Page 1 sur 1

CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 02:18
par cgigi2
CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Dans une certaine ville, une très belle femme apparut soudain comme venant de nulle part. Personne ne savait d’où elle venait ; ses origines étaient complètement inconnues. Mais elle était si belle, si enchanteresse que personne ne se posa même la question. Les gens se rassemblèrent, toute la ville se réunit et tous les jeunes hommes – ils étaient presque trois cents – voulurent épouser cette femme. La femme dit : » Regardez, je suis seule et vous êtes trois cents. Je ne puis épouser que l’un de vous, alors faites une chose. Je reviendrai demain ; je vous donne vingt-quatre heures. Si l’un de vous parvient à répéter le Sutra du Lotus de Bouddha, je l’épouserai. » Tous les jeunes gens se précipitèrent chez eux ; ils ne purent ni manger ni dormir, toute la nuit ils récitèrent le sutra, ils essayèrent de l’apprendre par coeur. Dix réussirent. Le lendemain matin, la femme vint et ces dix personnes proposèrent de le réciter. La femme écouta. Ils avaient réussi. Elle dit : "C’est bien, mais je suis seule. Comment pourrais-je épouser dix personnes ? Je vous donne encore vingt-quatre heures. J’épouserai celui qui pourra également expliquer le sens du Sutra du Lotus. Essayez donc de le comprendre – car réciter c’est quelque chose de facile, c’est répéter mécaniquement quelque chose dont vous ne comprenez pas le sens. " Le temps était fort court - une nuit seulement ! Et le sutra du Lotus est long. Mais quand on est amoureux on peut faire n’importe quoi. Ils repartirent en hâte et firent de leur mieux. Le jour suivant, trois personnes se présentèrent. Ils en avaient compris le sens. Et la femme dit : " La difficulté subsiste encore. Votre nombre est réduit, mais cela reste difficile. De trois cents à trois c’est un grand progrès ; mais de nouveau, je ne peux pas épouser trois personnes – je ne peux me marier qu’avec un seul. Il faut donc encore vingt-quatre heures… J’épouserai celui qui non seulement aura compris le sens du sutra, mais qui l’aura également goûté. Alors essayez d’en goûter le sens pendant ces vingt-quatre heures. Vous l’expliquez, mais cette explication est intellectuelle. Bien, c’est mieux qu’hier – vous en avez une certaine compréhension – mais la compréhension est intellectuelle. J’aimerais y trouver un certain goût méditatif, un certain parfum. Je voudrais que le lotus pénètre votre présence, que vous deveniez un peu ce lotus. Je voudrais en respirer le parfum. Revenez donc demain. " Un seul revint, il avait réussi. Le femme le conduisit à sa maison, hors de la ville. L’homme n’avait jamais vu cette maison ; elle était très belle, c’était presque un pays de rêve. Et les parents de la femme se tenaient à l’entrée. Ils reçurent le jeune homme et lui dirent : " Nous sommes très heureux. " La femme entra dans la maison, et l’homme bavarda un peu avec les parents. Puis les parents dirent : " Allez-y. Elle doit vous attendre. Voici sa chambre. " Ils la lui montrèrent. Il alla ouvrir la porte, mais il n’y avait personne. La chambre était vide. Une porte donnait sur le jardin. Il regarda – peut-être était-elle allée au jardin. Oui, elle avait dû s’y rendre, car il y avait des traces de pas sur le chemin. Il suivit donc ces traces. Il marcha presque un kilomètre. Il arriva au bout du jardin et se trouva sur la rive d’une belle rivière – mais la femme n’était pas là. Les traces avaient disparu. Il ne restait que deux chaussures dorées qui lui appartenaient. Alors, il fut dérouté. Que s’était-il donc passé ? Il regarda derrière lui – il n’y avait ni jardin, ni maison, ni parents, rien. Tout avait disparu. Il regarda à nouveau. Les chaussures n’étaient plus là, la rivière avait disparu. Il n’y avait que le vide - et un grand rire. Il se mit aussi à rire. Il se maria. C’est une belle histoire bouddhiste. Il épousa le vide, il épousa la vacuité. C’est le mariage que tous les grands saints ont recherché. C’est l’instant où vous devenez " la fiancée du Christ ", ou la gopi de krishna. Mais tout disparaît – le chemin, le jardin, la maison, la femme, même les traces de pas. Tout disparaît. Il n’y a plus qu’un rire, un rire qui jaillit des entrailles de l’univers.



Histoire tirée du livre "Autobiographie d'un mystique spirituellement incorrect" d'OSHO

Aquarelle de Philippe LAVAUZELLE
http://lamerketanou.over-blog.com/artic ... 47116.html

avec metta
gigi
Image

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 03:19
par ted
C’est une belle histoire bouddhiste. Il épousa le vide, il épousa la vacuité.
Une histoire bouddhiste ? :roll:
Je ne sais pas.
Le vide, ce n'est pas la vacuité.

