[ Tanha] Le désir - la soif

Lupka

Je me permets de quoter cette réponse d'une discution lue sur le forum METTA qui me parait intéressante:
thanatos a écrit :Le désir (tanha) est bel et bien présenté par le Bouddha comme la cause de la souffrance et l'annihilation de ce désir est présenté comme la fin de la souffrance. Tu cites la première Noble Vérité qui dit que la naissance est souffrance, mais la deuxième Noble Vérité précise que l'origine de cette souffrance est la soif, le désir de ré-existence, qui conditionne la naissance.
1ère noble vérité a écrit :« C'est cette « soif » (tanhā) qui produit la re-existence et le re-devenir (ponobhavikā), qui est liée à une avidité passionnée (nandirāgasahagatā) et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là (tatratatrābhinandini), à savoir la soif des plaisirs des sens (kāma-tanhā), la soif de l'existence et du devenir (bhava-tanhā) et la soif de la non-existence (vibhava-tanhā)»
Et la troisième Noble Vérité indique clairement que la fin de la souffrance passe par la fin de son origine, le désir.
3ème noble vérité a écrit :C'est la cessation complète de cette « soif » (tanhā), la délaisser, y renoncer, s'en libérer, s'en détacher.
Il est donc bien question d'annihiler le désir passionnel. Par contre, je crois qu'il est possible de distinguer des "désirs" plus nobles que je qualifierait plutôt de "volontés": volonté d'atteindre l'éveil, volonté de se libérer de la souffrance, etc. Mais au final, même ces désirs nobles, volontaires, disparaissent eux aussi lorsque nibbana est réalisé.

Chaque désir n'est donc pas parfait, et il n'est pas question, pour le bouddhisme, de juste modérer ses désirs comme tu le penses, mais bien de les faire disparaître complètement. Cependant, la première étape du processus peut effectivement être de les modérer dans un premier temps afin de "prendre du recul et voir le désir pour ce qu'il est" comme tu l'écris.

Et qu'est-ce exactement que le désir? Contrairement à ce que tu indiques, je ne crois pas que l'analyse du bouddhisme se limite au désir obsessionnel. Pour reprendre ton exemple du parfum, le simple fait de l'acheter trahit déjà plusieurs désirs (désir de plaire, désir de sentir une odeur agréable) même si ils ne sont pas obsessionnels. De plus, dire que "le parfum t'offre son bonheur" est également une perception erronée car le bonheur (ou plus exactement la satisfaction) ne vient pas du parfum, il vient de ton esprit. C'est ton esprit qui attribue un caractère agréable à cette odeur. Mais une autre personne pourrait très bien trouver l'odeur de ce même parfum désagréable, ce qui prouve bien que le caractère agréable ou désagréable n'est pas propre au parfum mais est subjectif.

Le désir est donc un phénomène qui trouve son origine dans l'esprit illusionné. Nos esprits conceptualisent les phénomènes sensoriels que nous percevons et leurs attribuent une réalité individuelle ainsi que des caractéristiques propres (agréable, désagréable, neutre) et essaient ensuite de fuir les phénomènes perçus comme désagréables tout en poursuivant les phénomènes perçus comme agréables... en oubliant que ce caractère agréable et désagréable ne provient pas du phénomène en lui-même mais de l'esprit. Ainsi, le parfum que tu sens et qui te rempli de bonheur n'est ni agréable ni désagréable, ni source de bonheur ni source de souffrance, il est, c'est tout. C'est toi qui ajoute ce caractère agréable qui te réjouit tant... et te pousse à répéter l'expérience, te liant ainsi par le désir au samsara. Lorsque l'esprit prend pleinement conscience de cela, le voile des illusions qui l'obscurcissait disparait enfin et les désirs s'éteignent d'eux-mêmes car l'esprit clair ne les produit plus.
http://forumetta.free.fr/viewtopic.php?t=1086

love3
Lupka

Complément d'informations:
viriya a écrit :Le terme français «désir» a été utilisé pour traduire plusieurs termes pali (taṇhā, kāma, rāga, lobha, d’une part , et chanda d’autre part). Ceci a fait naître une apparente contradiction dans l’enseignement du Bouddha. Mais si on regarde la signification à la source pali en tenant compte de l’avertissement du Bouddha « je n’enseigne que Dukkha et la cessation de Dukkha », cela devient plus cohérent et en accord avec l’ensemble de l’enseignement.

