Comment être heureux en attendant l'éveil ?

Jean

Non. Je ne connais pas. J'ai raté cet enseignement. J'ai juste écouté que les deux derniers.

N'était ce pas à propos de la posture traditionnelle de Milarépa? J'avais lu quelque chose de lui à ce sujet. En général ce que je ne peux pas pratiquer, je l'oublie très vite. Par contre, il y a des pratiques qui me sautent à la figure. En général ce sont toujours des pratiques simples que je peux mettre en œuvre tout de suite et que je sais que je peux pratiquer dans beaucoup de situations dont celle d'être hémiplégique, d'être enfermé en moi-même et d'être cloué sur mon lit de mort. Pour la posture de Milarépa, je ne pourrai pas remuer le bras.

Par contre, j'avais vu à la télé un enseignant chinois qui enseignait la méditation avec aiguilles d'acupuncture placées au sommet du crâne. Chaque étudiant apportait deux, trois aiguilles et se les plantait . Ça ne m'a pas trop interpellé, bien qu'il y a là une certaine logique : l'état mental dépend de la manière dont les énergies circulent.
ted

Jean a écrit :N'était ce pas à propos de la posture traditionnelle de Milarépa?
Oui, c'est ça.
Jean a écrit :... pratiquer dans beaucoup de situations dont celle d'être hémiplégique, d'être enfermé en moi-même et d'être cloué sur mon lit de mort. Pour la posture de Milarépa, je ne pourrai pas remuer le bras.
S'établir en rigpa. Maintenir la présence. Est-ce qu'il y a plus simple ? :roll:

Image
passagère

J'ai rien compris , ...( en plus je ne connais que le test qui commence difficile et devient facile ) ....

bonne continuation Jean ça a l'air d'aller comme tu veux . jap_8

Creux de l'oreille ,
Paroles du Maitre
Chante

Image
Dernière modification par passagère le 26 septembre 2011, 23:25, modifié 2 fois.
ardjopa

L'enseignement "ultime" du dzogchen, ou mahamudra, est très simple en effet, la "vigilance ou présence pure"
est aussi enseignée au tout début de l'enseignement theravada, y compris dans le dhammapada, bref rien de plus simple que "simplement "être" là
Mais le mental est compliqué, chez beaucoup d'êtres
Et surtout il a une facheuse tendance à s'exterioriser dans la multiplicité des distractions du monde, et de ses propres pensées, sensations etc...
Ceux qui pratiquent directement le dzogchen, sont à mon avis, soit des "simples d'esprit" (ce n'est pas toujours un défaut), soit des êtres proches de l'éveil ;-) : le mental-singe essaye de passer directement de "la saisie de multiples branches de l'arbre, et de ses allées-venues de branches en branches", au "lacher prise" direct de toutes les branches
La voie progressive, est plus "laborieuse", mais souvent moins risquée : le mental-singe "se concentre-se pose" sur une seule branche (samatha), et quand il se sent assez apaisé, prêt, et pleinement conscient (vipassana), il s'élance dans le vide et quitte sa dernière branche; A chacun de choisir sa phase de décollage ;-)
Jean

Ted a écrit :
S'établir en rigpa. Maintenir la présence. Est-ce qu'il y a plus simple ?

Je te donne ma version, mon interprétation, mais bon, n'oublie je suis attablé au café du commerce, donc rien de bien sérieux. Ça m’embêterait de te créer plus de confusion en répondant à ta question. Si c'est le cas, ne tiens aucun compte de ce que je dis. Je suis peut être déjà atteint d'Alzheimer. De toute façon, si tu veux recevoir une réponse en béton, va voir un maitre Dzogchen ou quelqu'un d'autorisé.

Mais je vais pas faire de manières, je pars dans mon délire. Aller hop!

En fait on se maintient en Rigpa par la relaxation, le lâcher prise

Le mot maintenir a une connotation de saisie or il y pas de saisie.

On pourrait dire : Etre connecté à Rigpa, rester connecté à Rigpa par la détente, lâcher prise

Je mélange deux enseignements : celui de Namkhay Norbu et celui de Tenzin Wangyal :

Namkay Norbu parle de détente et de présence.

Je développe le mot détente par trois concepts de base de Tenzin Wangyal

Détente = calme. Le calme au niveau du mental c'est le silence et la détente au niveau de l'esprit (ne pas oublier que les Tibétains situent l'esprit dans le coeur) c'est l'ouverture d'esprit/coeur dans le sens éclosion, sensation de spaciosité

On a donc détente = calme, silence, esprit spacieux. Ce que TWR appelle le Refuge Intérieur du corps, parole, esprit : les Trois Portes.

