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C'est si bon de rire

Publié : 07 octobre 2011, 13:37
par ted
Apparemment, toutes les représentations du Bouddha le montre le sourire aux lèvres. :)
De nos jours, les grands maîtres bouddhistes sont toujours souriants, ils plaisantent joyeusement, sans arrière-pensées, comme des enfants. ba19

Peut-être y a t'il une leçon a tirer de tout ça ?
Peut-être qu'on ne rigole pas assez, ici, sur ce forum ? ;-)
Les polémiques naissent quand on prend des idées, des opinions, trop au sérieux.

Quelle est la place de l'humour dans la pratique bouddhiste ? Smiley_amour
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Re: C'est si bon de rire

Publié : 07 octobre 2011, 13:56
par tirru...
ted a écrit :Les polémiques naissent quand on prend des idées, des opinions, trop au sérieux.
Et surtout quand on s'y attache et que l'égo se gonfle... En même temps, les représentations du Bouddha souriant sont apparues tardivement, cinq cent ans après l'arrivée du Bouddha. Les premières représentations sont apparues dans l'empire Kouchan, l'actuel Afghanistan et c'est les gouvernants qui avait encouragé cela car le bouddhisme était la religion de cet empire. Il s'était largement inspirés des statues grecques et notamment des drapées qu'on retrouve sur les statues du Bouddha. Le sourire tient peut être au fait que le Sangha dégageait une certaine sérénité qu'accompagne forcement le sourire. Je dirais que le Dhamma rend souriant.

Re: C'est si bon de rire

Publié : 07 octobre 2011, 13:59
par ted
Remarque, tu me diras que c'est un sourire qui vient principalement de l'intérieur...
Est-ce qu'il y a des suttas où le Bouddha fait de l'humour ou quelque chose d'approchant ?

Re: C'est si bon de rire

Publié : 07 octobre 2011, 14:01
par tirru...
ted a écrit :Remarque, tu me diras que c'est un sourire qui vient principalement de l'intérieur...
Est-ce qu'il y a des suttas où le Bouddha fait de l'humour ou quelque chose d'approchant ?
Il ne me semble pas Ted, mais je faire quelque recherches.

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 10:00
par sérénité
Sa Sainteté parle de la paix dans le monde, s’inquiète de la censure en Chine, de la fonte de l’Himalaya, de la corruption… et propose de greffer de gros nez aux journalistes. Retour sur quelques moments forts de la Conférence pour la Paix par la Religion du 7 septembre dernier, où le Dalaï-lama a montré que l’humour aide décidément à faire passer les messages.


Crédit : Charlotte Biron


La Conférence réunissait d’illustres professeurs et penseurs, mais c’est Sa Sainteté qui a le plus marqué les esprits. Il faut dire que le Dalaï-lama s’exprime parfois en paroles de chansons, parfois en paraboles, parfois comme Maître Yoda, et toujours en exerçant un charme assez impressionnant sur les 2 500 personnes rassemblées au Palais des Congrès.







Le Dalaï-lama prend de longues minutes pour dénoncer la corruption, particulièrement en Chine et en Inde, pays dont il parle beaucoup. « Il faut que les gens choisissent. Les prières ne fonctionnent pas si l’on participe à la corruption. Si vous participez à la corruption, arrêtez de prier. Vous ne pouvez tromper Dieu. » Le Dalaï-lama attribue une large responsabilité aux professionnels des médias et souhaite voir leur physionomie s’adapter à leur emploi: « les gens des médias devraient avoir de longs et gros nez. Avec leur gros nez, ils pourront sentir tout ce qui se passe, investiguer et nettoyer la société. »



Le public pose beaucoup de questions sur l’environnement, questions auxquelles le Dalaï-lama répond patiemment, y allant de ses suggestions personnelles : « l’environnement est un sujet très, très sérieux. Nous n’avons qu’une Terre. Moi, je fais attention, et je prends des douches et pas de bains. J’ai vu une rivière où il n’y avait plus de poissons, à cause de la pollution. »



Le Dalaï-lama veut voir le monde politique se laïciser: « les chefs politiques et religieux devraient être séparés. Ça peut faire dire que je suis hypocrite, parce que j’ai fait les deux. (Rires) Mais plus maintenant », dit-il en rappelant qu’il a récemment renoncé à son rôle politique.



