A la recherche des sages

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axiste
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Car il s'agit bien d'un choix.
Je n'en suis pas si sûre...et d'ailleurs, qui choisit ?
Pour choisir, il faut mettre à distance les choses, et donc être quelqu'un
Sinon, on est ces choses
Alors sans doute, ça se travaille aussi, par choix…on peut devenir parce qu'on a vu qu'on y était pas…
Mais c'est pas si simple, il faut continuellement un mouvement de distanciation et de zoom sur les choses, un va et vient incessant, comme une respiration
Quand on devient ces choses, on en prend conscience après coup seulement
Bref, on est toujours à côté de soi même quelquepart…entre être et penser être.
La pensée comme un bras invisible nous tire sur le côté: met toi là nous dit-elle…et pendant ce temps, on y est pas
Quand on y est, on ne pense plus et alors on disparait, mais on doit réapparaître forcément ailleurs
Bon, c'est compliqué hein ? :cool:
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :
ted a écrit :Car il s'agit bien d'un choix.
Je n'en suis pas si sûre...et d'ailleurs, qui choisit ?
C'est toi, qui choisit Axiste, "toi". Tu as ton libre-arbitre. :)
ted a écrit :L'homme est une combinaison psycho-physique, portée par son karma, avec des opportunités de libre-arbitre qui peuvent se manifester dans des moments clés, juste avant qu'une pensée ne soit vue comme "nôtre", juste avant un acte. Le regard critique est d'abord enseigné par les institutions morales, sociales et religieuses. Il est ensuite approfondi par les enseignements bouddhistes jusqu'à un degré de précision ahurissante ! (par vipassana, zazen, les pratiques tantriques, etc....) A l'arrivée, on obtient une personne vigilante, pour qui son fonctionnement intime n'a plus aucun secret. Quoi qui se passe en elle "elle le sait". Mais même ce regard vigilant ne suffit pas pour en faire un éveillé. lI faut, de plus, faire le choix de la compassion, le choix de la générosité, le choix du partage, le choix du don, le choix de la liberté, le choix de la justice, le choix de la fraternité, le choix de l'esprit d'éveil. Car il s'agit bien d'un choix. Et non de facultés présentes spontanément et naturellement en nous.

Voilà pourquoi les sages sont si rares. Car même des personnes qui maîtrisent des techniques méditatives avancées, ne sont pas obligées de faire le choix de l'esprit d'éveil. Même celles qui parlent de fraternité, de liberté, de justice, peuvent très bien jongler intellectuellement et brillamment, avec des concepts. Peuvent tenir un discours, fraternel, pieux ou vertueux. Peuvent prendre des décisions au nom du bien de tous, qui ne seront finalement qu'au service de l'égo de quelques-uns.

Les enfants apprennent très vite à faire semblant. Et dès que les parents ont tourné le dos hop ! On voit tout de suite ce qu'il en est vraiment de leur adhésion. Les adultes passent leur temps à se mentir et à minimiser leurs kilesas. Les sages dont parle le Bouddha, existaient peut être en grand nombre à son époque. De nos jours, ils se font rares. En tout cas, c'est mon avis. Je respecte le tien (Robi). Si tu penses que l'homme est bon par nature, c'est un avis respectable, mais ce n'est pas ce que nous enseigne le bouddhisme.
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axiste
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Je trouve ce passage judicieux et c'est pour ça que j'ai écrit là
Mais si les opportunités de libre arbitre se font avant qu'une pensée ne soit vue comme notre, il faut bien que l'on ait disparu pour être libre.
Donc, qui est libre..il n'y a personne là pour être libre.
Quand on redevient une personne, avec la conscience d'être quelqu'un de défini, on perd cette liberté.
Nous clignotons.
Nous sommes des courants alternatifs.
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- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :Quand on devient ces choses, on en prend conscience après coup seulement
.../...
Quand on y est, on ne pense plus et alors on disparait, mais on doit réapparaître forcément ailleurs
axiste a écrit :Je trouve ce passage judicieux et c'est pour ça que j'ai écrit là
Mais si les opportunités de libre arbitre se font avant qu'une pensée ne soit vue comme notre, il faut bien que l'on ait disparu pour être libre.
Donc, qui est libre..il n'y a personne là pour être libre.
Quand on redevient une personne, avec la conscience d'être quelqu'un de défini, on perd cette liberté.
Nous clignotons.
Nous sommes des courants alternatifs.
Oui Axiste. On peut faire des expériences de non-dualité. Et c'est normal de voir disparaitre la distance.
Mais si le Bouddha a dit qu'il n'y avait pas de soi, il n'a pas dit qu'il n'y avait personne. Ce serait du nihilisme sinon.
Tu n'as pas tort. Ultimement, on ne fait plus de choix entre bien et mal parce qu'on a dépassé la discrimination.
Mais ici, on ne parle pas de cette sagesse là. En tout cas, le Bouddha en parle peut être, mais je suppose que "l'avis des sages" n'est pas compris de cette façon par le lecteur lambda.

