Flocon a écrit :
Sinon, Katly a raison, dans les suttas il est question de plusieurs formes de douleur : mais je ne sais pas s'il y a une séparation stricte entre "douleur physique" et "douleur psychologique", vu que le mental y est classé parmi les sens, tout comme le toucher dont procède ce que nous appelons couramment la douleur physique. Donc
Séparation non, sans doute pas. L'esprit domine le physique. Il est le plus fort normalement.
<<metta>>
La douleur dentaire est plus momentanée
Pour le cas d'une douleur morale, comme la dépression, même si on a plein de cachetons, si la cause n'est pas reconnue, comprise et résolue, la dépression se poursuivra. Et on sait pas quand cela prendra fin, sachant qu'il y a des rechutes s'il n'y a pas un bon remède.
Aussi c'est comme si ça voulait dire que rien n'est fait pour la dent malade ou pour éviter d'avoir une ou des dents malades. Comme prendre soin de soi, se protéger.
Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit toujours.
C'est assez bizarre parfois, la douleur. Aussi une douleur morale peut se manifester physiquement. C'est relié...
Une personne m'a dit un jour, parce qu'elle souffrait moralement, ne pas vouloir se rendre à une fête de famille de Noêl. J'ai demandé qu'est-ce que t'a dit pour te décommander ? Elle a dit : "j'ai dis que j'avais une gastro, parce que sinon, ils ne comprendraient pas, n'accepteraient pas." Elle a reçu des mots de consolation et des souhaits de rétablissement tout naturellement...
Ou il y a des gens qui trouvent une souffrance morale tellement insoutenable qu'ils s'en prennent à eux-même physiquement, comme les coups de poing, la tête dans le mur, les scarifications.
Mais l'attitude sage si la douleur ou la souffrance est trop forte, intense, insupportable, nous domine, ça arrive, on l'accepte, "on prend son mal en patience", on se tapi dans son coin, on se retire, on se ralentit pour économiser l'énergie, et attendre que ça se passe. Car ça passera. Jusqu'aux soins adéquat, par d'autres et par soi-même.
Accepter sa force aussi bien que sa vulnérabilité.
J'ai lu ceci récemment :
"En devenant plus sages, nous prenons conscience que le fait de bloquer le flot des sensations ne constitue pas une réponse efficace. Les sensations primaires sont simplement des sensations, et chaque jour est fait de milliers de moments plaisants, douloureux et neutres,aussi bien pour vous que pour Condoleeza Rice, le Dalaï-Lama, Mick Jagger et même le Bouddha.
Ces sensations ne sont ni mauvaises ni erronées. Elles sont le cours de la vie. Ma collègue Sylvia Boorstein écrit : " Quel soulagement ce fut pour moi d'aller à ma première retraite méditative et d'entendre des gens qui semblaient très heuereux d'exprimer clairement la vérité _ la Première Noble Vérité qui est que la vie est difficile et douloureuse, simplement de par sa nature même, et non, pas parce que nous nous y prenons mal."
Notre expérience douloureuse ne représente pas un échec. Les maîtres de méditation ont des maladies et des douleurs comme nous autres. Shunryu Suzuki, Ramana Maharshi et le seizième Karmapa moururent de cancer. Ajahn Chah souffrit d'une hémorragie cérébrale qui le plongea pendant des années dans le coma, et voici ce qu'écrit Lama Yéshé à propos de l'incroyable épreuve de longues périodes d'hospitalisation dues à des insuffisances cardiaques : " Après quarante et un jours de soins intensifs, mon corps était comme le seigneur d'un cimetière, mon esprit comme un anti-dieu et ma parole comme l'aboiement d'un vieux chien fou. " Et pourtant, c'étaient des maîtres. Leur pratique consistait à accepter de bonne grâce les expériences plaisantes, douloureuses et neutres."
Jack Kornfield -
Bouddha mode d'emploi