tirru... a écrit :- Qu'avez-vous retenu de toutes ces années de pratique, qu'avez-vous délaissé ?
<<metta>>
J'aurais tendance à répondre comme remind : "rien".
Mais il est un peu bizarre, vous avez remarqué ?
Il pratique le Dzogchen ou un truc comme ça. C'est des pratiquants un peu spéciaux qui intègrent à leur pratique tout ce qui leur arrive... Parait que c'est le top du top !
Je pratique depuis une quinzaine d'années, et ça m'a apporté des remarques bizarres de la part des gens, des scènes de ménage, des casse-têtes, des conflits d'intérêts (je suis d'une famille catho pratiquante), ainsi qu'un doute profond sur mon équilibre mental.
Concrètement, j'ai cessé de courir après la réussite sociale.
J'ai abandonné ma Ferrari pour une modeste Mercedes.
(
mais non je déconne !)
Je n'essaie plus d'avoir tout le temps raison, je me remets en question...
Je suis devenu végétarien et à moitié végétalien (fini les produits laitiers). Reste plus que les oeufs...
Je ne traite plus les gens de cons à tout bout de champ...
En fait, ils souffrent les gros cons ! Je respecte tout le monde.
J'essaie en tout cas...
Je ne considère plus les bouddhistes comme des fainéants qui passent leur temps assis par terre...
J'apprends énormément des autres maintenant... Même des personnes en apparence les plus humbles, les plus réservées... Mais aussi, auprès des plus rigides...
Ca me pique sous les pieds quand je me mets en colère : c'est insupportable ! Alors, j'évite !
(c'est vrai)
On dirait que je suis en meilleure santé. En tout cas, j'ai une maladie chronique qui a disparu : l'hypertension.
Je suis heureux parfois sans raison. Au début, j'ai pensé consulté un psy... On n'est pas habitué, c'est vrai, à cette sorte de joie...
Une chèvre m'a parlé un jour, dans une ferme. En tout cas, elle m'a regardé dans les yeux et ya comme un courant qui est passé...
(rigolez, c'est ça !)
J'ai appris à trouver normal des trucs bizarres.
J'ai appris à trouver bizarre des trucs normaux.
J'ai compris que le bouddhisme, c'était avant tout un truc à vivre : alors, j'ai dressé un autel dans le salon.
J'ai compris que la crise d'adolescence était l'arme absolue contre les bouddhistes. Je n'essaie plus de lutter.
J'essaie d'aider les gens à être heureux, mais sans leur imposer quoi que ce soit.
Je fais des voeux en ce sens. Et j'essaie de soutenir les actions qui vont dans ce sens (humanitaires, écologiques, sociales, etc...)
Je suis capable de pardonner à mes ennemis, mais comme je ne suis pas éveillé, faut pas qu'ils en profitent trop quand même
Et bien sur, j'essaie de respecter les 5 préceptes des laïcs.
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