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 03:51
par cgigi2
Ted dit:
Une histoire bouddhiste ? :roll:
Je ne sais pas.
Le vide, ce n'est pas la vacuité.
gigi dit:
La vacuité - par Stephen Batchelor

Ce texte est la transcription d'un enseignement donné par Stephen Batchelor dans le cadre des retraites de méditation organisées par Dharma Network Paris / Terre d'Eveil. Cet enseignement fut dispensé au Forum 104, à Paris, le dimanche 16 septempbre 2003. L'enseignement est livré tel quel. Merci à Evelyne Boutron, à qui nous sommes redevables pour le travail de transcription.
Citation:
Je voudrais aborder cet après-midi le sujet de la vacuité. Je commencerai avec quelques citations des textes classiques du bouddhisme et continuerai en essayant de lier ces idées classiques avec ce que nous faisons ici, ce que nous apprend la méditation Vipassana.
Voici donc quelques passages qui viennent du canon Pali, c'est à dire la collection des textes bouddhistes les plus anciens.
Quelqu'un demande :
- "Qu'est-ce que la libération de l'esprit par la vacuité ?"
Le Bouddha répond :
- "Le moine s'installa au pied d'un arbre dans la forêt ou dans une hutte vide ; il réfléchit ainsi : Ceci est vide de soi ou de ce qui appartient à soi. Voilà la libération de l'esprit par la vacuité".
Beaucoup d'idées dans ce texte sont assez simples.
D'abord il y a un lien très fort entre l'idée de la vacuité et l'idée de la libération. Il est souvent dit que le Dharma a le goût de la libération, le goût de tout ce que le Bouddha a enseigné. Il dit une fois que, de même que l'océan est imprégné du goût du sel, de même le Dharma est imprégné du goût de la libération.
http://sangharime.com/image-vp10718.html
avec metta
gigi
Image

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 04:17
par klesha
Oui, c'est la vacuité intérieure qui entraîne la vacuité extérieure mais ce n'est pas le "vide", c'est le vide de...
Ceci est vide de soi ou de ce qui appartient à soi.

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 07:30
par Flocon
C'est un thème bouddhiste très populaire en Asie, par exemple en Chine, avec l'histoire de Guan Yin au panier à poissons.

Le revoici, sous une forme courte du XIVème siècle : c'est un peu différent et il n'est pas question de vacuité.
Récits miraculeux sur Guanyin : en l’an Xll du règne de Yuanhe (817) de la dynastie Tang

Sur une plage de sable à l’ouest du Shaanxi, une jolie fille avec un panier vendait ses poissons. Nombreux furent ceux qui voulaient l’épouser.
La jeune fille leur dit : “Je peux vous apprendre des sûtras et je serai à celui qui pourra réciter le Chapitre de la Porte Universelle en une nuit.”
Le lendemain matin, vingt garçons pouvaient déja le faire.

La jeune fille leur dit de nouveau : “Je ne peux pas epouser tout le monde. Je vous demande de réciter le Sûtra du Diamant.”
Le surlendemain matin, la moitié de ces vingt garçons pouvaient le faire.

Cette fois, la jeune fille leur demanda de réciter le Sûtra du Lotus. Trois jours plus tard, il ne resta que le fils de la famille MA, le seul capable de réciter le sûtra demandé. La jeune fille lui demanda de préparer le mariage.

Mais, malheureusement, la jeune fille décéda aussitôt arrivée chez son jeune époux et son corps commença tout de suite à se décomposer. On fut obligé de l’enterrer.

Un jour, un moine vint et essaya de déterrer le corps avec le jeune époux. Ils ne trouvèrent que des os enchaînés avec de l’or. Le moine dit à l’époux : “C’était l’apparition du bodhisattva pour convertir les gens.” Ayant fait cette révélation, le moine s’envola et disparut. C’est pourquoi il y avait beaucoup de croyants dans la province du Shaanxi. »
Source

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 09:07
par Katly
Peut-être peut-on dire que lorsqu'on épouse une jeune-fille, une femme, ou un homme, on épouse l'instant. Cette personne à l'instant. On épouse les instants avec cette personne. On épouse l'impermanence, la maladie, la vieillesse et la mort.
Ainsi on doit savoir ce qu'on fait, être très conscient de ça, lucide. Et développer une combinaison, d''honnêteté, de patience, de respect, d'indulgence, de modération, de compassion... etc Une alliance harmonieuse de tout cela, tout au long de la durée de l'union.

FleurDeLotus FleurDeLotus

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 13:40
par axiste
Peut-être peut-on dire que lorsqu'on épouse une jeune-fille, une femme, ou un homme, on épouse l'instant. Cette personne à l'instant. On épouse les instants avec cette personne. On épouse l'impermanence, la maladie, la vieillesse et la mort.
Ainsi on doit savoir ce qu'on fait, être très conscient de ça, lucide. Et développer une combinaison, d''honnêteté, de patience, de respect, d'indulgence, de modération, de compassion... etc Une alliance harmonieuse de tout cela, tout au long de la durée de l'union.
C'est ce que je pense aussi...et c'est un chemin pas si facile, mais combien on apprend ! FleurDeLotus

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 15:10
par Katly
love_3 Ah, enfin... :D j'ai cru que j'étais une extra-terrestre. :D
Comme Flocon, tu ne chinoise pas... :D ;-)

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 29 juillet 2012, 21:41
par axiste
Je chine juste les mots qui m'interpellent…quelquefois, ils sont précieux comme des diamants..je les recueille et je me recueille en même temps... :) <<metta>>

Re: CONTE BOUDDHISTE A MEDITER

Publié : 30 juillet 2012, 08:06
par Lupka
Stephen Batchelor, celui qui crache a la gueule du clergé tibétain (et dans la soupe) ::mr yellow:: tu parles d'une référence ...