Concepts et réalité

Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

ted a écrit : ... C'est comme planter une graine dans notre propre continuum.
Le bouddhisme serait donc un peu hermaphrodite en quelque sorte...
Hermaphrodite était un être fabuleux qui réunissait les deux sexes dans un même corps.
Fils d'Hermès et d'Aphrodite, éphèbe d'une merveilleuse beauté, il fut élevé sur le mont Ida de Phrygie
il se baignait un jour dans une fontaine près d'Halicarnasse en Carie, quand Salmacis, la nymphe de la source, le vit. Salmacis était une naïade qui n'aimait rien faire ni chasser ni tirer à l'arc et seule la solitude lui plaisait. Elle s'éprit de lui, l'enlaça fortement et demanda aux dieux d'unir leurs deux corps en un seul.
Cette prière fut exaucée, et quiconque venait se baigner dans cette fontaine subissait une transformation analogue. Cette conception d'une divinité double est en réalité d'origine asiatique. -
http://mythologica.fr/grec/herma.htm
<<metta>>
Avatar de l’utilisateur
michel_paix
Messages : 1188
Inscription : 09 novembre 2008, 21:58

Bonjour Lausm, ça existe pas une bodhicitta, c'est pour dire en poésie "aspirer vers telle réalisation avec des pratiques pédagogiques pour y arriver en 7 points", et il y a celui qui est accompli dans cette aspiration, un Buddha, un ancien Bodhisattva, celui dans le passé qui a fait le voeux de devenir Buddha. Il faut voir la bodhicitta comme un synonyme "d'aspiration" qui s'appuie sur la compassion "aider autrui".

Il est sur que la poésie nous sommes tous déjà Bouddha qui s'ignore, il en reste pas moins qu'il faut une "aspiration profonde de se connaître soi-même dans l'unique but d'aider ceux qui s'ignorent eux-mêmes, si tu as pas cette "aspiration de te connaître toi même dans le seul objectif d'aider ceux qui s'ignorent eux-mêmes, en toi la bodhicitta n'est pas présente, car aspirer a se connaître soi-même sans l'objectif d'aider autrui, c'est pas la bodhicitta, car elle doit obligatoirement s'appuyer sur la compassion en venant en aide, donner un Dhamma est ce qui a de plus précieux comme don a partager.

Le mahayana est centrale, je pratique pour les autres, le zen n'a pas la même "objectif de fond" que le mahayana, ni celui du theravada, toutes les voies ne montent pas la même montagne, mais toutes finissent par voir un certain horizon "poétiquement".

<<metta>>
:)
Jean

Rentrer dans les pratiques, c'est peut être du a un sentiment claustro phobique. Vouloir se débarrasser des œillères, des murs, des opinions , des attitudes mentales, de toutes les vieilles chansons que l'on ressent nous parasiter et empêcher de nous épanouir.

On peut voir ces pratiques comme l'accompagnement d'un processus naturel comme la fleur qui s'ouvre au soleil, comme la chenille qui devient papillon. Il ne faudrait pas qu'observer ou trop mentaliser le processus le ralentisse en transformant quelque chose de simple en quelque chose de compliqué. . C'est peut être comme mettre trop d'engrais à une plante, ça peut perturber son évolution. Il y a des doses à respecter, mais aussi, la dose peut varier suivant chacun. La dose et le type d'engrais optimums sont différentes pour des patates, des légumineuses ou des tomates. Il y a aussi le type de sol (la situation) à prendre en compte
ted

jules a écrit :Le bouddhisme serait donc un peu hermaphrodite en quelque sorte...
Le bouddhisme, je ne sais pas... Mais le continuum de conscience,sans aucun doute... :D Nous nous donnons naissance à nous-mêmes.

Je me demande même parfois si des manifestations plus évoluées de notre propre personne, ne nous viennent pas en aide.
Mais là, on bascule dans la SF : le gars adulte qui remonte le temps pour aider l'ado qu'il était. :D
ted

Jean a écrit :Il ne faudrait pas qu'observer ou trop mentaliser le processus le ralentisse en transformant quelque chose de simple en quelque chose de compliqué. .
Le problème, c'est qu'il y a des personnes qui ont besoin de mentaliser, de "comprendre" tout ce qu'elles ressentent. De le rationnaliser. De l'expliquer.

Je ne sais pas si j'en fais partie, mais si on me dit "avale ce truc" ou "mange ça", et bé, j'ai besoin de "savoir" la composition du truc pour essayer de "justifier", "d'expliquer" de "comprendre" ce que j'ai ressenti. Et parfois j'ai eu des surprises. Parce qu'un ingrédient, un seul, avait manifestement provoqué ma réaction. Le reste était, disons, superflu.

Par exemple, j'éprouve pas le besoin d'apprendre le japonais ou le tibétain, pour essayer d'être bouddhiste. Mais je sais qu'il y a des personnes pour qui c'est très important. Je dois reconnaitre qu'il y a une saveur dans les langues étrangères, et que cette saveur disparait parfois à la traduction. Ya quelque chose d'impalpable.

