Tendrel

FA

Bonjour,

Je découvre cette notion que je ne connaissais pas : "Tendrel"
Mais attention : la compréhension juste de la vacuité n’est pas du tout nihiliste . Si nous considérions que tout est vide et sans réalité, que l’état de bouddha n’a aucune existence réelle, que la causalité du karma est vide et qu’il n’y a pas lieu de s’en préoc­cuper, ce serait une vue nihiliste encore plus erronée que celle qui prendrait les choses relatives pour réelles. Les conceptions nihilistes sont des ­erreurs encore plus graves que les conceptions réalistes qui consi­dèrent les phénomènes comme ayant une existence en eux-mêmes.
C'est en effet une remarque pleine de bon sens. La notion de tendrel amène à considérer la notion de karma non à la lumière de la causalité linéaire,
mais à la lumière de la conditionalité qui elle intègre l'interdépendance des phénomènes. Le monde peut-donc être vu comme une caisse de résonance,
dans un ensemble de facteurs interdépendants. Le monde est donc une oeuvre commune, une scène de théâtre à laquelle nous participons, et dans laquelle nous avons tous un rôle à jouer, et si renaissance il y a, c'est à travers ce réseau inextricable d'interrelations, qu'il faut la concevoir...sans doute.

Le Karma serait donc l'aiguilleur qui oriente nos existences d'un rêve à un autre.

http://www.buddhawiki.net/bwiki/bin/vie ... ouddha/27b

Un grand maître de la lignée, Saraha, a dit :
Considérer le monde comme réel est attitude animale ;
Le considérer comme vide est bien plus bête.
Et un autre, Nâgârjuna :
Ceux qui conçoivent la vacuité sont incurables.
jap_8
FA
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jules
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FA a écrit :
Un grand maître de la lignée, Saraha, a dit :
Considérer le monde comme réel est attitude animale ;
Le considérer comme vide est bien plus bête.
Et un autre, Nâgârjuna :
Ceux qui conçoivent la vacuité sont incurables.
jap_8
FA
Considérer le monde comme réel ou vide, concevoir la vacuité, c'est rêver que le monde est réel ou vide, c'est rêver d'une conception de la vacuité. Couper la racine de ces rêves, comme le font ces deux maîtres, c’est rêver d’être une épée. Sans ces racines, que pourrait donc trancher l'épée, sans ces racines, comment ces rêveurs pourraient-ils se rêver épée et s'éprouver en tant que telle ? Qui pourra bien reconnaître la compassion des racines pour l'épée si ce n'est l'épée elle même ? Donc en effet, il me semble juste de dire que nous avons tous un rôle à jouer comme le dit Fa, dans cette pièce de théâtre.

<<metta>>
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Dharmadhatu
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Fa a écrit :La notion de tendrel amène à considérer la notion de karma non à la lumière de la causalité linéaire,
mais à la lumière de la conditionalité qui elle intègre l'interdépendance des phénomènes.
:D En fait, tendrel (existence dépendante) concerne trois niveaux de lecture:

quand il s'agit de dépendance causale, il s'agit bien d'une causalité linéaire: ignorance -> formations karmiques etc... -> soif -> saisie -> devenir -> naissance -> vieillesse et mort.

Il peut s'agir de dépendance du tout par rapport à ses parties constituantes,

et il s'agit au niveau le plus subtil de dépendance par rapport à une désignation.

En effet, si la conditionnalité était la même chose que l'interdépendance, alors les non-conditionnés (comme le nirvana) existeraient de manière indépendante. C'est ce que voudraient nous faire croire ceux qui conçoivent la vacuité comme étant absolue (les "incurables" évoqués par Nagarjuna), mais qui est remis en question par Nagarjuna lui-même et ses disciples de coeur.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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