Forum Bouddhiste Dhamma

Je me demandais s'il y avait un rapport étroit entre la croyance en un soi, et cette attitude détestable qu'on appelle "l'égoïsme".
Vous savez ? Ces personnes qui n'agissent que par intérêt personnel, qui ne pensent qu'à elles, jamais aux autres, ou si peu. Qui sont menées par la recherche d'un plaisir individuel, qui veulent s'approprier n'importe quoi (même des êtres humains).

Cependant, il me semble qu'il y a des religions où la croyance au soi est très forte et où les pratiquants savent pourtant être généreux, bienveillants et solidaires. Mais peut-être que leur égoïsme n'est simplement pas apparent ? Je ne sais pas...

Alors, l'égoïsme, est-ce une conséquence de la croyance en un égo ?

Personnellement, je répondrais "non" à la question du titre. Toutes les religions prônent l'altruisme sous une forme ou une autre, et si l'on veut sortir du domaine religieux, une philosophie où la croyance au soi était fondamentale comme le stoïcisme mettait au premier rang des vertus à cultiver la générosité désintéressée envers tous les êtres. Par ailleurs, il me semble qu'on a relevé des comportements altruistes réciproques chez nombre d'animaux, qui ne doivent guère connaître l'anatta bouddhiste.

Ce qui n'empêche pas que dans le cadre du bouddhisme, anatta puisse constituer un outil de choix pour lutter contre l'égoïsme.

L'égoïsme peut prendre toutes sortes d'apparences subtiles. Il peut même se camoufler en altruisme. D'où l'importance de l'humilité.

Est-ce que la présence ou la croyance en un égo, n'implique pas automatiquement l'égoïsme, par definition ? Même si cet égoïsme se manifeste à des intensités diverses et n'est pas forcément perceptible au premier abord ?

Je dirais qu'anatta, sans être la seule, est la meilleure façon de lutter contre l'égoïsme, parce qu'elle est son antidote direct et définitif.

Quand on appuie l'adhésion au soi personnel par des principes philosophiques ou religieux, il est malgré tout possible de développer un véritable altruisme dans le sens où l'ego est toujours là mais presque imperceptible comme une goutte de jus de citron dans un lac d'eau sucrée.