Le dernier bouddha de fukushima

onmyway

Ce récit est l’histoire vraie d’un homme exceptionnel, d’un personnage de légende. Naoto Matsumura, tel un un samouraï sans maître, a refusé en mars 2011 d’évacuer la zone interdite autour de la centrale explosée de Fukushima. Malgré le tsunami et l’apocalypse nucléaire, malgré les réacteurs qui, deux ans après, continuent de cracher de la radioactivité, il a choisi de rester sur la terre de ses ancêtres, dans sa ferme, auprès des quelques animaux encore vivants. Il est aujourd’hui le dernier habitant de Fukushima.

Par cet acte de résistance, le fermier manifeste sa colère face à Tepco, le géant de l’industrie nucléaire, mais préserve aussi son honneur en refusant le sort des habitants évacués des zones contaminées, condamnés à l’errance aujourd’hui et demain aux maladies certaines, pour finir tels des parias. Dans son combat, Matsumura porte toute l’humanité de celui qui refuse de se soumettre à la bureaucratie, à la finance et au lobby nucléaire, dont les choix sont d’abord économiques : sauver le pays de la faillite à n’importe quel coût humain, y compris le sacrifice des enfants.

À travers le lien qu’il maintient entre l’homme et la nature, le respect et le soin qu’il doit aux pierres, aux plantes et aux bêtes, il incarne la lutte de la terre contre le nucléaire, le jour après l’apocalypse. Matsumura est bien plus qu’un militant écologiste ; pour trouver la force de survivre, et sauver sa ville, il puise dans le Japon de la religion et des philosophies ancestrales.

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http://www.mediapart.fr/portfolios/fuku ... nier-homme
ted

Je trouve que c'est un bel exemple... d'attachement... au sens bouddhique du terme, donc pas forcément flatteur.
De plus, si par chance pour lui, il ne tombe pas malade, les lobbies nucléaires vont venir nous bassiner que, finalement, c'est pas si dangereux que ça... :mrgreen:
Bref... C'est pas très malin :oops: ou alors, il était déjà malade ou condamné ? :roll:
Sinon, c'est une forme de suicide... Pas de quoi applaudir... :-(
lausm

C'est surtout très japonais, cette mentalité de sacrifice.
et puis, entre aller ailleurs pour mal vivre et peut etre mal finir, et rester a l'endroit qu'on aime parce qu'on l'a vu vivre, on a vu les arbres pousser, les animaux y habiter, la nature s'y déployer et mourir, je peux comprendre qu'il ait envie de témoigner de cette présence vivante qu'il y a vécu, et qu'il veuille y rester.
C'est un agriculteur, son rapport a ce lieu n'est pas qu'un attachement : il y a vécu, l'a fait vivre, c'est toute sa vie qui est la, ce n'est pas qu'un symbole.

Il arriverait cela par ici, je pense que plein de personnes agées que je connais, préfèreraient faire la meme chose. D'autant plus si elles ont vécu de la terre.
Quelqu'un qui travaille la terre, établit un rapport intime.
Et apparemment, ce qui le tient, c'est de protéger ce qui vit encore.
On peut appeler cela attachement. Mais je ne pense pas qu'on puisse réduire cela a ça.
Dernière modification par lausm le 09 avril 2013, 15:01, modifié 1 fois.
onmyway

Avant d'être un "samurai" adepte du seppuku, il me semble que c'est d'abord un fervent amoureux - défenseur de la nature, écologiste militant japonais; c'est donc différent d'un sacrifice pour un pays, ou la cause nippone ou son honneur; (au contraire même dans ce cas, vu qu'il critique l'économie politique de son pays)
Le canadien Paul watson et son ong Seashepherd peuvent parfois aussi être qualifiés de suicidaires ou qu'ils se sacrifient, alors qu'ils ne font que défendre la vie et survie des êtres vivants marins et des mers, que beaucoup (dont les baleiniers japonais !) ne respectent pas; et quand personne ne se bouge le cul pour défendre contre l'injustice, et il faut bien que certains y aillent... ! C'est ça l'amour ;-)
Comme dit le "proverbe", ce pourquoi tu es prêt à mourir, c'est cela seul dont tu peux vivre
ted

