Le 10 Août fut formulée une proposition à laquelle fut assignée le caractère « renouvelable », ce qui a pu paraître surprenant appliqué à l'Eveil si tant est que l'on suppose, à priori, qu'il est stable, serein et tranquille, contrairement au Samsara auquel il s'oppose.
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l'Eveil accessible et renouvelable à chaque instant »
D'après DOGEN, l'Eveil (en fait le grand éveil) est le moment où s'affirme le non-dualisme de l'Eveil et de l'Egarement, du Nirvana et du Samsara, de l'Etre et de l'Avoir, de la présence et de l'absence, de l'obtenir et du perdre où chacun doit embrasser son « autre » pour entrer avec lui dans un identique mouvement échappant ainsi à la fixité à lui-même et à toute tentative de définition et de catégorisation.
Ne pouvant être atteint dans un avenir quelconque ni conserver comme un acquis à un moment donné, le moment favorable du grand éveil ne peut être que ce présent.
Ayant expérimenté l'égalité de l'Eveil et de l'Egarement dans ce même mouvement, à ce juste-moment-tel-quel où l'Eveil fait un pas dans l'Eveil, l'ancienne unité se brise à l'avènement de la nouvelle. En vertu de cette brisure qui sépare l'avant et l'après il n'y a pas lieu ni possibilité valide de juger, d'imaginer ou d'anticiper une situation qui ne serait pas ici et maintenant.
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Assurément non ! Il leur faudra un temps incommensurable pour entrevoir et réaliser que c'est toujours à partir du Grand Eveil que les éveillés et les patriarches se réalisent comme présence en ne prenant pas pour autant le grand éveil pour la totalité de l'Eveil, et que rien ne leur interdit cette expérience, sauf l'espoir en une continuité factice supposée les mener à un Paradis mythique ou à un Nirvana réifié. A noter que cette réalisation est du même ordre que la réalisation/utilisation des Paramitas, objet d'un autre fil.
En attendant ou, le temps linéaire passant, de désillusion eschatologique en espoir déçu, leur viendra la capacité de réaliser WU-NIEN dans le coeur apaisé de l'Univers entier, sans extériorité