Les termes pali taṇhā, kāma, rāga désignent les différentes facettes, manifestations de lobha (désir) dans la vie et sur le chemin. Au point de vue paramatha dhamma (ultime), en ce qui concerne le « désir », il n’y a principalement que le fonctionnement de deux facteurs mentaux concomittants : lobha, chanda.

Ce Bouddha Dhamma est à mettre en pratique pour voir de nous mêmes le fonctionnement de l'esprit, la manifestation de la réalité conditionnée telle qu’elle est, en développant la Compréhension correcte menant à la Connaissance intuitive, directe, et donc la libération correcte.

Quand ceci est , cela est ; ceci apparaissant, cela apparait.
Quand ceci n'est pas , cela n'est pas; ceci cessant , cela cesse.



Ci après les sens de ces différents termes extraits de diverses sources (Dictionnaire pali du Vén Nyanatiloka Mahathera, les sutta, l’Abidhamma, Visuddhi Magga, les dhamma talks entendus par ci et là, etc… Si leur sens vous a aidé dans la compréhension, c’est le mérite du Bouddha Dhamma, des Maha Thera, dans le cas contraire si il y a des erreurs ou des incompréhensions, c’est de ma faute).

_________________________________________________________________


chanda
  • Intention, désir, souhait, aspiration, zèle, volonté, (et même « élan » - terme utilisé par C Maës dans sa traduction du Visuddhi Magga), ou impulsion.

    Il peut être neutre, malsain, sain.

    Au point de vue paramatha dhamma (dhamma ultime), c’est l’un des facteurs mentaux généraux (cetasika) qui apparaît de manière occasionnelle soit avec des cittas sains (kusala), malsains (akusala) ou fonctionnels (kiriya). Il n’apparaît pas avec les vipaka citta. Sa qualité morale est donc déterminée par le facteur mental volition (cetasika cetanā) et les cetasika « racine » : lobha (désir), dosa (haine), moha (illusion) / alobha (non-désir), adosa (non-haine), amoha (non-illusion, ici c’est panna-indriya – faculté de la sagesse).
    • 1/ comme terme psychologiquement neutre et dans le sens d’intention, le Commentaire l’explique comme un « désir de faire » kattu-kamyatā-chanda. Si intensifié, il agit aussi comme condition prédominante (paccaya 3).

      2/ comme mauvaise qualité, chanda a le sens de désir, de mauvaises impulsions (notamment l’attraction irrésistible des plaisirs sensuels ou désirs sexuels) et est fréquemment associé aux termes désignant la sensualité, la convoitise,…
      kāma-chanda, 'désir des sens’, un des 5 empêchements. – équivalent à kāma-tanhā (avidité des sens).
      chanda-rāga, 'ardent désir’, l’une des quatre mauvaises voies (convoitise,haine,égarement,crainte)

      En tant que mauvaise qualité, Chanda accompagne et sert d’amplificateur aux 8 lobha-mula-cittas (citta enraciné dans le désir -lobha) ayant pour objet les objets du monde sensuel. Il est difficile de distinguer chanda de lhoba dans ce cas car ils se supportent mutuellement.

      3/ comme bonne qualité, c’est une volonté parfaite ou zèle, ferveur (dhamma-chanda) et qui se rencontre par exemple dans la formule des quatres efforts corrects (padhāna): "Le moine stimule sa volonté …. (chandam janeti)....".
      Si elle est intensifiée, elle est l’une des quatres voies au pouvoir surnaturel (Iddhipāda ), et fait partie du groupe « les 4 bases de l’accomplissement » située à la 3ème position du Boddhipakkhiyadhamma.
    _________________________________

    D’après le VissudhiMagga (XIV-150) :
    « L’élan est une aspiration d’agir ;
    - il se caractérise par le désir d’agir,
    - a pour rôle d’aller chercher l’objet (adéquat),
    - se manifeste par le besoin de cet objet
    - et prend appui sur lui.
    L’élan tend la main de l’esprit pour saisir l’objet »
    (Note : ici C.Maës a traduit chanda par élan.)
    [/color]
_________________________________________________________________


lobha : Avidité, désir, est l’un des 3 racines (mūla) du mal et est synonyme de rāga et de tanhā .
  • Au niveau paramatha (ultime) dhamma, c’est un facteur mental –cetasika- malsain qui nous pollue à chaque instant de notre vie. Une forte avidité, désir se traduit par l’attachement (upādāna, 9ème chainon de la co-production conditionnée)