En effet, la liberté est un concept de prisonnier.
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axiste
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Mais ici, on ne parle pas de cette sagesse là.
Sorry, pas lu tout le fil, de quelle sagesse est-il question ici ?
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Baaaah ! de la sagesse des "bonnes" décisions à prendre. :oops:
axiste a écrit :Mais si les opportunités de libre arbitre se font avant qu'une pensée ne soit vue comme notre, il faut bien que l'on ait disparu pour être libre.
Donc, qui est libre..il n'y a personne là pour être libre.
Je crois que tu as tout compris du Bouddhisme. ba11
Robi

ted a écrit :Robi, à propos de la justice, de la fraternité et de la liberté, tu as écris au départ : "Même un enfant en a le sens",
ce qui sous-entendait (en tout cas je l'ai compris comme ça), que dès les plus jeunes âges, ces valeurs sont naturellement présentes. .
Salut,
ce que j'ai surtout dit c'est répondre à la question Mais, qu'est ce que l'avis des sages, au fait ? et j'ai répondu que l'avis des sages c'est d'aller dans le sens de la justice, la fraternité, la liberté, etc...
Et en effet que serait l'avis d'un sage si il n'allait pas dans le sens de ces valeurs... (qui s'imaginerait un sage injuste, sans fraternité, sans le souhait que les autres soient libres etc... ça ne sarait plus un sage tout simplement...)

D'avoir dit que les enfants en ont le sens ce n'est qu'un surplus au sujet. Et ce que j'ai dit est vrai, nous sommes tous constitué ainsi avec une tendance pour le meilleur (la sagesse par exemple) et une tendance inverse (l'ego survalorisé, la confusion, etc...). C'est ainsi et heureusement ce sont les tendances positives qui en général l'emportent et depuis toujours puisque l'homme survie ne se laissant submergé par les tendances négatives que dans les périodes trés sombres de sa longue histoire...

Si les trés grands sages guides de l'humanité sont rares (genre fondateurs de religions) il n'en reste pas moins que beaucoup reconnaissent la sagesse de ces sages-guides de l'humanité et les suivent ce qui constitue une preuve de sagesse (de les suivre), et ceux-là (qui les suivent) ne sont pas si rares que ça...
ted

Merci Robi.
:)
Qu'est ce qu' "un campagnard bien dans ses bottes" au fait ?
Robi

ted a écrit :Merci Robi.
:)
Qu'est ce qu' "un campagnard bien dans ses bottes" au fait ?
De rien.
C'est quelqu'un qui vit à la campagne et qui cherche sa satisfaction en privilégiant sa tendance naturelle aux valeurs essentielles et qui connaissant sa tendance tout aussi naturelle à l'inverse se surveille...
ted a écrit : Si tu penses que l'homme est bon par nature, c'est un avis respectable, mais ce n'est pas ce que nous enseigne le bouddhisme.
Je croyais que le mahayana enseignait que nous avons tous naturellement la nature de Bouddha.
ted

Robi a écrit :
ted a écrit : Si tu penses que l'homme est bon par nature, c'est un avis respectable, mais ce n'est pas ce que nous enseigne le bouddhisme.
Je croyais que le mahayana enseignait que nous avons tous naturellement la nature de Bouddha.
Le Tathagatagarbha, c'est pas tout à fait ça. C'est une graine d'éveil, une potentialité. Ce n'est pas une "nature" en-soi, même si on l'appelle ainsi. Le mahayana reconnait l'absence d'en-soi, de nature propre, comme toutes les écoles bouddhistes. :cool:
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