Le Dalaï-lama ne voit pas la foule à cause des lumières qu’on projette sur lui sur la scène. « Attendez, je vais mettre ma casquette. C’est très pratique, explique-t-il en enfilant la casquette. C’est pour vérifier que vous écoutez bien. Si vous bâillez, je fais [une] petite conférence. Si vous montrez beaucoup d’enthousiasme, je fais [une] grosse conférence. »



» Le Dalaï-lama propose plusieurs idées pour résoudre les conflits mondiaux , entre autres : « come together » et « exprimez-vous », ou encore « prier n’est pas suffisant. On doit faire des efforts et rencontrer plus de gens. »



Lorsqu’on demande au Dalaï-lama s’il se sent parfois découragé, il répond éloquemment : « Oh yeah. »



Bien sûr, une des questions récurrentes de la Conférence concerne la méthode à employer pour sauver le monde. Comme réponse, Le Dalaï-lama suggère l’autodiscipline et de rechercher simplement la paix intérieure. C’est aussi le thème de Kung-Fu Panda 2. Les réalisateurs de ce film d’animation auraient-ils eux aussi entendu Sa Sainteté ?

Le Dalaï-lama est assez bouffon, rit franchement, et son sourire est contagieux. Il s’en prend en blague à Gregory Baum, professeur de l’Université McGill, assis près de lui : « Me trouvez-vous intéressant ? Si vous dites non, je vous pousse en bas de la chaise ! »

http://quartierlibre.ca/2011/09/le-rire-du-dalai-lama/

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 10:56
par Iskander
ted a écrit :Est-ce qu'il y a des suttas où le Bouddha fait de l'humour ou quelque chose d'approchant ?
Il me semble qu'il avait une bonne dose d'humour, même s'il était un peu particulier. Par exemple la parabole de la flèche empoisonnée:
Suppose, Mâlunkyâputta, qu'un homme soit blessé par une flèche fortement empoisonnée. Amis et parents amènent le chirurgien, mais l'homme s'exclame:

"Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m'a blessé: si c'est un guerrier, ou un brahmane, ou un marchand ou un artisan ?"

Puis il dirait:
"Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m'a blessé: quel est son nom? Quelle est sa famille? Cet homme qui m'a blessé est-il grand, petit ou de taille moyenne, est-il noir, ou brun, ou de couleur d'or ? D'où vient cet homme qui m'a blessé: de quel village, de quelle ville, de quelle cité ? Avec quelle sorte d'arc il a tiré sur moi ? Quelle sorte de corde a été employée sur l'arc: était-elle en coton, en roseau, en chanvre ou en écorce, un tendon? De quelle manière était faite la pointe de la flèche: était-elle en fer ou d'une autre matière? Quelles plumes ont été employées pour la flèche ?" [...]

Ô Mâlunkyâputta, cet homme mourrait sans le savoir.
Il me semble difficile de croire que le Bouddha n'avait pas au moins un sourire en coin lorsqu'il faisait cette énumération absurde :D

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 11:45
par tirru...
Bonjour Ted,

J'ai trouvé le sutta en question, il s'agit du Runna Sutta (Lamentations) - (AN 3.103) :

"Dans la discipline des Nobles, moines chanter est vu comme une lamentation, danser comme une folie, et infantile le rire qui montre les dents"


Cette traduction vient du livre de H.W.Schumann qui ne semble pas avoir voulu donner la suite du sutta et qui donc en déforme les propos.

On retrouve le sutta entier sur le site Suttapitaka.com, sur lequel figure le sutta en anglais et en pali et qui est rendu comme suit :

Ruṇṇam-idaṃ, bhikkhave, ariyassa vinaye yadidaṃ gītaṃ. Ummattakam-idaṃ,
bhikkhave, ariyassa vinaye yadidaṃ naccaṃ. Komārakam-idaṃ,
bhikkhave, ariyassa vinaye yadidaṃ ativelaṃ danta-vidaṃsaka-hasitaṃ.
Tasmātiha, bhikkhave, setughāto gīte, setughāto nacce,
alaṃ vo dhamma-ppamoditānaṃ sataṃ sitaṃ sita-mattāyā.
It is lamentating, bhikkhus, in the discipline of the noble ones, to sing. It is being out of one's mind, bhikkhus, in the discipline of the noble ones, to dance. It is childish, bhikkhus, in the discipline of the noble ones to laugh excessively showing the teeth. Therefore, bhikkhus, having given up{1} singing, having given up dancing, it is suitable for those who delight in the Dhamma* to smile moderately mindful smiles.
Traduction personnelle :