onmyway a écrit : c'est donc différent d'un sacrifice pour un pays, ou la cause nippone ou son honneur; (au contraire même dans ce cas, vu qu'il critique l'économie politique de son pays)
lausm a écrit :Quelqu'un qui travaille la terre, établit un rapport intime.
Et apparemment, ce qui le tient, c'est de protéger ce qui vit encore.
On peut appeler cela attachement. Mais je ne pense pas qu'on puisse réduire cela a ça.
Ah bon... :shock:
Excuse-moi, j'ai pas cette sensibilité... peut être que c'est admirable ce qu'il fait ? :roll:
Je ne sais pas...
Ne pas vouloir quitter la terre de ses ancêtres où on a vécu, où nos parents sont morts et enterrés, où on a sa ferme, sa vie, ses petites habitudes, etc... Etre prêt à mourir pour y rester, c'est ce qui a animé les héros qui ont défendu vaillamment la France contre les envahisseurs. Donc, je salue. jap_8 A ce niveau.

Par ailleurs, se laisser irradier par des fils de p... qui s'en sont mis pleins les poches en faisant des économies de bout de chandelles sur les systèmes de sécurité ! et rester crever là, pendant qu'ils ont planqué leurs gamins en Australie, leur fric aux îles caïmans et leurs fesses à l'autre bout de l'ile ! enfin bon... chacun son truc ! :roll: :D
lausm

Oui, je comprends ton ressenti, mais tous ceux qui sont morts, comme tu le dis, étaient la plupart des ruraux. Et je pense que ce n'est pas ton mode de vie.
Ce n'était pas le mien, sauf quand je me suis installé a la campagne, j'ai commencé a comprendre tout ça, alors que j'y avais passé nombre de vacances, parfois longues...mais ce n'est rien face a un quotidien dans la longueur de temps.
Ces petites habitudes dont tu parles, sont souvent toute la vie de quelqu'un...je connais des gens qui ont 80 ans passés, et qui vivent de ces habitudes, mais elles sont souvent liées au vivant, donner a manger aux animaux, s'occuper du jardin...ils ont souvent une vie très simple, presque monacale a bien des égards, peu de désirs compliqués, et pour moi certains sont comme des éveillés qui s'ignorent : une sagesse concrète et simple, pas prétentieux ni dupes, et surtout pour certains, la marque ultime de sagesse pour moi, profondément bienveillants envers autrui, une porte ouverte...sous des dehors parfois rudes.
Alors je comprends cet homme : je pense qu'il reste en contact avec ce qui a été toute sa vie, au risque de la mort.
Il s'en fout des multinationales, et des enjeux financiers de ceux qui sont plus ou moins responsables de ces états de fait : lui voit des animaux a nourrir, des vies a maintenir et a ne pas abandonner, et qu'il est la et peut le faire. Il a fait ce choix. Il voit ça, il peut aider la, et il le fait. Sans penser a demain, mais a ce qu'il voit aujourd'hui.
Sur une autre file on parlait des arhats qui se sont suicidés...si c'est un suicide, je pense que ce n'est pas le suicide qui préside sa pensée, mais maintenir le vivant, quoi qu'il en soit, la ou il est. C'est son choix, et je pense que c'est respectable, surtout s'il arrive a se faire entendre.
Katly

Mais comment préserver le vivant ? un travail de sauvetage vain ? :-(
Que ferions-nous en ville ou à la campagne ? :roll:

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... er-1359937

Je crois qu'un des gros problème écologique, inquiétant avec la mort à Fukushima, c'est la mutation des espèces qui est une mort des anciennes.

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... er-1359937

:-(
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