- Peut être que c'est dû au cerveau qui ne fait pas appel aux mêmes zones pour les langues maternelles et étrangères ?
- Peut-être que s'ouvrir à la langue de l'autre, initie un élan, un état d'esprit de réceptivité, qui n'est pas présent dans un enseignement donné dans notre langue maternelle ?

Hop, c'est parti, j'essaie de trouver des explications... :D
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

ted a écrit :
Je me demande même parfois si des manifestations plus évoluées de notre propre personne, ne nous viennent pas en aide.
Mais là, on bascule dans la SF : le gars adulte qui remonte le temps pour aider l'ado qu'il était. :D
Ou l'ado qui remonte le temps pour donner à l'adulte l'impression d'avoir progressé; qui sait, SF pour SF. <<metta>>
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

ted a écrit :Le problème, c'est qu'il y a des personnes qui ont besoin de mentaliser, de "comprendre" tout ce qu'elles ressentent. De le rationnaliser. De l'expliquer.
C'est vrai : je connais bien ce problème. :oops:
Je crois qu'il existe un terme dans le vocabulaire pali pour le décrire : c'est papañca, la prolifération des formations mentales.

On peut en lire une définition ici.

Le canon pali contient des suttas qui mettent en garde contre papañca, en le décrivant comme un poison, et en le rattachant à trois tendances malsaines : l'avidité, l'orgueil et les vues spéculatives. Mais le contre-poison est facile à trouver ; c'est sati, l'attention sereine. (Ne me demandez pas les références : j'écris de mémoire donc tout est donc à vérifier).

Le Chan chinois n'est pas toujours tendre dans ce domaine non plus : Lin Tsi par exemple a eu des phrases très rudes contre les coupeurs de cheveux en quatre et les discoureurs impénitents dans mon genre. :lol: Mais heureusement, Dôgen, qui semble avoir bien connu le problème, a écrit des textes rassurants à ce sujet (il en a profité au passage pour étriller Lin Tsi en l'accusant de ne rien comprendre à l'éveil :lol: , mais c'était des querelles d'écoles propres au Japon médiéval, qui sont l'aspect périmé de son œuvre). Il décrit la prolifération des formations mentales par une belle image : l’entrelacs des lianes, en japonais kattô, et il y voit simplement l'expression naturelle de la complexité de l'esprit humain. C'est le bon côté du Zen Sôtô : on ne rejette rien, on reste simple et tranquille avec tout ce qui se produit. :D

Mais c'est vrai que quand il y a trop de lianes, c'est beau, c'est complexe, mais on risque aussi de se prendre les pieds dedans ou de se laisser fasciner : à chacun de voir comment il cultive son esprit.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
boudiiii !

Flocon a écrit : l’entrelacs des lianes, en japonais kattô...
Malin le singe <<metta>>
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

boudiiii ! a écrit :
Flocon a écrit : l’entrelacs des lianes, en japonais kattô...
Malin le singe <<metta>>
Ha ha, oui, comme Tarzan d'ailleurs, heureusement qu'il ne savait pas qu'attraper les lianes mais aussi les lâcher.
:oops: Scuse Boudiiii...En fait je suis revenu à l'age de quatre ans, lorsque je croyais bon d'expliquer les blagues. :lol:
lausm

Voir que le zen n'a pas le même objectif de fond que mahayana ou theravada, est à mon avis se fixer sur une identification qui restreint la portée du regard que ces voies sont censées apporter : un regard panoramique vers l'infini sous un ciel sans limite.
A la fin du zen il n'y a plus de zen, et c'est ça le zen!
D'abord, le zen fait partie du Mahayana, et il est enseigné dès le départ qu'on ne pratique pas que pour soi...car pratiquer pour soi seulement serait perpétuer une vision dualiste.
C'est d'ailleurs ce qu'on dit dans les quatre voeux du bodhisattva : dans le premier on pratique pour aider les autres, et on fait voeu dans le dernier d'accomplir la voie du Bouddha.
Dès le début j'ai senti que pratiquer moi avec moi-même, n'était pas limité à ce moi mais me renvoyait aux autres, et que s'éveiller tout seul était un non sens total : on ne peut s'éveiller qu'avec un témoin de cet éveil, donc un autre qui l'atteste par sa présence....là dit comme ça ça paraît pompeux, mais vingt ans après je peux mettre les mots sur ce qui était alors ressenti pur.
Cela dit, ma maigre et superficielle connaissance du Shobogenzo (qui cela dit n'est pas ma référence première, j'aime bien ne pas oublier les chinois et d'autres), me semble me rappeler que Dogen a abordé ce genre de points, dans tout ce qui concerne la transmission.

Pour rejoindre ce que disait Dogen, Kodo Sawaki disait clairement, dans le même registre, qu'il fallait apprendre à embrasser simplicité comme complexité.

Mais le zen n'a pas tendance à dire qu'on commence en bas pour finir en haut : on commence là où on est et on finit là où on arrive!!....

Mais on essaie de ne pas pratiquer cela : mouse(*) ni cela : Booky buddy en excès, sous peine d'arriver à ce résultat: Smiey_zinzin
Répondre