Douleur physique : quelles pratiques pour l'apaiser ?

ted

Quand on parle de douleur dans les suttas, s'agit-il de douleur physique ou de douleur psychologique ? :roll:
J'ai un peu mal aux dents ces temps-ci et je cherche un truc pour calmer la douleur... (en attendant le dentiste) :)

Faut-il se réfugier dans les jhanas ? :)
  • – Sādhu sādhu, Sāriputta! Lorsqu'un disciple des êtres nobles entre et demeure dans l'isolement et pīti, il y a cinq possibilités qui ne sont pas présentes à ce moment-là:

    • la douleur et la souffrance dépendant de la sensualité ne sont pas présentes à ce moment-là.
      Le plaisir et la joie dépendant de la sensualité ne sont pas présents à ce moment-là.
      La douleur et la souffrance dépendant de ce qui est akusala ne sont pas présentes à ce moment-là.
      Le plaisir et la joie dépendant de ce qui est akusala ne sont pas présents à ce moment-là.
      La douleur et la souffrance dépendant de ce qui est kusala ne sont pas présentes à ce moment-là.
    Lorsqu'un disciple des êtres nobles entre et demeure dans l'isolement et pīti, ces cinq possibilités ne sont pas présentes à ce moment-là.

    Aṅguttara Nikāya; Pañcaka Nipāta; AN 5.176 - Pīti Sutta

    http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/a ... 5-176.html
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Jean

Ouch!!!!! C'est un test :-(

En général je ne le passe pas mais ce qui aide c'est relaxation, pleine conscience, relaxation de l'endroit douloureux. Murmurer MMMMMMMMMMM en essayant de ressentir la vibration à l'endroit douloureux.

Sinon je n'ai aucun scrupule à utiliser des cachets anti-douleur et si le cas se présentait, je demanderais une perfusion permanente d'anti-douleur. la dose spéciale gros cheval de labour.
Katly

:roll:

En passant, j'ai trouvé ça, si ça peut t'aider.
http://www.grands-meres.net/8-remedes-c ... tAod-AgALQ

Et si tu ne peux pratiquement pas manger, mâcher, le Gaspacho, si tu connais ce potage froid, ça peut passer et ça te redonnera des forces, c'est vitaminé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaspacho

Sinon, il y a des anti-douleurs assez forts en pharmacie, mais on ressent quand-même parfois la douleurs, ça la diminue, c'est quand même bien. On est tellement concentré dessus, sans pouvoir rien faire d'autres que l'on finit par l'observer, ses fulgurances, ces intervalles de répit, ces pulsations. On est un avec elle, presque toutes nos autres activités et pensées ralentissent. Notre énergie se porte sur elle. Alors on se met au repos naturellement, car tout énervement accentuera le rythme cardiaque et la circulation du sang ce qui alimente les spasmes de douleurs. On se couche silencieux comme un chat malade, comme avec tous les maux très forts en général, ventre, dos... etc Avec les maux de dents, on ne peut pas trop parler, rire et on ne peut pas se concentrer sur grand chose d'autre, alors ce qui peut rester et qui est bien, dans les moments d'accalmie, c'est assis ou allongé, regarder ciel dans une fenêtre.
Calme respiration.
Ou détourner l'attention sur une musique relaxante peut aider, si la douleur s'affaiblit, pour pouvoir dormir.

Sinon je crois que pour la douleur psychologique, on dira plutôt souffrance que douleur. Et dans les suttas, il est question des deux... Je n'en sais pas plus...
Mais c'est plus facile de soigner un mal de dent, qu'une souffrance morale, psychique, du coeur.
Un mal de dent peut durer moins longtemps aussi, mais ça paraît une éternité. :roll:

Bon courage à toi en attendant le dentiste. <<metta>>
lausm

Pour les dents, echinacea angustifolia en teinture mère, en bain de bouche là où ça fait mal....et huile essentielle de clou de girofle.
la respiration, ça permet de défocaliser du point douloureux.
L'autre jour chez les dentiste, je me suis concentré...et à un moment, je me suis dit qu'il fallait que je me lie à son énergie, pour favoriser son travail....collaborer intérieurement.....et là ça a été mieux.

et...abandonner le corps et l'esprit!
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axiste
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Essence de clou de girofle...radical pour attendre le rendez-vous chez le dentiste...
Bon faut pas en abuser, mais quand on a vraiment mal, vraiment c'est efficace.
(l'huile je connais pas mais c'est sûrement très bien...)
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Merci pour vos excellents conseils. jap_8