    Les 3 racines du mal sont lobha, dosa (haine) , moha (égarement-illusion).
    Ces facteurs mentaux malsains sont la base des citta malsains (akusala citta).
    Lobha est la base de 8 lobha mula citta (citta enracinés dans l’avidité, la convoitise, le désir, la soif, l’attachement).
    Dosa est la base de 2 dosa mula citta (citta enracinés dans la haine, l’aversion, la colère).
    Moha est la base de 2 moha mula citta (citta enracinés dans l’aveuglement, l’égarement, l’illusion).

    A l’opposé, il y a 3 racines du bien qui sont alobha (non-désir) , adosa (non-haine), amoha (sagesse = panna). Elles soutiennent les kusala citta (citta sains).
___________________________________________________________________


rāga : désir, avidité, est synonyme de lobha (convoitise), tanhā (soif ) et de abhijjhā (avarice – 8ème mauvaise action dans kammapatha).
  • C’est l’appellation utilisée lorsque l’on confronte tanhā sur la Voie, il désigne les entraves, les obstacles.
    Les équivalents de tanhā sont :
    Kāma-rāga <-> Kāma-tanhā <-> Kāma-chanda
    rūpa-rāga <-> bhava-tanhā,
    arūpa-rāga <-> bhava-tanhā .

    Ils sont présents dans les 10 entraves (samyojana).

    Les 10 entraves qui nous voilent la Vérité Ultime ou 10 liens qui lient les êtres à la roue de l’existence sont :
    • 1. La croyance en un moi ou la fausse opinion de la personnalité - sakkāya-ditthi ;
      2. Le doute, l’indécision vis à vis du Dhamma - vicikicchā ;
      3. L'attachement aux vains rites et règles - silabatta parāmāsa ;

      4. Le désir pour le plaisir des sens - kāma-rāga ou parfois chanda-rāga ;
      5. L'aversion, la colère, la malveillance - byāpāda ;

      6. La soif d’existence matérielle subtile, rūpa-rāga;
      7. La soif d'existence immatérielle, arūpa-rāga;

      8. L'orgueil, la vanité - māna ;
      9. L'agitation , l’inquiétude - uddhacca ;
      10. L'ignorance (primordiale), l’obscurité spirituelle , avijjā.
    Les 5 premiers sont appelés les entraves ou liens inférieurs.
    1,2,3 sont déracinés par le Sotapanna.
    4,5 sont affaiblis par le Sakadagami puis déracinés par l’Anagami.

    Les 5 derniers (6,7,8,9,10) sont appelés les entraves ou liens supérieurs et sont déracinés par l’Arahant.
_______________________________________________________


kāma : sensualité pourrait signifier : 1. sensualité subjective et 2. sensualité objective.
  • 1. La sensualité subjective est appelée kilesa- kāma car c’est une souillure mentale. Elle est dirigée vers les passions sensuelles des cinq objets des sens et est synonyme de :
    • - kāma-chanda, 'désir pour le plaisir des sens', un des 5 obstacles de la méditation;
      - kāma-rāga, “désir sensuel', une des 10 entraves de la libération; déraciné complètement par l’Anāgāmī (le non retour dans le monde sensuel)
      - kāma-tanhā , 'désir ardent pour les expériences sensuelles agréables', une des trois tanhā (soif);
      - kāma-vitakka ,'pensées sensuelles', une des 3 mauvaises pensées (micchā-saṅkappa) les 2 autres étant les pensées haineuses et les pensées cruelles.
      - Le désir des sens est aussi une des fermentations toxiques (āsava) et des attachements (upādāna).
    2. La sensualité objective (vatthu- kāma ) désigne les ravissants objets des sens. Dans les textes canoniques, ils sont appelés les cordes de la sensualité kāma-guna.