C'est lamentations, bhikkhu, dans la discipline des Nobles, que de chanter. C'est être hors de son esprit, bhikkhus, dans la discipline des Nobles, que de danser. C'est être enfantin, bhikkhu, dans la discipline des Nobles, que de rire excessivement (ativelaṃ : "temps prolongé) en montrant ces dents. Par conséquent, bhikkhu, ayant renoncé à chanter, ayant renoncé à la danse, il est apte pour ceux qui se plaisent dans le Dhamma de sourire (Sita) avec mesure (Matta).


jap_8

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 15:57
par ted
A remettre dans le contexte bien sur... Puisque, de nos jours, et je suppose que par le passé aussi, les chants et les danses font partie des rites et rituels bouddhistes...
Parfois, il ne faut pas chercher bien longtemps pour trouver deux suttas qui se contredisent en apparence. Affaire de contexte.
On comprendra facilement que dans un dojo par exemple, on évitera de rire aux éclats pendant que les autres méditent.
Ici, le Bouddha s'adresse à des moines...

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 16:01
par Lupka
Deux exemples concret:
- La Danse du Vajra fait partie intégrante de la transmition du Dzogchen
- Sa Sainté le Dalaï Lama sourtit tout le temps (et qu'est ce que c'est communicatif)

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La Danse du Vajra est une méthode importante qui utilise le son et le mouvement pour intégrer les trois aspects de notre existence - le corps, l'énergie et l'esprit – dans cette connaissance.
La Danse du Vajra est aussi une pratique très spéciale et efficace pour restaurer la condition naturelle de notre énergie et harmoniser notre être dans son ensemble. A ce titre elle peut être approchée avec la conscience et le respect approprié par toutes les personnes qui s'y intéressent sincèrement et souhaitent en recevoir ses bienfaits.
Dans la Danse des Six Espaces de Samantabhadra douze pratiquants, six femmes et six hommes, dansent ensemble sur un grand Mandala de cinq couleurs qui représente la correspondance entre la dimension interne de l'individu et la dimension externe du monde. Ils sont accompagnés par la musique et la mélodie chantée du Mantra des Six Espaces de Samantabhadra (le Bouddha primordial, symbole de notre vraie nature).

Re: C'est si bon de rire

Publié : 08 octobre 2011, 16:39
par tirru...
C'est exacte, il faut remettre les choses dans leur contexte Ted, le Bouddha s'adresse effectivement aux bhikku, aux moines et les exhorte avec bien faire la distinction entre un rire excessif et prolongé et un sourire mesuré. N'oublions pas que les moines doivent respecter des préceptes parmi lesquels il s'abstienne de danser, chanter et de faire de la musique par exemple. Les laïcs sont tenus de respecter les cinq préceptes et huit durant les jours d'uposatha ou figure justement le septième précepte qui dit :
Nacca-gita-vadita-visukkadassana mala-gandha-vilepana-dharana-mandana-vibhusanathana veramani sikkhapadam samadiyami
J'assume le précepte de m'abstenir de danser,de chanter, de faire de la musique, d'aller voir des divertissements, de porter des guirlandes, d'utiliser des parfums, et d'embellir le corps avec des cosmétiques.
Parfois, il ne faut pas chercher bien longtemps pour trouver deux suttas qui se contredisent en apparence.
En apparence oui, mais il faut remettre les choses dans leur contexte comme tu dis. Pour ce qui est du Runna Sutta, il ne me semble pas qu'il y ait un sutta contradictoire même en apparence, mais si tel était le cas j'aimerais bien le connaitre, bon courage pour la recherche :) Booky buddy Boummmm
Ted a écrit :les chants et les danses font partie des rites et rituels bouddhistes...
Pas en ce qui concerne le bouddhisme ancien en tout les cas.
Lupka a écrit :- La Danse du Vajra fait partie intégrante de la transmition du Dzogchen
Qui est une forme tardive du bouddhisme et qui a pu intégrer des rituels des cultures et des religions auxquelles il s'est mêlé.