Quand je pense qu'il y a 10 ans, dans ma période Zen intense, j'avais demandé à un dentiste de ne pas m'anesthésier et j'avais fait une sorte de zazen dans le fauteuil pendant qu'elle me soignait. zeeeennnyyy
J'avais rien senti ! Je me croyais très fort à l'époque... :oops:
10 ans plus tard, je me demande où je trouvais la force de faire des trucs pareils... :D :shock:

J'ai été réveillé l'avant dernière nuit par une rage de dents. Ca a duré la nuit et toute la journée. J'ai bien tenté de respirer calmement, mais mes enfants ont fait exploser ma sérénité. :mrgreen: Alors, hier, j'ai appliqué la méthode Katly : je me suis mis en boule dans un coin, avec 1 fervex, 1 aspirine, et 1 drap. Et j'ai attendu que le karma cesse de s'acharner sur moi. Tout le coté de la tête en feu. Migraine derrière l'oeil. La dent qu'on a envie d'attraper et d'arracher soi-même. On se sent si petit, si vulnérable, si pitoyable... J'ai fait des bains de bouche etc... C'est une dent de sagesse qui en plus s'est cassée je ne sais pas comment. J'ai un nerf à vif !... Aïe :D Je ne souhaite ça à personne :oops: ! Ca m'est tombé dessus pile à la pleine lune... :) Et bien sur, j'avais décidé de commencer une petite retraite ce jour là... :mrgreen: mdr lol

Parait que Gautama se réfugiait dans nibbana quand il avait trop mal.

C'est assez ambigü cet emploi du mot "douleur" dans les enseignements... Ca serait bien de tirer ça au clair... <<metta>>
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Flocon
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Le truc de supprimer la douleur par la concentration, ça marche bien, c'est vrai : que ce soit chez le dentiste ou ailleurs, pas besoin d'être très fort pour y arriver. Mais là, ça n'a pas fonctionné? Peut-être n'étais-tu pas assez concentré? C'est vrai que les rages de dents liées aux dents de sagesse sont particulièrement pénibles (j'ai connu ça pendant des mois, mon dentiste ne comprenait pas comment je les supportais :shock: :lol: ).
Je crois que tu as reçu beaucoup de bons conseils, donc je me contente des encouragements. loveeeee

Sinon, Katly a raison, dans les suttas il est question de plusieurs formes de douleur : mais je ne sais pas s'il y a une séparation stricte entre "douleur physique" et "douleur psychologique", vu que le mental y est classé parmi les sens, tout comme le toucher dont procède ce que nous appelons couramment la douleur physique. Donc :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Katly

Flocon a écrit : Sinon, Katly a raison, dans les suttas il est question de plusieurs formes de douleur : mais je ne sais pas s'il y a une séparation stricte entre "douleur physique" et "douleur psychologique", vu que le mental y est classé parmi les sens, tout comme le toucher dont procède ce que nous appelons couramment la douleur physique. Donc :?:
Séparation non, sans doute pas. L'esprit domine le physique. Il est le plus fort normalement. :roll:

jap_8 <<metta>>

La douleur dentaire est plus momentanée

Pour le cas d'une douleur morale, comme la dépression, même si on a plein de cachetons, si la cause n'est pas reconnue, comprise et résolue, la dépression se poursuivra. Et on sait pas quand cela prendra fin, sachant qu'il y a des rechutes s'il n'y a pas un bon remède.

Aussi c'est comme si ça voulait dire que rien n'est fait pour la dent malade ou pour éviter d'avoir une ou des dents malades. Comme prendre soin de soi, se protéger.
Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit toujours.

C'est assez bizarre parfois, la douleur. Aussi une douleur morale peut se manifester physiquement. C'est relié...


Une personne m'a dit un jour, parce qu'elle souffrait moralement, ne pas vouloir se rendre à une fête de famille de Noêl. J'ai demandé qu'est-ce que t'a dit pour te décommander ? Elle a dit : "j'ai dis que j'avais une gastro, parce que sinon, ils ne comprendraient pas, n'accepteraient pas." Elle a reçu des mots de consolation et des souhaits de rétablissement tout naturellement...
:roll: :-(

Ou il y a des gens qui trouvent une souffrance morale tellement insoutenable qu'ils s'en prennent à eux-même physiquement, comme les coups de poing, la tête dans le mur, les scarifications.

