Se concentrer sur sa pratique

Katly

Quels sont les points difficiles de votre compréhension, de vos pratiques et de votre méditation ?
Comment y remédiez-vous ?

En ce qui me concerne je concentre le plus souvent mes efforts sur la méditation, mais je suis arrivée à intégrer les premiers rituels simples. Et beaucoup de choses de la vie quotidienne deviennent rituels en fait. C'est au jour le jour, petit à petit, car cela n'avait jamais été vraiment dans mes habitudes ou familiers.
Aujourd'hui, j'ai introduit le mantra "Gate gate paragate parasamgate bodhi svaha", en marchant dans la forêt, avec un petit mala de vingt et une perles de bois de rose.
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Flocon
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Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Pour ce qui est de la compréhension, la notion de "nature de Bouddha" m'a longtemps posé problème. La formule me paraissait porter en elle sa propre contradiction. Le seul remède que j'aie trouvé a été la méditation : les exercices purement intellectuels sont inutiles sur un sujet de ce genre.

En revanche, sur le point, également délicat pour moi, du fonctionnement du karma, j'ai beaucoup lu et réfléchi et je crois, sans prétendre maîtriser entièrement la question, loin de là, que cette réflexion m'a été utile. Idem pour la coproduction conditionnée et la théorie des renaissances, qui lui sont d'ailleurs étroitement liées. Lectures et relectures, travail assez approfondi : j'ai appris par coeur une partie du vocabulaire pali et chinois sur le sujet, et lu pas mal de commentaires des textes qui me posaient problème. Une forme d'étude un peu systématique, donc, que je n'ai jamais dissociée de la méditation pour ne pas faire de son objet un thème de spéculation abstraite, mais une réalité vivante (c'est en cours, je ne suis pas au bout de mes peines :oops: ).

Pour les pratiques : si tu parles de pratiques cultuelles, je n'en ai aucune. Si tu penses aux pratiques éthiques, c'est un effort de chaque jour, voire de chaque heure. L'apprentissage par coeur de textes éthiques, et notamment de certains passages du Dhammapada, m'a été d'un grand secours.

Pour la méditation : au début, la difficulté était de maintenir une certaine durée. Maintenant, ce serait plutôt de me limiter à une certaine durée :shock: :lol: . Ce n'est qu'une phase d'enthousiasme, qui passera, et j'espère trouver un équilibre. Le remède : me donner une règle précise (méditer deux heures par jour, ni plus ni moins) et m'y tenir. Pas toujours facile, surtout avec des journées surchargées.

Je te donne là une réponse très résumée et simplifiée, pardon.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Katly

Non, non, c'est déjà beaucoup cette réponse Flocon. Merci, et tu me rappelle à l'utilité du livre du Dhammapada du Bouddha, que j'aime beaucoup et qui ne pèse pas lourd dans un sac à emmener partout.
On ne peut faire qu'un résumé, ce serait difficile et long de développer pour chacun de toutes façons, c'est compréhensible.

Aussi j'allais posé les questions :

Êtes-vous tiraillé par votre quotidien ( travail, famille ) ? votre mental ?

Cherchez-vous la paix à travers des objets ou des activités futiles sans pratiquer ?

Êtes-vous réfractaires à des notions ou fondements ? les évitez-vous ? ou l'inverse ?

Êtes-vous réfractaires à des pratiques ? ex : rituels ou méditations ? ou au contraire très portés sur d'autres ex : études, réflexion ? ou l'inverse ? ou unissez-vous facilement méditation et étude ? De quelles façons ?

...

Quelques livres, un peu d'étude et de lecture de quelques sutras, des discussions un peu difficile, ou sereines et des expériences, m'ont beaucoup aidé.
Sinon, il y a plein de petits rappels, le son de cloche gliiiiiinngggg est quelque chose que j'ai vite intégrer, je pense que le son frappé du bol ce serait pareil. Aussi j'ai toujours aimé chanter, alors, je ne me prive pas. :D
ted

En ce qui me concerne, le plus difficile est :

- d'éviter de basculer dans la colère, d'une part,
- de ne pas nourrir de rancune, d'esprit de revanche, envers d'autres personnes, d'autre part.