Ensuite Namkhay Norbu parle de présence, je comprends cela comme étant Pleine conscience de la situation et donc du pleine conscience du calme, pleine conscience du silence et pleine conscience de l'espace de l'esprit.

En amont de cette "Pleine conscience de" , par lâcher prise (relaxation) on se connecte à la simple Pleine conscience, on est cette pleine conscience et cette pleine conscience que l'on est, est Rigpa dont les caractéristiques (comme c'est bizarre) sont le calme, le silence et la spaciosité infinie, D'autres caractéristiques sont la paix , la joie, le feu de la joie qui est bienveillance rayonnante, créativité et même plus.

Cette conscience en fait est toujours là, à l'intérieur de nous comme le sont le calme, le silence et la spaciosité, etc mais on est occupé à autre chose à l'extérieur.

Vu de l'angle de cette conscience, les émotions, les pensées se trouvent en aval et sont le rayonnement de cette conscience , les parures dont parle Namkhay Norbu.

Stop!..On revient sur terre, dans nos bons vieux cinq poisons et tous les soucis qui vont avec, il s'agit maintenant de s'habituer à se reconnecter à cette source de nous même et qui est, en fait, notre vraie nature.

Et on se reconnecte, par la détente, le calme, le silence, le lâcher prise aux émotions et au blablabla ce qui amène à l'éclosion, l'ouverture, le déploiement de l'esprit.

Ce travail de reconnexion se fait autant sur le coussin de méditation que dans les situations de la vie de tout les jours, attente au feu rouge, voyage dans moyens de transport, peu à peu on découvre de nouvelles opportunités, le travail s'affine. et on commence à travailler sur trouver le calme dans l'agitation, trouver le silence dans et autour du bavardage intérieur, trouver l'espace dans la saisie.

Le point de vue change. Au début on est un humain "normal" qui veut expérimenter ce truc extraordinaire appelé Rigpa qui vient des régions les plus reculées de ce mystérieux Tibet. Puis, avec pratique et temps on s'apperçoit que c'est Rigpa qui est l'état ordinaire, notre véritable visage et que ce qu'on croyait être , c'est à dire un être humain normal, est une identification erronée.

Le travail continue parce que par la force de l'habitude, on revient à notre vieille identité. Mais on sait que cette vieille identité n'est pas la vraie et que par relaxation, présence, pleine conscience, ou par les portes du calme, silence, espace on peut retourner à cette pleine conscience, notre nature véritable.

On s'apperçoit également que l'on expérimente spontanément, naturellement dans la vie de tous les jours des moments de relaxation, de présence, de calme, de silence, de sensation spacieuse, de paix, de joie, de chaleur humaine, de créativité (on a la forme, la frite, on se sent d'attaque), ces moments là passaient inaperçus mais grâce aux enseignements, on sait que ce sont là des moments importants et on apprend à les reconnaitre, à les observer, à voir comment ça marche, à les cultiver (méditations et autres moyens habiles), à les stabiliser et peu à peu ils s'approfondissent, et on peut imaginer qu'ils ont pas de limites. Pourquoi on s’arrêterait en si bon chemin? C'est une sacrée aventure.

Pour répondre en deux mots à ta question, il n'y pas plus simple que ça, mais c'est compliquer à expliquer. Facile à faire, difficile à expliquer. Certaines refusent même cet enseignement "C'est trop simple pour être vrai"

Arjopa a dit
Ceux qui pratiquent directement le dzogchen, sont à mon avis, soit des "simples d'esprit"
Ma vocation première était d'être idiot de village. Mais maintenant, on les mets dans des centres spécialisés, on les bourre de cachets. Ca vaut plus le coup. Ca m'aurait bien plu. Etre le bedeau du Curé,nettoyer l'église, sonner les vêpres, faire le jardin de Madame Lelongbec, veuve respectable, braconner un peu, pécher la truite, aider aux foins et aux moissons, garder les vaches. Boire un coup à la sortie de la messe le dimanche. Il a fallu que je m'adapte à mon époque et maintenant je discoure de Dzogchen, la vie est une hallucination!
tobeornottobe

[quote="ardjopa"]
Et surtout il a une facheuse tendance à s'exterioriser dans la multiplicité des distractions du monde, et de ses propres pensées, sensations etc...
Ceux qui pratiquent directement le dzogchen, sont à mon avis, soit des "simples d'esprit" (ce n'est pas toujours un défaut), soit des êtres proches de l'éveil ;-)

Tu oublies pas celui qui a fait le tour des distractions (il est très riche, ou a hérité...) et ne veut plus rien, il ne déprime pas mais... et quelques années après, il serait pas prêt pour le dzogchen?

