Guérir les autres par l'exemple, est-ce possible ?

ted

  • Il pratique pour le bien des deux,
    Le sien propre et celui de l'autre,
    Lorsque, sachant la colère de l'autre,
    Il maintient attentivement son calme.

    Alors qu'il parvient à réaliser la guérison
    Des deux, la sienne propre et celle de l'autre,
    Ceux qui le considèrent comme un imbécile
    Ne comprennent pas le Dhamma.
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/s ... 1-004.html

Il serait possible de guérir les autres de la colère, simplement en leur donnant l'exemple ? :shock:
tongra

ted a écrit :
  • Il pratique pour le bien des deux,
    Le sien propre et celui de l'autre,
    Lorsque, sachant la colère de l'autre,
    Il maintient attentivement son calme.

    Alors qu'il parvient à réaliser la guérison
    Des deux, la sienne propre et celle de l'autre,
    Ceux qui le considèrent comme un imbécile
    Ne comprennent pas le Dhamma.
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/s ... 1-004.html

Il serait possible de guérir les autres de la colère, simplement en leur donnant l'exemple ? :shock:
L'intention, dans le dharma, est un mot traître ! Il peut aussi très bien faire gonfler l'ego et maintenir dans une dualité "bien pensante".
longchen2

Cette question n'est pas si évidente.
Selon ce que je comprends, nous ne pouvons pas purifier les obscurcissements des autres (je pense que cette expression pourrait être équivalente au fait de guérir d'un point de vue bouddhiste), mais nous pouvons purifier les nôtres.

Quant à savoir ce que peut faire un grand Bodhisattva ou un Bouddha, ce n'est pas si clair pour moi, mais leur Compassion étant sans limite, s'ils pouvaient nous faire réaliser instantanément l'Eveil, comme par un coup de baguette magique, je crois que cela serait déjà fait. Donc ils ne le peuvent pas, du moins pas par un coup de baguette magique, même s'ils possèdent de grands siddhis (pouvoirs).
C'est ce que je crois comprendre.
Katly

Je ne sais pas si cela répondra vraiment tout à fait à la question, mais enfant, j'avais un grand-père assez calme et sage, cela me rendait bien, un bien-être nourrissant et spacieux. Je respirai la vie auprès de lui, et j'étais calme et joyeuse, tranquille. Et s'il avait pu être là beaucoup plus longtemps, cela se serait ancré beaucoup plus profondément en moi.

Sans qu'il soit question d'intention ou pas, il y a un contact nourrissant naturellement avec des personnes, parfois, qui donne l'eau et la lumière qu'il faut...
Si quelqu'un d'agité dans son esprit entre brutalement dans une pièce remplie de personnes cela aura une incidence, plus ou moins sur toutes et inversement, quelqu'un de très calme répandra ce calme autour de lui.
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axiste
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La colère est comme un feu, et faire des flammes supplémentaires l'avive à mon avis...
Je suis de l'avis de Katly, les états d'esprit sont contagieux. Alors quand j'ai la chance de croiser des états d'esprits sereins, je les remercie beaucoup. Ils sont comme des étoiles qui illuminent.
Quelquefois on parle de "colère juste", mais je ne crois pas qu'elles existent, elles ne sont jamais "justes" parce qu'elles sont l'expression d'une souffrance...et alors elles connaissent des débordements.
Parfois on se dit que l'autre ne peut entendre que si l'on crie plus fort, mais alors il n'entend toujours que la colère...on ne lui apporte pas grand chose.
Quand j'étais enfant je me mettais souvent en colère, et c'était aussi une réponse à mon environnement, à des situations. Je pouvais pleurer des heures dans ma chambre et le seul truc qui me calmait c'était l'épuisement...soudain, un grand calme. Ca allait au delà de la colère, c'était un truc auquel ma colère ne croyait plus...au fond, tout au fond, il n'y avait rien, rien qu'un calme gigantesque qui envahissait tout. Quelquefois ça m'emportait aussi, je m'endormais, je tombais dedans. D'autre fois je prenais contact avec ce calme et je le remerciais totalement. Seul lui pouvait apaiser ma colère.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Katly

