Puis-je encore me considérer bouddhiste?

ted

Florent a écrit :Voila ya une ptite question que je me pose: puis-je encore me considérer bouddhiste, dans la mesure ou je ne médite plus vraiment, je continue d'aller dans les forêts m'asseoir au pieds des arbres, mais en fait quand j'y vais je ne recherche plus rien, j'y vais, je m'assois et puis c'est a peu près tout. Je ne fait plus guère d'offrande au bouddha, je ne lis plus de sutra ni de texte lié au bouddhisme, je ne cherche plus a suivre les 5 préceptes, je ne récite aucun mantra etc etc...

Ma pratique se résume a presque rien, voir à rien, et bizarrement je me sens très bien, ya plus de prise de tête pour que dalle, je m'en fous d'atteindre le nirvana ou l'éveil , bref.

En conséquence pensez-vous que je sois encore un bouddhiste?
On traverse tous des périodes comme ça, de vide... De démotivation...

Est-ce ce que tu es toujours convaincu que tous les phénomènes sont sans-soi ?
Que les phénomènes composés sont impermanents et insatisfaisants ?
Que le nirvana est la fin de la souffrance ?

Si oui, alors, t'es toujours bouddhiste, même si tu ne fais pas grand chose pour te bouger les f... :)
Dernière modification par ted le 27 juin 2012, 16:29, modifié 1 fois.
Florent

Est-ce ce que tu es toujours convaincu que tous les phénomènes sont sans-soi ?

Je n'en sais rien, peut être que oui peut être que non, pour moi le Dhamma est plus et avant tout un enseignement pour comprendre Dukkha et s'en libérer.


Que les phénomènes conposés sont impermanents et insatisfaisants ?

Pour l'impermanence ça ne fait aucun doute (enfin pour l'instant). Insatisfaisants pas totalement, je viens récemment de comprendre que tout les phénomènes étaient satisfaisants et insatisfaisants en même temps, et que c'était plus une question de ou on place son regard, c'est un peu l'histoire du verre a moitié vide ou a moitié plein, certains le voit a moitié vide d'autres a moitié plein. Mais j'ai l'impression que le truc ça serait de ne le voir ni à moitié vide ni à moitié plein, ou peut être de voir les 2 aspects.

Que le nirvana est la fin de la souffrance ?

on le dis, mais je ne peux pas l'affirmer puisque je ne l'ai pas réalisé.
ted

Florent a écrit :Est-ce ce que tu es toujours convaincu que tous les phénomènes sont sans-soi ?

Je n'en sais rien, peut être que oui peut être que non, pour moi le Dhamma est plus et avant tout un enseignement pour comprendre Dukkha et s'en libérer.
Ya pleins d'enseignements dans le monde pour se libérer de la souffrance, de l'insatisfaction, de dukkha.
On peut choisir des religions qui promettent un paradis éternel sous certaines conditions.

Mais le Dharma propose la libération de dukkha (nibbana) dans un contexte précis : après avoir expérimenté intimement le non-soi de la personne, le non-soi des phénomènes, l'impermanence des phénomènes composés, leur caractère profondément insatisfaisant, leur apparition et leur dissolution. C'est ce qui définit le Bouddhisme en tant que Voie.

Si tu n'as pas ces expériences comme objectif, si tu as des doutes sur leur faisabilité, il y a encore des méthodes, des exercices, pour renforcer la motivation et prendre conscience de leur véracité.

Maintenant, si tu n'as même plus envie d'essayer de tenter l'expérience parce que le doute est plus fort que le reste, alors, ce n'est pas ta Voie. C'est pas grave. Tu as toujours la nature de Bouddha, que tu y crois ou pas. :D
ted

Florent a écrit :Pour l'impermanence ça ne fait aucun doute (enfin pour l'instant). Insatisfaisants pas totalement, je viens récemment de comprendre que tout les phénomènes étaient satisfaisants et insatisfaisants en même temps, et que c'était plus une question de ou on place son regard, c'est un peu l'histoire du verre a moitié vide ou a moitié plein, certains le voit a moitié vide d'autres a moitié plein. Mais j'ai l'impression que le truc ça serait de ne le voir ni à moitié vide ni à moitié plein, ou peut être de voir les 2 aspects.
Non, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une question de regard, ni de point de vue.
Le samsara peut être satisfaisant et plein de délices pendant des milliers d'années. Il y a des dévas et des immortels qui mènent des vies extrêmement agréables pendant des kalpas. Mais tôt ou tard, ce qui est composé se décompose.
Une fois le bon karma épuisé, l'insatisfaction profonde, existentielle, structurelle, revient.

Donc, il est facile de prêcher à des gens aisés, plutôt tranquilles, que le bonheur est dans le pré et que la vie est un long fleuve tranquille.

Mais le bouddhiste est un bon gestionnaire. Prévoyant. il gère son insatisfaction des milliers d'années à l'avance.
remind

Citation:

Ne soyez pas quelque chose

par Ajahn Chah




On demanda un jour à Ajahn Chah s'il était parvenu à l'Eveil, et il répondit : «Comment puis-je le savoir ? Je suis comme un arbre, rempli de feuilles, de fleurs et de fruits. Les oiseaux y viennent construire leur nid et se nourrir. Cependant l'arbre ne se connaît pas lui-même. II ne fait que suivre sa nature ; c'est comme cela, sans plus. »

« Ecoutez-bien. Il n'y a pas une personne ici, devant vous, il n'y a que : cela. Pas de propriétaire, personne de vieux, personne de jeune, de bon ou de mauvais, de faible ou de fort. Simplement cela, c'est tout ; divers éléments de la nature se manifestant à l'extérieur, tous vides. Personne qui soit né, personne qui doive mourir. Ceux qui parlent de la mort parlent comme des enfants ignorants. Dans le langage du coeur, du Dhamma, il n'existe rien de tel.

Lorsque nous portons une charge, elle est pesante. Lorsqu'il n'y a personne pour la porter, il n'y a pas de problème dans le monde, Ne recherchez ni le bien ni le mal ou quoi que ce soit. Ne soyez pas quelque chose. Il n'y a rien de plus ; simplement cela. »


Gigi, que rajouter à ces propos d'une telle essentialité ?
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