En tout cas, ce n'est pas un défaut d'être simple d'esprit mais j'en suis pas loin ou l'ai était, (et oui, c'est pas toujours mais le hic c'est quand ça l'est) alors je préfèrerai être celui-ci dans une prochaine vie... lol

Namasté
tongra

ardjopa a écrit :L'enseignement "ultime" du dzogchen, ou mahamudra, est très simple en effet, la "vigilance ou présence pure"
est aussi enseignée au tout début de l'enseignement theravada, y compris dans le dhammapada, bref rien de plus simple que "simplement "être" là
Mais le mental est compliqué, chez beaucoup d'êtres
Et surtout il a une facheuse tendance à s'exterioriser dans la multiplicité des distractions du monde, et de ses propres pensées, sensations etc...
Ceux qui pratiquent directement le dzogchen, sont à mon avis, soit des "simples d'esprit" (ce n'est pas toujours un défaut), soit des êtres proches de l'éveil ;-) : le mental-singe essaye de passer directement de "la saisie de multiples branches de l'arbre, et de ses allées-venues de branches en branches", au "lacher prise" direct de toutes les branches
La voie progressive, est plus "laborieuse", mais souvent moins risquée : le mental-singe "se concentre-se pose" sur une seule branche (samatha), et quand il se sent assez apaisé, prêt, et pleinement conscient (vipassana), il s'élance dans le vide et quitte sa dernière branche; A chacun de choisir sa phase de décollage ;-)
Bon là, ardjopa tu ne marques pas de points ! :lol: ce n'est pas parce qu'un enseignement parle de simplicité que l'on doit gloser (se perdre en discussion) dessus. Le dzogchen n'est globalement pas ce que tu décris ni dans tes parallèles ni dans tes raccourcis.
Yamantaka va se frotter les mains. ;-)
tongra

Jean a écrit :
Décidément ça devient collectif.
Jean a écrit :
No comment ! Ni sur les explications ni sur les réponses :D :D :D
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Je ne suis pas certaine de bien suivre le déroulement du fil, mais juste un mot : Ted, bon courage pour l'otite. Je connais bien et ça fait très mal! J'espère que ça va mieux. loveeeee
Ne pas tomber malade est une bonne idée pour la culture du bonheur, sauf que parfois, c'est plus facile à dire qu'à faire... :oops: :cry: .
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Jean

J'ai oublié à répétition quelque chose de très important, d'essentiel. (Ma vocation première contrariée d'idiot de village probablement

Le calme concerne le calme du corps

Le silence celui le la parole

L'espace, celui de l'esprit.

Ce sont les portes qui permettent de se reconnecter à Rigpa.

Suivant la situation on s'y reconnecte en passant par l'une de ces portes. (Qu'importe le flacon...)

Le calme est le plus facile: Assis sur le coussin de méditation, on se détend, on lâche prise, un soupir qui vient naturellement. Et c'est le moment du calme maximum que l'on expérimente dans la journée. Donc on en est conscient, on y goute, on s'y baigne, le corps, les organes du corps, les cellules du corps, on s'en nourrit, on y baigne le mental, on y baigne l'esprit. Ce n'est pas une concentration laborieuse, c'est comme plaisir à rester dans son bain, à laisser l'eau chaude nous faire du bien.Au début c'est un calme habituel, mais il est déjà bien régénérateur. Déjà rien qu'au départ, il y a un plaisir, un "Ouf!"puis peu à peu, avec le temps, le calme devient un calme inhabituel, plus profond etc

et c'est le même principe pour le silence de la parole et la spaciosité de l'esprit.

Le silence est la racine de la parole; la spaciosité, celle de l'esprit.

Bien installé, on se pose alors la question "Qu'est ce qui est conscient de cela?" La réponse vient si on lâche-prise encore plus. et on s'y baigne. On y arrive pas tous le jours, ou on peut avoir des courts flashs. Mais déjà les étapes précédentes apportent du plaisir et régénèrent. Expériences tout à fait ordinaires mais finalement très positives. C'est le chemin. Faut pas être trop exigeant non plus et se pourrir la vie en se disant, "Flute je n'ai pas expérimenté, je ne suis pas demeuré en Rigpa".
Répondre