SHIKI SOKU ZE KU
Publié : 03 avril 2012, 09:07
SHIKI SOKU ZE KU : il y a quelque chose, mais il n'y a rien
KU SOKU ZE SHIKI : il n'y a rien, mais il y a quelque chose
C'est le paradoxe que pourtant Zazen soutient à partir d'une intuition synthétique et directe de l'Esprit originel que par ailleurs nous avions appelé WU-NIEN l'Inconscient dans un autre fil et qu'il présente comme point de départ de toute compréhension. Comprendre la condition de souffrance et l'illusion qui s'attache à l'égo c'est comprendre KU et le mouvement qui en procède dans son aspect phénoménal.
KU est ainsi le karma (l'action) dans son aspect constructeur/destructeur à l’instar du couple Shiva/Vishnou, c'est l'existence sans noumène ou encore la non-existence du subjectif et de l'objectif et l'existence de la non-existence non-nées, non-éteintes, non-souillées, non-pures, non-augmentantes, non-diminuantes. Qui plus est, KU ne contient pas les cinq éléments, ni les six organes de la perception, ni les six objets de la perception, ni les six consciences, ni l'ignorance, ni la vieillesse, ni la mort, ni l'extinction de l'ignorance, de la vieillesse et de la mort, ni les quatre saintes vérités, ni sagesse, ni profit, seulement MUSHOTOKU
Pour les tenants du Hinayana, cette position est intenable dans la mesure où elle semble faire fi des notions qui constituent le bouddhisme originel au sens historique en semblant rejeter l’ignorance, le vieillesse etc etc… au profit de ce que les matérialistes appelleraient une idéalisation. Cependant, MUSHOTOKU, c’est-à-dire l’action sans but, sans finalité, sans intérêt personnel n’est aucunement le rejet des bases mêmes du bouddhisme mais distanciation de l’attachement que l’Ego suscite par conceptualisation langagière auto-centrée constitutive de l’Imaginaire précisément générateur de souffrance.
Au contraire, la mise à distance des schémas mentaux issues du fonctionnement du cerveau frontal permet au cerveau primordial et central de laisser émerger, spontanément et inconsciemment les informations naturelles et les rythmes cosmiques que les représentations néo-corticales voilaient jusqu’à la pratique de Zazen.
Il faut préciser pour se faire comprendre parfaitement que le Zen du Mahayana, à l’instar de SPINOZA qui prenait le parti de Dieu, embrasse à l’origine de son ressenti la condition même de l’Homme souffrant et considère la sortie du Palais de Cakyamuni comme l' actualisation d’une souffrance existentielle qui, quelque soit les conditions historiques dans laquelle elle s’effectue, contraint l’homme à subir le poids de ses choix futiles, tant qu’il n’a pas quitté le Palais…
Il est intéressant de noter que ce dimanche matin 1/04, l’émission « voix bouddhistes » consacrait son thème à la Responsabilité Universelle qui me semble précisément rejoindre ce que nous disons. Une citation fut faite d’une sentence zen : « Entendre le nuage dans la cloche » qui présente à la méditation d’une façon synthétique l’ensemble des éléments nécessaires à la fabrication de la cloche afin de faire « sentir » que ces éléments séparés sans noumène concourent néanmoins à l’unité de l’ensemble en même temps que cette unité en permet l’expression.
En effet, cette sentence permet de situer les éléments dans leur vérité originaire manifestant la loi de co-ordination sans substance. Autrement dit l'inter-action est la manifestation du pouvoir cosmique fondateur qui se parcellise et en se manifestant disperse et matérialise l'énergie nouménal de KU, à chaque instant totalité du cosmos, qui pourtant n'est ni l'existence ni la non-existence mais les deux à la fois.
C'est ainsi que prend tout son sens l'affirmation de HUI-NENG : « Au commencement aucune chose n'est » où cependant les dix-huit domaines, les désirs, les illusions fantasmatiques, les sens, la mort, l'ignorance etc etc.. sans existence réelle, s'enracinent par le comportement, la conscience, la parole juste que chacun peut avoir ou pas et donnent ainsi l'impression d'une existence phénoménale alors qu'ils ne sont que négation de l'origine nouménal et intelligible.
Dans ces conditions il est aisé de concevoir « qu'aucun miroir ne brille jamais » et « qu'aucune poussière ne peut jamais s'y amasser » car la compréhension de KU dissout, non seulement les mirages mais également leurs répercussions sous forme de mérites ou de démérites... car chacun est supposé le savoir maintenant... le bien et le mal sont la maladie de l'Esprit, et partant, sans vérité.

