Adrien a écrit :
lausm a écrit :J'avais essayé une façon de faire que j'avais lue dans un livre de Jérome Calmar sur le chan chinois : il parlait de retraites où il s'agissait meme pas de faire de la méditation assise, mais de se concentrer sur ses sensations...ce qui revient a bien des égards a la technique décrite par Adrien.
Là je ne suis pas trop d'accord, parce que j'ai déjà pratiqué cela sans pour autant me relaxer convenablement. Il est vrai que l'observation des sensations aura quand même une influence positive à ce niveau, mais pour une méditation quotidienne, ça n'a pas le même effet que de chercher les zones tendues et de les relâcher intentionnellement. Et pour ce qui est du mental, il est tout à fait possible qu'il reste tendu pendant cette pratique (même si cela veut dire qu'on ne pratique pas comme il faudrait). Ce que tu décris dans la suite de ton message ressemble plus à ce dont je parles : ne fais-tu pas de différence ?
Quand je relie cette observation des sensations, avec ce que j'avais lu du theravada en tant qu'observations des sensations perceptions, pour moi je ne vois pas où est la différence.
D'ailleurs quand je m'assieds je ne cherche pas ce qui est différent ou pas : je m'assieds et je laisse la conscience se poser sur ce qui est : il y a le corps et ses sensations, les pensées qui font des cabrioles ou pas, la respiration qui se tient en lien entre ces deux aspects, et tous les aller retour entre ce qui est sensations plus denses, corporelles, et celles qui le sont moins-pensées, émotions, etc...-mais qui y sont liées.
Quand on se concentre sur les sensations, sans scan du corps systématique, on va forcément sur des zones plus prioritaires que d'autres. Qui sont peut etre les plus demandeuses...par contre comme j'avais dit, j'ai essayé cette concentration sur les sensations, pendant zazen, et du coup pas de souffrance physique : l'observation absorbait toute l'énergie, qui se réinvestissait dans le corps au lieu de s'en échapper en pensées plus abstraites. Du coup le temps ni l'espace ne conditionnaient plus tellement l'assise : il y avait juste s'asseoir et etre avec ça.
C'est une expression plus zen, mais c'est vrai que l'on rencontre moins cet aspect particulièrement indien de classifier les étapes.
Or je pense qu'en fait, cela est utile pour la pédagogie, mais dans la pratique, les situations ne se présentent pas forcément dans un ordre donné : on vit une globalité, et les outils reçus permettent de gèrer ce qu'il se produit dans le champ de la conscience, on s'approprie ces outils.
Dans le theravada il y a une expression qui catégorise les expériences, dans le zen la pédagogie est plus globale et intuitive, cela dit il y a plein de trucs qui sont transmis plus de façon verbale, avec la méditation, un livre comme "zen et vie quotidienne" montre qu'il y a plein d'approches spécifiques du zazen qui existent pour l'enseigner.
Concernant le mental qui serait tendu alors que le corps pas, je ne peux vraiment souscrire : si le mental est perçu tendu, il y a forcément un pendant dans le vécu corporel qui y est lié et qui n'est pas advenu a la conscience.
Or, de ma petite expérience,, j'ai constaté que les zones corporelles tendues étaient toujours celles qui échappaient a ma conscience.
Donc, conscience égale circulation plus libre de l'énergie...on retrouve ça en qi gong, où il est dit que la conscience attire le Qi.
Si il y a tension du mental, peut etre est-ce a cause de l'intention de se détendre, et de l'impression de ne pas y etre...alors qu'il faut parfois juste reconnaitre que cet état est déja la, qu'on y est déja, au lieu de le chercher toujours ailleurs, plus loin, et de se croire pas capable de le réaliser.
PArfois on ne se croit pas digne d'etre un bouddha, alors on se prive de ce plaisir simple d'etre juste éveillé, d'etre juste soi meme, d'etre juste ce qu'on est comme on est.