Mais l'attitude sage si la douleur ou la souffrance est trop forte, intense, insupportable, nous domine, ça arrive, on l'accepte, "on prend son mal en patience", on se tapi dans son coin, on se retire, on se ralentit pour économiser l'énergie, et attendre que ça se passe. Car ça passera. Jusqu'aux soins adéquat, par d'autres et par soi-même.
Accepter sa force aussi bien que sa vulnérabilité.

J'ai lu ceci récemment :

"En devenant plus sages, nous prenons conscience que le fait de bloquer le flot des sensations ne constitue pas une réponse efficace. Les sensations primaires sont simplement des sensations, et chaque jour est fait de milliers de moments plaisants, douloureux et neutres,aussi bien pour vous que pour Condoleeza Rice, le Dalaï-Lama, Mick Jagger et même le Bouddha.
Ces sensations ne sont ni mauvaises ni erronées. Elles sont le cours de la vie. Ma collègue Sylvia Boorstein écrit : " Quel soulagement ce fut pour moi d'aller à ma première retraite méditative et d'entendre des gens qui semblaient très heuereux d'exprimer clairement la vérité _ la Première Noble Vérité qui est que la vie est difficile et douloureuse, simplement de par sa nature même, et non, pas parce que nous nous y prenons mal."
Notre expérience douloureuse ne représente pas un échec. Les maîtres de méditation ont des maladies et des douleurs comme nous autres. Shunryu Suzuki, Ramana Maharshi et le seizième Karmapa moururent de cancer. Ajahn Chah souffrit d'une hémorragie cérébrale qui le plongea pendant des années dans le coma, et voici ce qu'écrit Lama Yéshé à propos de l'incroyable épreuve de longues périodes d'hospitalisation dues à des insuffisances cardiaques : " Après quarante et un jours de soins intensifs, mon corps était comme le seigneur d'un cimetière, mon esprit comme un anti-dieu et ma parole comme l'aboiement d'un vieux chien fou. " Et pourtant, c'étaient des maîtres. Leur pratique consistait à accepter de bonne grâce les expériences plaisantes, douloureuses et neutres."

Jack Kornfield - Bouddha mode d'emploi
Dernière modification par Katly le 26 juin 2013, 08:04, modifié 2 fois.
longchen2

ted a écrit :(...)
Quand je pense qu'il y a 10 ans, dans ma période Zen intense, j'avais demandé à un dentiste de ne pas m'anesthésier et j'avais fait une sorte de zazen dans le fauteuil pendant qu'elle me soignait. zeeeennnyyy (...)
:shock: tu étais sacrément déterminé !
C'est curieux je trouve la synchronicité entre ton problème dentaire et le moment où tu comptais commencer ta retraite. Il y a peut être quelque chose à comprendre, ou pas, si c'est juste un obstacle.
Bon courage, malheureusement je serais aussi démuni que toi dans la même situation. Vivement ton rdv chez le dentiste donc !
FleurDeLotus
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Flocon
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Katly a écrit :En devenant plus sages, nous prenons conscience que le fait de bloquer le flot des sensations ne constitue pas une réponse efficace. (J. Kornfiedl)
Bien sûr, c'est pour ça que je parlais de "truc", car ce n'est vraiment pas davantage et c'est sans grand intérêt. Ce n'est pas très difficile, mais une fois qu'on y est arrivé, on se dit "bof!"... Sauf peut-être en cas d'une rage de dents où l'on ne disposerait pas d'analgésiques, là ça peut être utile. :lol:

Cela dit, on peut employer les techniques de ce genre dans un but positif, enfin, selon mon expérience : j'ai souffert de douleurs intenses liées à une maladie grave (il y a des années, c'est du passé :) ) et j'avais un traitement par morphiniques, qui me posait des problèmes dans mon métier (des troubles de la mémoire : charmant quand on fait cours face à une classe difficile et qu'on ne trouve plus ses mots :???: ). Je voulais donc arrêter ce traitement, ou du moins le diminuer : j'ai alors eu recours aux techniques de concentration, avec succès puisque j'ai pu abandonner la médication chimique, et donc échapper à ses effets secondaires... Je n'ai pas regretté l'effort fait pour acquérir ces méthodes anti-douleur un peu particulières.

Pour le reste, je suis d'accord : un des points forts du bouddhisme est justement qu'il ne sépare pas le corps de l'esprit, que ce soit dans la santé ou dans la maladie. ba11
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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