Forum Bouddhiste Dhamma

François Hollande vient d'être élu président de la république française avec 52 % des voix contre 48 % à son prédécesseur et président sortant, Nicolas Sarkozy.
Le forum étant lu par des personnes de différentes nationalités, notamment des Quebecois, cette information n'est peut-être pas essentielle pour tout le monde.

Aussitôt élu, François Hollande a déclaré : "Je serai le président de tous les français".
Si cette précision semble nécessaire, c'est peut être qu'elle n'a pas toujours été aussi évidente.

Cette déclaration m'a fait penser aux enseignements bouddhistes qui nous demandent d'avoir de la compassion pour tous les êtres.
Tous les êtres, un jour ou l'autre, ont été nos mères nous dit-on. Nous devons donc les considérer avec bienveillance en souvenir de tout le bien qu'ils nous ont fait par le passé.

C'est un exercice très difficile, on s'en doute, quand on voit les passions qui agitent la société mondaine. Il doit être aussi difficile de prendre des décisions dans l'intérêt de tous (sachant que la moitié de ces personnes ont combattu vos idées) que d'aimer tout le monde, d'aimer nos ennemis, d'envoyer de la compassion à celui avec qui on est en litige, en conflit !

Pourtant, les principes d'égalité et de fraternité, inscrits dans les valeurs de la République, me semblent compatibles avec l'enseignement bouddhiste sur la compassion.

Si ce président était un pratiquant bouddhiste, est-ce que sa tache ne serait pas facilitée ?
S'il avait des conseillers bouddhistes, est-ce que sa tache ne serait pas facilitée ?

L'empereur Ashoka, protecteur du bouddhisme, a parait-il régné avec bienveillance sur l'Inde, tout en promouvant le bouddhisme :

wikipédia a écrit :Ashoka ou Açoka (hindi : अशोक, IAST : Aśokaḥ ; v. -304 à -232) est le troisième empereur de la dynastie indienne des Maurya.

Il accède au pouvoir en -273 et s'efforce tout d'abord de consolider et d'agrandir l'empire hérité de son père Bindusara. À la suite de la conquête meurtrière du Kalinga, il adopte les principes non violents (Ahimsâ) du bouddhisme. Dès lors l'empire n'est plus troublé par la guerre et, en souverain pacifique, il s'emploie à l'organiser grâce à un corps important de fonctionnaires et une police efficace ainsi qu'au travers d'édits gravés sur des rochers ou des colonnes dispersés dans tout le pays. Il interdit les sacrifices, promeut le végétarisme et encourage la diffusion du bouddhisme dans tout le sud-est asiatique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ashoka

Si vous participez à ce fil, merci de le faire dans une optique bouddhiste car nous sommes dans la section BOUDDHISME.

C'est surtout pas souhaitable quelquesoient les valeurs (justes souvent d'après moi aussi) enseignées dans le dharma;
Car à mon sens imposer une religion ou spiritualité "si bonne" soit-elle, à des individus, des gens, un peuple, etc, est tout bonnement irrespectueux du droit de chacun à choisir leurs croyances, leur vision de la vie, leur spiritualité (ou son absence);

Bref, tu dérailles un peu à mon avis Ted
Imagine deux secondes que le christianisme et ses représentants veuillent (à nouveau, comme aux temps des monarchies, des états-religieux etc) gouverner la france ou un pays, ou même l'islam, ou l'hindouisme ou le chamanisme ? c'est peut-être le choix qu'ils croient juste aussi non ?
A mon avis la ou les religions ne devraient pas participer ou être impliquées dans des politiques, car c'est une forme d'intolérance pour ceux qui ont d'autres croyances ou sont athées, agnostiques, anarchistes ou autres etc;
La spiritualité est avant tout une affaire personnelle;
Et on peut essayer d'appliquer des valeurs bouddhistes, écologistes ou autres, d'y prendre conseil, sans pour autant vouloir
que ces idéologies dirigent un pays ou autre.
A mon avis, les gouvernements, présidents etc, ne devraient même pas exister, et chacun devrait faire son propre chemin, dans l'entraide parfois si possible;

<<metta>>

ardjopa a écrit :Car à mon sens imposer une religion ou spiritualité "si bonne" soit-elle, à des individus, des gens, un peuple, etc, est tout bonnement irrespectueux du droit de chacun à choisir leurs croyances, leur vision de la vie, leur spiritualité (ou son absence);

J'ai jamais dit ça.
Il ne s'agit pas de convertir tous les français au bouddhisme... La France reste un pays laïc.
Il s'agit de se demander si la pratique bouddhiste est compatible avec les plus hautes charges de l'état.

