Page 1 sur 1
Thich Nhat Hanh
Publié : 16 mars 2012, 11:25
par axiste
Nier l'existence d'une chaise revient à nier la présence de l'univers entier. Une chaise qui existe ne peut pas devenir non existante, même si nous la coupons en petits morceaux et que nous la brûlons. Si nous arrivions à détruire une chaise, nous détruirions tout l'univers. Le concept de "début" et de "fin" et très lié à celui d'être et de non être. Par exemple, à quel moment particulier pouvons nous dire que telle bicyclette existe et à quel moment elle n'existe plus ? Si nous disons qu'elle commence à exister à l'instant où la dernière partie en est assemblée, cela signifie t-il que l'on ne peut pas dire: "cette bicyclette a besoin d'une pièce de plus." A quel moment préalable ? Et quand elle est cassée, pourquoi l'appelons nous "une bicyclette cassée"? Si nous méditons sur le moment où la bicyclette est et celui où elle n'est plus, vous remarquerez que la bicyclette ne peut pas être mise dans les catégories "être et non être" ou "commencement et fin".
Le poète indien Rabindranath Tagore exista t-il avant sa naissance ou non ? Existe t-il encore depuis sa mort ou a t-il cessé d'exister ? Si vous acceptez le principe tiré du soutra Avatamsaka d'interpénétration" ou celui, venant de la physique de l'impulsion initiale, d'inter-être", vous ne pouvez pas déclarer qu'il a existé un temps où Tagore n'est pas, même avant sa naissance ou après sa mort. Si Tagore n'est pas, l'univers entier ne peut pas être, ni vous ni moi exister. Ce n'est pas à cause de sa "naissance" que Tagore existe, ni à cause de sa "mort" qu'il n'existe plus.(…) nous tous, sommes sans début et sans fin. Je suis ici parce que vous êtes là. Si aucun d'entre nous n'existe, aucune personne ne peut exister non plus. La réalité ne peut être limitée par des concepts d'être, de "non-être", de naissance et de mort.(…) Le langage scientifique commence à avoir la nature symbolique de la poésie. Aujourd'hui, des mots tels que "charme" et "couleur" sont employés pour décrire les propriétés des particules qui n'ont pas d'équivalent dans le "monde macroscopique". Un jour, la réalité se révèlera elle même au delà des conceptions et des mesures(...)
---
Extrait de La vision profonde, P143
Thich Nhat Hanh

Re: Thich Nhat Hanh
Publié : 16 mars 2012, 11:56
par Dharmadhatu
Re: Thich Nhat Hanh
Publié : 16 mars 2012, 20:49
par bagadou
Merci AXISTE. eveil_333 love_3
Re: Thich Nhat Hanh
Publié : 17 mars 2012, 09:54
par axiste
Voici quelques autres passages qui me parlent bien
P148(…) L'aspect miraculeux de l'existence signifie être conscient que l'univers est contenu dans chaque chose, et que l'univers ne pourrait pas exister s'il ne contenait pas chaque chose. Cette conscience de l'interrelation, de l'interpénétration, et de l'inter-être fait qu'il nous est impossible de dire que quelque chose "est" ou n'est pas, aussi nous l'appelons l'existence miraculeuse.(…) Même si le Bouddha a déclaré: "vous ne pouvez pas trouver le Thatagatha même dans cette vie", il ne signifiait pas par là que le Thatagatha est non existant. Le soutra de la Grande Prajna Paramita utilise le mot "non vide"(asunya) pour décrire cet état.
p152
(…)
méditez sur le soleil comme sur un second coeur(…)méditez sur le soleil par chaque cellule de votre corps. Méditez pour voir le soleil dans toutes les plantes, dans chaque parcelle nutritive des légumes que vous ingurgitez(…)
p152
Tue Trung, un maître vietnamien du XIV siècle écrivit:
Naissance et mort,
Vous m'avez tourmenté.
Maintenant, vous ne pouvez plus
m'atteindre.
S'il vous plaît, méditez profondément sur ces deux phrases jusqu'à ce que vous puissiez voir Tue Trung dans chaque cellule de votre corps.
P 156
Leibniz, un mathématicien allemand, prétendit que non seulement les couleurs, la lumière et la température, mais aussi les formes, le contenu et le mouvement de chaque chose dans l'univers pourrait n'être rien d'autre que des propriétés que notre esprit projetterait dans la réalité. A la lumière de la théorie des quanta, personne ne peut continuer à penser, comme le faisait Descartes, que l'esprit et l'objet sont deux réalités distinctes qui existent indépendamment et séparément l'une de l'autre.
Pour le dire simplement, dans la phrase "j'ai eu peur du serpent", nous identifions un "je", un serpent et une peur. La peur, un phénomène psychologique, n'est pas seulement inextricablement liée aux phénomènes physiques "je" et serpent, mais aussi inextricablement intégrée à la toile de l'univers entier et à la même nature que l'univers. Le concept "peur" comprend le concept "serpent" et le concept de la personne qui a peur d'être mordue par un serpent. Si nous tentons d'être objectifs, nous ne sommes plus certains de ce qu'est exactement la nature objective d'un serpent ou celle d'une personne.Mais la peur est une expérience directe que nous pouvons reconnaître et identifier.
Dans la méditation sur l'interdépendance, nous pouvons voir que chaque moment de conscience inclut l'univers entier. Ce moment peut-être un souvenir, une perception, un sentiment, un espoir. Du point de vue de l'espace, nous pouvons l'appeler une "particule" de conscience. Du point de vue du temps, nous pouvons l'appeler un "grain" de temps (knasa). Un instant de conscience embrasse à la fois le passé, le présent et le futur et l'univers entier (…)
Mais en fait, beaucoup de passages me parlent ...et je ne peux tout mettre...
Bonne journée