Mais comme le deuxième point m'a l'air assez répandu, même chez des gens qui se disent pratiquants réguliers depuis longtemps, je préfère travailler sur le premier, qui finalement, est une des causes du second.

Sinon, j'ai eu du mal à accepter l'idée du karma et des renaissances, au départ. Je ne comprenais pas pourquoi des gens parlent de Karma quand un enfant en bas âge meurt dans des souffrances horribles ou quand une femme se fait violer.

C'est une compréhension très difficile. Et quasiment impossible philosophiquement si on n'introduit pas le cadre plus général d'une combinaison psycho-physique évolutive, portée par les vents du karma et soumise aux renaissances. En tout cas, cette vue a fait sens chez moi.

Bien sur, quand je dis "impossible philosophiquement", je parle à partir d'une sensibilité désireuse de voir une justice s'établir sur cette terre. Ce qui est résolu dans d'autres religions, par une intervention divine finale.

Cependant, je pourrais accepter aussi l'idée d'un déterminisme aveugle, qui ecrase les êtres, ou qui les privilégie, au hasard. :cool: Mais ça ne correspond pas du tout à ma maigre expérience de vie. Au peu que je constate.

Il y a un fil directeur, j'en suis persuadé. Et il est soit karmique, soit divin. Ou peut-être les deux en même temps si on veut ? J'exclus l'idée d'une expérience lancée par des extraterrestres supérieurement intelligents. :) En tout cas, en ce qui concerne l'enchaînement perpétuel des dharmas. :D

En méditation, bof, ça roule à peu près.
Le plus dur étant de se lever le matin. La cuisine glacée. La vaisselle dans l'évier. :D
ted

En ce qui me concerne, le plus difficile est :

- d'éviter de basculer dans la colère, d'une part,
- de ne pas nourrir de rancune, d'esprit de revanche, envers d'autres personnes, d'autre part.

Mais comme le deuxième point m'a l'air assez répandu, même chez des gens qui se disent pratiquants réguliers depuis longtemps, je préfère travailler sur le premier, qui finalement, est une des causes du second.

Sinon, j'ai eu du mal à accepter l'idée du karma et des renaissances, au départ. Je ne comprenais pas pourquoi des gens parlent de Karma quand un enfant en bas âge meurt dans des souffrances horribles ou quand une femme se fait violer.

C'est une compréhension très difficile. Et quasiment impossible philosophiquement si on n'introduit pas le cadre plus général d'une combinaison psycho-physique évolutive, portée par les vents du karma et soumise aux renaissances. En tout cas, cette vue a fait sens chez moi.

Bien sur, quand je dis "impossible philosophiquement", je parle à partir d'une sensibilité désireuse de voir une justice s'établir sur cette terre. Ce qui est résolu dans d'autres religions, par une intervention divine finale.

Cependant, je pourrais accepter aussi l'idée d'un déterminisme aveugle, qui ecrase les êtres, ou qui les privilégie, au hasard. :cool: Mais ça ne correspond pas du tout à ma maigre expérience de vie. Au peu que je constate.

Il y a un fil directeur, j'en suis persuadé. Et il est soit karmique, soit divin. Ou peut-être les deux en même temps si on veut ? J'exclus l'idée d'une expérience lancée par des extraterrestres supérieurement intelligents. :) En tout cas, en ce qui concerne l'enchaînement perpétuel des dharmas. :D

En méditation, bof, ça roule à peu près.
Le plus dur étant de se lever le matin. La cuisine glacée. La vaisselle dans l'évier. :D
Jean

Ouf! Beaucoup de questions Katly, je réponds brièvement.