    « Il y a 5 cordes de la sensualité : les objets visibles, connaissables par la conscience visuelle, qui sont désirables,chérissables, plaisants, beaux, sensuels et séduisants ; les sons,… ; les odeurs,... ; les goûts,… ; les impressions corporelles, connaissables par le conscience corporelle, qui sont désirables … » (DN. 33; MN. 13, 26, 59, 66).


    Le danger et la misère des désirs des sens sont souvent décrits dans les textes. Ces derniers insistent souvent sur le fait que ce qui entrave l'homme au monde des sens ne sont pas les organes des sens, ni les objets des sens, mais par la concupiscence , le penchant, l’inclinaison aux plaisirs sensuels (chandarāga).

___________________________________________________


tanhā : soif, avidité, désir. C’est la principale cause de la souffrance et de la continuelle sans fin de la ronde des renaissances.
  • Mentionnée dans la 2ème Noble Vérité : cause de la souffrance – Samudaya Sacca.[/color]
    • “O Moines, quel est l’origine de la souffrance ? c’est cette soif qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, à savoir :
      1. la soif des plaisirs des sens (kāma-tanhā)
      2. la soif de l’existence et du devenir (bhava-tanhā)
      3. la soif de la non-existence (vibhava-tanhā). »

    ________________________________________

    La Soif (tanhā ) est le 8ème chainon de la co-production conditionnée (paticcasamuppāda). Elle est conditionnée par la sensation (vedana), qui elle même est conditionnée par le contact (phassa), qui lui même est conditionné par l’activité des 6 bases (salayatana), ….
    Cette soif exprime un besoin oppressant qui mène à l’attachement (upādāna).

    Donc la soif - taṇhā (2ème Noble Vérité) mène à l’attachement (upādāna) aux 5 agrégats (1ère Noble Vérité).

    ________________________________________

    On distingue 6 sortes de soif par rapport aux 6 sens :
    Soif pour des objets visibles, des sons, des odeurs, des saveurs, des impressions corporelles, des impressions mentales (rūpa- tanhā, sadda- tanhā, gandha- tanhā, rasa- tanhā, phoṭṭhabba- tanhā, dhamma-tanhā ) (MN 9; DN 15)

    Mais en détail, il y aura beaucoup plus de "soifs".
    Ces 6 soifs peuvent être de nature interne ou externe; ce qui donne 12 soifs.
    Chacune de ces 12 soifs s'appliquant aux 3 soifs générales (kama-tanha, bhava-tanha, vibhava-tanha), ça donnent 36 soifs.
    36 soifs à travers le passé, le présent, et le futur donnent 36 x 3 = 108 sortes de soifs.

    ________________________________________

    En plus du triplet de la soif énoncé au départ :
    • 1/ soif pour le monde des sens (kāma-tanhā),
      2/ soif pour l’existence( bhava-tanhā),
      3/ soif pour la non existence (vibhava-tanhā)


    Le Vénérable Sariputta a énoncé 2 autres triplets de la soif (Sangiti sutta DN 31) ,
    • 1/ soif pour le monde des sens (kāma-tanhā),
      2/ soif pour le monde du matériel subtile (rūpa-tanhā),
      3/ soif pour le monde immatériel (arūpa-tanhā).


    Ou encore :
    • 1/ soif pour le monde du matériel subtile
      2/ soif pour le monde immatériel
      3/ soif pour la cessation


    ________________________________________

    Nourritures de la Soif de l’existence (en général c’est cette soif qui pousse les gens à désirer une vie meilleure et à accomplir les actes méritoires en espérant obtenir des résultats heureux).

    A propos de la soif de l’existence (bhava-tanhā ), il est dit
    :
    « Moines, on ne peut pas percevoir le moment où débute la soif de l’existence, où avant ce moment, elle n’existe pas et après ce moment elle devient. Mais on peut percevoir les conditions spécifiques de la soif de l’existence. Moines, je dis que la soif de l’existence a sa nourriture et non pas sans nourriture. Et quelle nourriture? « L’Ignorance » devrait être la réponse. Mais l'ignorance, lui aussi, a sa nourriture, elle n'est pas sans nourriture. Et quelle est la nourriture de l'ignorance? «Les cinq obstacles, 'devrait être la réponse. » (AN 10.62)
    http://www.accesstoinsight.org/lib/auth ... ml#book-10

    D’après le Vis.Magga (XVII, 36-42), l’Ignorance est considérée comme la cause proéminente menant vers les destinées malheureuses et la Soif de l’existence comme menant vers les destinées heureuses.

