Maintenant, nous pouvons en venir au problème de l’expression verbale. La plupart d’entre nous sont victimes d’une agitation verbale. Nous sommes esclaves d’une verbalisation injustifiée, imprécise et peu scientifique. Bien peu d’entre nous se rendent compte qu’il existe une relation étroite entre se libérer de la parole et l’état de méditation. Rares sont ceux qui comprennent que la verbalisation constante est un des plus grands obstacles sur le sentier de la méditation.
Je ne comprends pas pourquoi les gens se laissent aller à parler – que ce soit avec autrui ou avec eux-mêmes, d’une façon audible ou inaudible – lorsque ce n’est pas nécessaire. Cette verbalisation nuit à l’état de relaxation. C’est comme une lèpre. Une fois enracinée dans le sol de la conscience, elle s’étend à travers toutes les parties de notre être. On parle soit de choses survenues dans le passé, soit de choses qui pourraient arriver dans le futur. Quand vous répétez, vous renforcez la conscience personnelle de soi. Il faut donc apprendre comment verbaliser, quand verbaliser et à quel moment ne pas verbaliser.
Lorsqu’un mot naît dans l’esprit, il stimule une émotion ou une association. Vous êtes contraint de vivre cette émotion, cette pensée. Au moment où une pensée se forme dans votre cœur, elle passe à travers votre peau et entre dans l’éther. Elle fait naître des ondes étheriques qui contaminent l’environnement. Si vous prenez la vie au sérieux, vous ne pouvez pas continuer à verbaliser et à former des idées au hasard. Des mouvements fortuits peuvent perturber les vies d’autres gens aussi bien que la votre.
La vie est un tout homogène et vous ne pouvez pas la fragmenter. Si la verbalisation se poursuit toute la journée, il est impossible d’arrêter de façon soudaine son mouvement en s’asseyant dans un coin et en fermant les yeux. Il faut se rendre compte que toute verbalisation inutile soit renforce le passé soit conditionne le futur.
Vimala Thakar, La méditation - un mode de vie.
Peut on être bavard sans prononcer un seul mot ?
Ou silencieux tout en communiquant à longueur de journée ?
Peut on verbaliser, sans prononcer une parole ?
Avant d'aller s'enfermer dans une grotte, faut comprendre ce que veulent vraiment dire Brahms et Thakar...
Je commence à peine.
Il y a des paroles qui nous épuisent. Et d'autres qui nous revitalisent.
, mais peut-on parler/communiquer à partir du silence ? C'est à dire en restant connecter à lui (c'est ce que je veux dire). Je ne suis pas certain mais cela ne me paraît pas impossible...
