Citation:
On peut comparer la vie à une bougie allumée. L’extinction de la flamme (mort) se produit par l’épuisement de la mèche, de la cire, des deux à la fois ou par un coup de vent.
a) āyukkhaya : fin de l’espérance de vie alors qu’il reste encore de la force kammique. Si le kamma générateur est très fort il recrée une vie dans le même monde. (épuisement de la mèche)
b) kammakkhaya : le kamma générateur (janaka) de la vie est épuisé alors que l’espérance de vie n’est pas encore atteinte. (épuisement de la cire)
c) ubhayakkhaya : les deux sont épuisés (épuisement de la cire et de la mèche)
d) upacchedaka : un kamma obstruant vient couper le fil de la vie (coup de vent)
Quelqu’un qui est sur le point de mourir, au moment de la mort, par la force de son kamma, fait l’expérience d’une des trois choses suivantes par l’un des six sens (image, son, odeur, goût, toucher, pensée).
1. Kamma
Ici la personne se souvient d’une action commise dans sa vie qui va déterminer la vie suivante. Cette action peut être :
· Action lourde de conséquences (garukamma) = action au résultat obligatoire après la mort : = 5 crimes crapuleux et absorptions
· Action proche de la mort (asanna kamma) = action faite juste avant la mort
· Action habituelle (acinna kamma) = action faite habituellement
· Action indéfinie (kattata kamma) = action indéfinie de cette vie ou d’une vie quelconque.
Le Kamma apparaît à la porte de l’esprit.
2. Kamma Nimmitta
Ici la personne revit une image, un son, une odeur, un goût, une sensation qui avait accompagné une action.
1. Upaladdha : objet principal. Exemple : monastère qu’on a offert ou animaux qu’on a tués.
2. Upakarana : objet secondaire. Exemple : offrandes et robes qu’on a offert avec le monastère ou filet qui a servi à pêcher les poissons.
Le kamma nimitta peut être une quelconque perception des six sens.
3. Gati Nimitta : Le gati nimitta, étant toujours une image réelle, se présente à la porte de l’esprit comme un rêve. Ici la personne perçoit soit un symbole de la future sphère où elle va renaître soit des objets de cette sphère :
- 1. Upalabhitabba : l’endroit où on va renaître
2. Upabhoga : objets, habitants, résidences, parcs de cet endroit
Processus de pensée au moment de la mort
Ensuite le flux de conscience se tourne continuellement vers l’objet présent (par exemple l’utérus de notre future mère), comme s’il coulait et s’inclinait vers lui, conformément au Kamma sain ou malsain qui est sur le point de mûrir selon l'endroit où on va renaître.
Par conséquent quand la mort (cuti citta) se produit l'objet alors présent aux portes des six sens devient l’objet de la conscience de renaissance (patisandhi) et du facteur de la vie (bhavanga).
La mort dans le Bouddhisme est la fin de la vie, āyu et de la chaleur usma mais ce n’est pas la destruction de l’être.
La force générée par le kamma est comparable à un courant électrique.
Ce courant subsiste mais l’appareil qu’il alimente change : ampoule électrique, machine à laver, radio etc. De la même façon, notre corps change mais la force kammique reste constante. Le générateur de cette force est le désir : désir d’avoir du plaisir et d’éviter la souffrance ou désir de vivre.
La renaissance est immédiate comme une onde émise est immédiatement reçue par un poste de radio. Il y a toujours un endroit pour nous pour renaître car le nombre des êtres est infini.
La vie se transmet comme la flamme d’une bougie à l’autre ou un poème du professeur à l’élève.
Tout notre caractère et tout notre kamma est transmis d’une citta à l’autre comme les gênes qui sont dans chaque cellule en entier.
Citta Santati - le flux de la conscience
Ainsi, pour ceux qui ont pris une renaissance, une conscience semblable à celle de la mort survient juste après la conscience de renaissance et a le même objet. En l’absence de processus de pensée cette conscience se produit à répétition, sans interruption, de façon à former comme un flux qui se propage jusqu’à la mort suivante. Cette conscience étant un facteur essentiel de la vie, on l’appelle facteur de vie ou bhavanga. A la fin de la vie cette conscience remplit la fonction de conscience de la mort. Puis une nouvelle conscience de renaissance apparaît et ainsi la roue de l’existence continue à tourner. Dans la nouvelle vie aussi il y a conscience de renaissance, facteur de vie, processus de pensée et conscience de la mort.
Les personnes éveillées, se disciplinant longtemps, comprennent l'impermanence (de la vie), et réalisent l'état éternel, le nibbana. Ils tranchent complètement les attaches à l’existence et atteignent la Paix Suprême.
source=indavati