Méditation dans les cimetières

michel2

Me semble qu'il y a un sutra (ou est ce dans le vinaya ?) qui raconte qu'un jour, pendant que le Bouddha était en déplacement, un groupe qui était allé méditer sur l'impermanence du corps dans un charnier a pété les plombs, et ça a tourné à la déprime et au suicide collectif, les derniers survivants ayant gentiment demandé au gardien du cimetière de les achever, ce qu'il fit pour rendre service à ces honorables moines à qui on ne pouvait rien refuser.
Au retour du chef, (si je me rappelle bien) rappel sur l'interdiction de tuer son prochain, même à sa demande, et incitation à revenir à des trucs plus cools, comme l'attention sur le souffle. (sources ?)
michel2

michel2 a écrit :Me semble qu'il y a un sutra (ou est ce dans le vinaya ?) ....)
Ayé, j'ai retrouvé, c'est dans le Vinaya. Une des conclusions utiles serait sans doute de ne pas jouer à ça sans supervision ?

http://dhammadana.org/sangha/vinaya/227/4pk.htm#ch3
Pendant que Bouddha demeurait dans la forêt de Mahāvhana près de Vesālī, des bhikkhu pratiquaient la contemplation du corps (entraînement consistant à concentrer son attention sur son corps pour prendre conscience du caractère repoussant de tout ce qui le constitue). Emplis de répulsion, ils se sont donnés la mort. Suite à cet évènement, Bouddha a établi la pārājika 3. Voici comment cela s'est produit ...

Bouddha a donné un enseignement expliquant les bénéfices de l'entraînement de la contemplation du corps. Peu après, il s'est retiré seul quinze jours durant. Pendant cette période, hormis le bhikkhu qui lui apportait la nourriture, il a interdit à qui que ce soit de venir le voir.

En développant leur pratique de contemplation du corps, les bhikkhu finissaient par être complètement dégoûtés par leur corps et par conséquent de la vie humaine qui ne leur apportait plus que de la répulsion. De ce fait, n'ayant pas suivi intelligemment les instructions du Parfait, ils se sont arrêté sur cette idée et se sont donnés la mort. Certains se sont suicidés, certains se sont entre-tués et d'autres ont remis bol et robes à Migalaṇḍaka, "l'homme au grand chignon", en lui demandant de les abattre. En l'espace d'une journée, Migalaṇḍaka a ainsi massacré jusqu'à soixante bhikkhu.

Les quinze jours de retraite en solitaire sont parvenus à terme. Lorsque Bouddha est sorti, il a pu constater une nette baisse du nombre de bhikkhu. Il a alors interrogé le Vénérable Ānandā qui lui a communiqué les raisons. Ces sinistres événements ont persuadé Bouddha d'enseigner une autre manière de pratiquer pour que les bhikkhu puissent parvenir à expérimenter nibbāna sans danger. Ainsi, en rassemblant les bhikkhu, Bouddha a enseigné la pratique de la contemplation sur la respiration en expliquant tous ses bénéfices et comment bien la développer.

Ensuite, en reprochant les bhikkhu disparus de s'être donné la mort en se suicidant ou en sommant autrui de le faire, il a établi la pārājika 3.
kay

Tomber dans une ascèse extrême morbide, cultiver la morbidité, ou même une situation mortifère est un danger. Jusqu'à en perdre la tête ? Cela revient à cultiver de l'aversion, du rejet, de la peur, jusqu'à la haine de soi ou de l'autre ? Il en ressort des actes et conséquences. Et ce danger pour des bikkhus, alors pour des laïcs !... :shock: Le charnier serait vite fait.
Oui, le corps... et l'esprit !... la vie, la mort, le miel et l'amer, la souffrance, l'impermanence... Pas de vie sans mort, de mort sans vie.
Jusqu'au dernier souffle... Il est dit aussi que cette vie et ce corps sont précieux pour pratiquer, vivre cette vie... <<metta>>
Le coeur même de la vie est traversé de mort à tout instant. Alors, la vie de tous les jours, et le souffle, c'est bien assez.

FleurDeLotus jap_8
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