KU SOKU ZE SHIKI : il n'y a rien, mais il y a quelque chose
C'est le paradoxe que pourtant Zazen soutient à partir d'une intuition synthétique et directe de l'Esprit originel que par ailleurs nous avions appelé WU-NIEN l'Inconscient dans un autre fil et qu'il présente comme point de départ de toute compréhension. Comprendre la condition de souffrance et l'illusion qui s'attache à l'égo c'est comprendre KU et le mouvement qui en procède dans son aspect phénoménal.
KU est ainsi le karma (l'action) dans son aspect constructeur/destructeur à l’instar du couple Shiva/Vishnou, c'est l'existence sans noumène ou encore la non-existence du subjectif et de l'objectif et l'existence de la non-existence non-nées, non-éteintes, non-souillées, non-pures, non-augmentantes, non-diminuantes. Qui plus est, KU ne contient pas les cinq éléments, ni les six organes de la perception, ni les six objets de la perception, ni les six consciences, ni l'ignorance, ni la vieillesse, ni la mort, ni l'extinction de l'ignorance, de la vieillesse et de la mort, ni les quatre saintes vérités, ni sagesse, ni profit, seulement MUSHOTOKU
Pour les tenants du Hinayana, cette position est intenable dans la mesure où elle semble faire fi des notions qui constituent le bouddhisme originel au sens historique en semblant rejeter l’ignorance, le vieillesse etc etc… au profit de ce que les matérialistes appelleraient une idéalisation. Cependant, MUSHOTOKU, c’est-à-dire l’action sans but, sans finalité, sans intérêt personnel n’est aucunement le rejet des bases mêmes du bouddhisme mais distanciation de l’attachement que l’Ego suscite par conceptualisation langagière auto-centrée constitutive de l’Imaginaire précisément générateur de souffrance.
Au contraire, la mise à distance des schémas mentaux issues du fonctionnement du cerveau frontal permet au cerveau primordial et central de laisser émerger, spontanément et inconsciemment les informations naturelles et les rythmes cosmiques que les représentations néo-corticales voilaient jusqu’à la pratique de Zazen.
Il faut préciser pour se faire comprendre parfaitement que le Zen du Mahayana, à l’instar de SPINOZA qui prenait le parti de Dieu, embrasse à l’origine de son ressenti la condition même de l’Homme souffrant et considère la sortie du Palais de Cakyamuni comme l' actualisation d’une souffrance existentielle qui, quelque soit les conditions historiques dans laquelle elle s’effectue, contraint l’homme à subir le poids de ses choix futiles, tant qu’il n’a pas quitté le Palais…
Il est intéressant de noter que ce dimanche matin 1/04, l’émission « voix bouddhistes » consacrait son thème à la Responsabilité Universelle qui me semble précisément rejoindre ce que nous disons. Une citation fut faite d’une sentence zen : « Entendre le nuage dans la cloche » qui présente à la méditation d’une façon synthétique l’ensemble des éléments nécessaires à la fabrication de la cloche afin de faire « sentir » que ces éléments séparés sans noumène concourent néanmoins à l’unité de l’ensemble en même temps que cette unité en permet l’expression.
En effet, cette sentence permet de situer les éléments dans leur vérité originaire manifestant la loi de co-ordination sans substance. Autrement dit l'inter-action est la manifestation du pouvoir cosmique fondateur qui se parcellise et en se manifestant disperse et matérialise l'énergie nouménal de KU, à chaque instant totalité du cosmos, qui pourtant n'est ni l'existence ni la non-existence mais les deux à la fois.
C'est ainsi que prend tout son sens l'affirmation de HUI-NENG : « Au commencement aucune chose n'est » où cependant les dix-huit domaines, les désirs, les illusions fantasmatiques, les sens, la mort, l'ignorance etc etc.. sans existence réelle, s'enracinent par le comportement, la conscience, la parole juste que chacun peut avoir ou pas et donnent ainsi l'impression d'une existence phénoménale alors qu'ils ne sont que négation de l'origine nouménal et intelligible.
Dans ces conditions il est aisé de concevoir « qu'aucun miroir ne brille jamais » et « qu'aucune poussière ne peut jamais s'y amasser » car la compréhension de KU dissout, non seulement les mirages mais également leurs répercussions sous forme de mérites ou de démérites... car chacun est supposé le savoir maintenant... le bien et le mal sont la maladie de l'Esprit, et partant, sans vérité.

