifiques, érudits, politiques, religieux, s'entrechoquer, à ne plus savoir d'où peut venir la vérité, et qui la détient ?
Au-delà du pour ou contre, ou du qui a tort ou raison, il n'en est plus question, maintenant, nous pourrions simplement nous retirer s'assoir, dans l'instant, accepter ce qui est déjà là. Le vivre avec notre regard et notre coeur au quotidien.
Nous avons déjà tant à faire avec nous-mêmes.
Lorsqu'on aborde certains débats, il arrive parfois, qu'il n'y ait plus qu'à se fier à sa propre conscience seule, à notre propre coeur auxquels on donne le temps. Laissant émerger dans le silence ce qui trouve spontanément la lumière.
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