    Les synonymes les plus fréquents de tanhā sont rāga et lobha.

    ________________________________________

    Au point de vue de la réalité ultime (paramatha dhamma), tanhā désigne les états mentaux manifestés par les 8 akusala lobha mula citta (citta malsains enracinés dans lobha -désir, avidité) ayant pour principal moteur le cetasika lobha.

    Dans le Mahasatippathana Sutta :

    « Mais où cette soif apparaît-elle? Où prend-elle racine?
    Partout dans le monde où il y a des formes plaisantes et des formes agréables, cette soif apparaît et prend racine. »
    Comment se libère t on de cette soif ?
    C'est la complète disparition et l'extinction de cette soif même, son abandon, s'en libérer, s'en détacher.
    Mais où cette soif peut-elle être abandonnée? Où peut-elle être éteinte?
    Dans le monde, là où il y a des formes plaisantes et des formes agréables, là cette soif peut être abandonnée et peut être éteinte.
    <<<< à méditer par rapport à la phrase de Ananda « Ce corps est venu en existence par la Soif. C’est par la soif que la soif est abandonnée. »
    http://dhammasukha.free.fr/satipatthana.html

    ________________________________________

    Que signifie Samudaya-Sacca (la Noble Vérité de l'Origine de la Souffrance) ? (enseignement du Vén Pa Auk).

    Dans le Dhammacakkapavatana Sutta le Bouddha a enseigné que tanha (soif - désir) est la Noble Vérité de l'Origine de la Souffrance (Samudaya Sacca).

    Dans le Nidana Vagga Samyutta le Bouddha a enseigné que la co-production conditionnée est également Samudaya -Sacca. Ainsi l’ignorance (avijjâ), la soif (tanha), l’attachement (upadana), les formations volitionnelles (sankhara), et la force karmique (kamma) sont tous Samudaya-Sacca. En bref toutes les forces karmiques saines qui peuvent conduire à l'existence renouvelée et toutes les forces karmiques malsaines sont Samudaya-Sacca.

    Dans le Sacca Vibhanga le Bouddha a enseigné la Samudaya-Sacca de cinq façons:

    • 1. Soif - désir (tanha) est Samudaya-Sacca.

      2. Les dix souillures (la cupidité (lobha – tanha), la haine, l'illusion, la suffisance, les vues erronées, le doute, la paresse, l'agitation, l’absence de honte morale, l'absence de crainte morale) sont également Samudaya-Sacca.

      3. Tous les dhamma malsains (akusala dhamma) sont Samudaya-Sacca.

      4. Tous les dhamma malsains et les trois racines saines (alobha, adosa, amoha) réalisés sous l’emprise de asava pouvant conduire à de nouvelles existences sont Samudaya-Sacca.

      5. Tous les dhamma sains et malsains réalisés sous l’emprise des fermentations toxiques avasa, ou toutes les forces karmiques saines et malsaines, pouvant conduire à de nouvelles existences sont Samudaya-Sacca.


    Les deux vérités sur dukkha et sur l’origine de Dukkha (samudaya) sont des objets de connaissances vipassana , donc si on veut pratiquer vipassana pour mettre fin à la souffrance, en premier lieu on devrait essayer de les comprendre.

________________________________________


meilleurs souhaits :wink:
http://forumetta.free.fr/viewtopic.php?t=743
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Oui, c'est très bien. Une très bonne synthèse. La description des "dix liens" (appelés ici les "dix entraves") est un peu différente de celles qui ont été proposées dans les fils récents de Nangpa : elle est particulièrement claire et concise.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

jap_8 Merci pour ce fil qui permet d'avoir d'excellentes bases concernant les fondements du Dharma.

Thanatos est quelqu'un de très bien informé et c'est une bonne chose d'avoir rappelé qu'il y a différentes types de désir et que le désir prend sa source dans l'esprit illusionné (l'ignorance afflictive).

Je relirai tout ça à l'occasion car en effet, c'est plutôt long.

Merci encore Lupka.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3250
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Merci.
(Lol, la pensée sur deux tableaux...d'un forum à l'autre...)

Hum, 108 soifs... Butterfly_tenryu
Bon je vais boire un thé...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Répondre