J'ai mon éventail de pratiques, le critère de ma sélection : simplicité, adaptabilité, minimum d’investissement de temps et d'énergie, maximum de résultat immédiate (confort, plénitude, paix, coeur ouvert, si possible joie)

Au début je mettais l'accent sur ma méditation sur coussin, maintenant je pratique toujours la méditation sur coussin mais beaucoup moins par contre j'essaye de pratiquer le "rappel" de plus en plus souvent.
Êtes-vous tiraillé par votre quotidien ( travail, famille ) ? votre mental ?
Cherchez-vous la paix à travers des objets ou des activités futiles sans pratiquer ?
Oui, bien sur, beaucoup trop, surtout si trop glander est une activité futile mais justement le "rappel" permet de gérer.
Êtes-vous réfractaires à des notions ou fondements ? les évitez-vous ? ou l'inverse ?
Si la vertu est une condition, j'y suis allergique, par contre je suis d'accord si elle est une conséquence de la pratique.

J'aime les notions de lacher prise, de simplicité; d'ouverture, de coeur ouvert, de plénitude.
Êtes-vous réfractaires à des pratiques ? ex : rituels ou méditations ? ou au contraire très portés sur d'autres ex : études, réflexion ? ou l'inverse ? ou unissez-vous facilement méditation et étude ? De quelles façons ?
Je suis réfractaire aux rituels, (offrande de mandalas par exemple), je pratique le minimum du minimum.

je suis réfractaire aux langues étrangères mais c'est peut être à cause de la feignantise et ou de pauvres capacités de mémoire.

La lecture est motivée par la recherche d'une réponse à une question et doit être traduisible par une pratique ou une expérience (cf capacités intellectuelles limitées. Je me considère par comme un idiot mais comme quelqu'un qui a une intelligence moyenne. Je ne veux pas donc surcharger la bête)
sylvain21

j'aurais pu répondre les mêmes choses.....ça doit être une "attitude bouddhiste".... :mrgreen:
ardjopa

Butterfly_tenryu
Dernière modification par ardjopa le 20 août 2012, 19:31, modifié 1 fois.
Jean

A propos de lecture : Un petit livre à la présentation sympa (genre cahier d'écolier), qui ne prétend rien, trouvé dans un magasin Leclerc:

- Petit cahier d'exercices de méditation au quotidien -
par Marc de Smedt
Jouvence éditions
6.50 €

http://www.editions-jouvence.com/fr/ouv ... 0personnel
tongra

Katly a écrit : Êtes-vous tiraillé par votre quotidien ( travail, famille ) ? votre mental ?
Si l'on se place au niveau du ressenti, il y a tiraillement de diverses façons. Mais de là à considérer cela comme un problème et donc à se l'approprier il y a un monde : je ne suis pas tiraillé, je ressens des tiraillements en moi.
Cherchez-vous la paix à travers des objets ou des activités futiles sans pratiquer ?
Comment pourrait-on rechercher autre chose que ce qui se produit sur l'instant. Toute la richesse du monde s'y trouve.
Êtes-vous réfractaires à des notions ou fondements ? les évitez-vous ? ou l'inverse ?
Les notions et fondements font partie de la beauté de l'expression de tout dharma (phénomène). Il se déploient dans l'esprit et le mental comme toutes pensées plus ou moins persistantes et éphémères. Comment pourrait-on s'appuyer sur de l'éphémère ?
Êtes-vous réfractaires à des pratiques ? ex : rituels ou méditations ? ou au contraire très portés sur d'autres ex : études, réflexion ? ou l'inverse ? ou unissez-vous facilement méditation et étude ? De quelles façons ?
La souplesse dans la vie est de voir justement les multiples moments où l'on s'oppose. Un peu plus loin, rituels et méditation, étude et réflexion ne servent pas "à quelque chose", ne sont pas pour obtenir ou réaliser mais uniquement pour célébrer cette précieuse nature de l'esprit. Comment pourrait-on s'opposer à celà !
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