Forum Bouddhiste Dhamma

Siddhartha Gautama a eu deux brahmanes comme maîtres : Arada Kalama et Udraka Ramaputra.

Si je comprends bien, avec une Vue qui cultivait pourtant le soi, on pouvait arriver jusqu'au huitième jhana ! !! Jusqu'à la sphère de ni perception/ni non-perception ? C'est quand même énorme !

Finalement, l'abandon du soi ne serait utile que pour la toute dernière étape ? Celle de la libération ? Pourquoi l'enseigner si tôt alors, de nos jours ?

• Le Bouddha fut influencé par les concepts de son époque et de son temps. Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama, mais ce qu'il apprit – maîtriser le septième dhyāna, la sphère du néant – ne lui sembla pas suffisant.
  
  Il se rendit à Rajagriha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyāna, la sphère de ni perception ni non-perception. Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le nirvana.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Siddhartha_Gautama

ted a écrit :Siddhartha Gautama a eu deux brahmanes comme maîtres : Arada Kalama et Udraka Ramaputra.

Si je comprends bien, avec une Vue qui cultivait pourtant le soi, on pouvait arriver jusqu'au huitième jhana ! !! Jusqu'à la sphère de ni perception/ni non-perception ? C'est quand même énorme !

Finalement, l'abandon du soi ne serait utile que pour la toute dernière étape ? Celle de la libération ? Pourquoi l'enseigner si tôt alors, de nos jours ?

• Le Bouddha fut influencé par les concepts de son époque et de son temps. Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama, mais ce qu'il apprit – maîtriser le septième dhyāna, la sphère du néant – ne lui sembla pas suffisant.
  
  Il se rendit à Rajagriha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyāna, la sphère de ni perception ni non-perception. Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le nirvana.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Siddhartha_Gautama

Sans doute parce qu'il vaut mieux s'y familiariser dès le début, car seuls, les dhyanas ne sont pas libérateurs, au contraire, leur pratique exclusive fait renaître dans les sphères élevées du samsara, mais du samsara quand-même.

Petite précision : la pratqiue des contemplations n'est pas propre au Brahmanisme, elle était pratqiuée par toutes les écoles de l'époque y compris par le mouvement réformateur des hors castes auquel avait appartenu Siddharata plus tard dans sa quete, à savoir, le mouvement réformateur des Samanas. On ne le dit pas assez, mais il en a été le vecteur par excellence, mais on se plait souvent à croire que "tout" le Dhamma est venu avec le Bouddha, ce qui n'est pas la cas bien entendu. La nouveauté qu'avait apporté Bouddha, c'était Vipassana, la méditation de la vision profonde sans laquelle il n'y a, vraisemblablement, aucune possibilité d'atteindre le Nibbana.

tirru... a écrit :Petite précision : la pratqiue des contemplations n'est pas propre au Brahmanisme, elle était pratqiuée par toutes les écoles de l'époque y commris par le mouvement réformateur des hors castes auquel avait appartenu Siddharata plus tard dans sa quete, à savoir, le mouvement réformateur des Samanas. La nouveauté qu'avait apporté Bouddha, c'était Vipassana, la méditation de la vision profonde sans laquelle il n'y a, vraisemblablement, aucune possibilité d'atteindre le Nibbana.

Coucou Tirru. En fait Sa Sainteté par exemple, dit que même ailleurs que dans le Bouddhisme, il y avait déjà une pratique de vipassana, sauf que cette pratique n'était pas orientée sur la vacuité de soi.

C'est cette vacuité de soi qui est le Sceau principal du Buddhadharma.

Salut Dharma,

Dharmadhatu a écrit : Coucou Tirru. En fait Sa Sainteté par exemple, dit que même ailleurs que dans le Bouddhisme, il y avait déjà une pratique de vipassana, sauf que cette pratique n'était pas orientée sur la vacuité de soi.

C'est cette vacuité de soi qui est le Sceau principal du Buddhadharma.

Tu veux dire la doctrine d'anatta ?

Oui, Tirru. Même si parmi les 16 caractéristiques des 4 Vérités, il y a une distinction entre le non-soi et la vacuité.

Dharmadhatu a écrit :

ted a écrit : Finalement, l'abandon du soi ne serait utile que pour la toute dernière étape ? Celle de la libération ? Pourquoi l'enseigner si tôt alors, de nos jours ?

Sans doute parce qu'il vaut mieux s'y familiariser dès le début, car seuls, les dhyanas ne sont pas libérateurs, au contraire, leur pratique exclusive fait renaître dans les sphères élevées du samsara, mais du samsara quand-même.

J'ai l'impression que c'est surtout vipassana qu'il faudrait adopter dès le début, puisque c'est ça qui ferait la différence d'après Tirru ?

En fait, c'est vipassana qui permettrait de scruter et de conclure que les phénomènes sont vides de soi.

Donc, tous les chemins contemplatifs pourraient mener à l'éveil si on adopte vipassana en dernier ressort ?

La contemplation n'est même pas le propre des univers bhramanique et bouddhiste.
On la retrouve dans de nombreux courants de spiritualité

ted a écrit : J'ai l'impression que c'est surtout vipassana qu'il faudrait adopter dès le début, puisque c'est ça qui ferait la différence d'après Tirru ?

En fait, c'est vipassana qui permettrait de scruter et de conclure que les phénomènes sont vides de soi.

Donc, tous les chemins contemplatifs pourraient mener à l'éveil si on adopte vipassana en dernier ressort ?

En fait ça dépend: seulement si ces chemins impliquent les causes spécifiques de l'Eveil; donc oui vipassana appréhendant le non-soi, et aussi la cause du rupakaya, les moyens habiles (pour le Vajrayana, ce sera le Yoga de la déité).

ted a écrit :J'ai l'impression que c'est surtout vipassana qu'il faudrait adopter dès le début, puisque c'est ça qui ferait la différence d'après Tirru ?

En principe il faut utiliser les deux techniques de méditations et il est fortement recommandé d'utiliser samatha pour apprendre à calmer son esprit ce qui peut être bien utile quand la partie devient très dure, voire insupportable en vipassana notamment lors d'une retraite. Dans le bouddhisme Theravada, il y a ces deux tendances qui se dessinent clairement chez les pratiquants avec d'une part les samatha yanika et de l'autre les vipassana yanika.