Depuis que j'ai connu une dépression, il y a plus de quinze-ans, il arrive assez rarement, maintenant, qu'un souvenir douloureux ou un contact avec quelqu'un de brutal, agressif, malveillant, blessant, me mette dans un état d'angoisse très forte, palpitation, panique, cage thoracique et tête compressée, manque d'air. C'est une intense souffrance, sous son emprise, de désarroi, d'impuissance, je peux me fâcher pour en sortir. Comme quelqu'un pris dans des décombres, ou dans un sable mouvant. J'essaie de m'éloigner de ce feu, parfois sans y parvenir. C'est une tempête énorme en quelques secondes. Sauf si quelque chose me ramène à l'instant présent, ou à quelque chose de bon, de calme, de bienveillant et d'un coup tout se relâche en pleurs. Tout s'en va, la douleur, et la respiration revient, le sourire. Ou il me faut m'éloigner, m'allonger, laisser aller, laisser couler pour retrouver mon calme et ma paix.
J'aime vraiment pas du tout, quand ça m'arrive, que ça revient, car cela me prend énormément d'énergie, et j'ai alors de l'aversion pour ces contacts. C'est fatiguant.
Je peux les identifier avant, je préviens, mais pas toujours.
Mais paradoxalement, dans certains cas de situation vraiment grave je n'ai pas de panique, d'angoisse s'il y a besoin d'aide urgente, un enfant blessée, un animal accidenté, une alerte incendie...


Je pense donc que l'exemple de quelqu'un de calme est une aide précieuse. On devrait se réjouir qu'il y est des personnes ainsi en cas de d'accident, ou de catastrophes par exemple.
Et s'il y a intention, c'est positif aussi, car cela veut dire peut-être aussi que cette personne se calme elle-même pour le bien-être de l'autre.
L'égo, c'est quand il y a une image fausse de calme, une illusion qui est menacée, cela n'a pas d'effet véritable de guérison sur l'autre, c'est seulement vouloir garder une supériorité.
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jules
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Dans le film sur la vie de Dogen, il y'a un moment où une personne est assiégée par les démons de la colère. Dogen, après avoir essayé de le raisonner, finit par s'asseoir en zazen...L'autre finira par en faire de même. C'est un beau passage du film je trouve.

<<metta>>
Katly

Lorsqu'on peut maintenir son calme dans une situation, et que le coeur a une bonne "carapace", on peut ne pas prendre la colère de l'autre, ses insultes.
L'autre arrête alors d'en fabriquer et d'en lancer sur sa cible favorite. A moins d'avoir un gros problème.
Il y a une autre chose que je connais récemment, et qui est assez bien aussi, un peu plus psycho, c'est de rendre ( pas insulter à son tour ) mais de rendre symboliquement la colère, l'insulte reçue à celui ou celle qui l'a proférée. Les actes symboliques comme ça sont employés depuis des temps anciens et c'est assez libérateur même pour des gens qui ont reçut beaucoup de colère ou d'insultes d'autrui. Cela "désherbe" un peu autour des petites fleurs...



@ Jules j'aimerai bien voir ce film sur Dogen, j'espère en français...
Zazen... jap_8
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jules
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Katly a écrit :
@ Jules j'aimerai bien voir ce film sur Dogen, j'espère en français...
Zazen... jap_8
Bonjour Katly,

Non, il n'est pas sous titré malheureusement, mais vraiment, si tu baragouines un peu l'anglais comme moi, tu peux apprécier ce film.


viewtopic.php?f=86&t=7793

<<metta>>
Katly

crysmiley j'baragouine même pas. Tanpi, je regarderai les images. :D Merci.
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