Au niveau des idées et valeurs bouddhistes (sans parler des "croyances", samsara, nibbana etc) je pense que la plupart sont ou seraient compatible avec les droits de l'homme (et même de tous les êtres ), la démocratie, et même au-delà, avec les principes de non-violence, de compassion universelle, de cultiver la paix, etc;
Mais il y a du chemin à mon avis avant d'ajouter un mot à "liberté, égalité, fraternité, éveil" !

Mais je soupçonne François hollande, d'avoir dans son "attitude" (peut-être trompeuse) intégré ou d'essayer de pratiquer à sa façon certains principes de sagesse : respect de l'adversaire autant que possible, rester le plus honnête et calme qu'il peut sans se corrompre dans des valeurs du "coté obscur" ! , d'avoir une forme de compassion pour ses ennemis qui l'ont pas mal injurié ou qui ne croyaient pas en son élection, ou même de pratiquer une forme "d'aikido politique", en ne repondant pas toujours coup pour coup, mais en utilisant l"agressivité de l'adversaire et l'humour, pour qu'il se casse les dents tout seul

ted a écrit :Il s'agit de se demander si la pratique bouddhiste est compatible avec les plus hautes charges de l'état.

Pourquoi ne le serait-elle pas?
Cela dit, ce n'est pas quelque chose, le cas échéant, qu'on aurait à savoir : la France est un pays laïque et la religion de son président ne regarde que lui seul, comme celle de tout autre citoyen. On a pas mal reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir affiché sa propre religion, le catholicisme, et de l'avoir favorisée, ce qui était un reproche mérité. Un président bouddhiste aurait à se garder de reproduire la même erreur.

La laïcité a du bon ; j’ai été dans une école laïque, mes parents ne sont pas croyants, personne ne m’a obligé
à accepter tel ou tel courant spirituel, c’est quelque chose vis à vis de quoi je suis reconnaissant.

Il s'agit de se demander si la pratique bouddhiste est compatible avec les plus hautes charges de l'état.

Edit: je complète mon post par rapport à la question ci-dessus.
C’est difficile à dire ; un président est pour moi engagé à 200% dans les affaires du monde,
certainement une pratique bouddhiste est compatible mais l’attention risque malgré tout
d’être assez éloignée de l’intériorité et de ce qui y a trait.

Flocon a écrit :

ted a écrit :Il s'agit de se demander si la pratique bouddhiste est compatible avec les plus hautes charges de l'état.

Pourquoi ne le serait-elle pas?
Cela dit, ce n'est pas quelque chose, le cas échéant, qu'on aurait à savoir : la France est un pays laïque et la religion de son président ne regarde que lui seul, comme celle de tout autre citoyen. On a pas mal reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir affiché sa propre religion, le catholicisme, et de l'avoir favorisée, ce qui était un reproche mérité. Un président bouddhiste aurait à se garder de reproduire la même erreur.

Parfaitement résumé. Il ne s agit pas de savoir si le bouddhisme serait la religion d'Etat donc nul besoin d'évoquer la laïcité. Cependant le Bouddha fut l'un des plus sages conseillers de rois et empereurs de son époque et bien plus tard Ashoka fut le parfait exemple de la gouvernance d'un royaume selon l'application du Dhamma.

Pour ma part je suis contre les religions d'Etat, regardez au Maroc et l'hypocrisie regnante autour des convertis ou de ceux qui doivent fair semblant de fair ramadan ... en thailande ou 1% de la population doit vraiment pratiquer en bonne et du forme

La laicite est le meilleur ami des religions