Je pense pour ma part que le Chan/Zen/Son appartient pleinement au boudhisme, pour les mêmes raisons que Ted et Dumè ont déjà formulées : il propose la recherche d'un éveil fondé sur la libération de la souffrance, et s'appuie pour ce faire sur les "quatre nobles vérités" attribuées au Bouddha historique, auquel d'ailleurs il se relie explicitement par ses lignées de patriarches. Il formule la voie d'une telle libération dans les termes de l'octuple sentier (ou de la "triple discipline" si l'on préfère mais c'est la même chose). Donc il me paraît difficile de le détacher du bouddhisme
L'emploi de la méditation assise dans le cadre d'autres religions, comme le christianisme par exemple, est quelque chose d'un peu différent puisque le but visé dans ce cas n'est pas la libération de la souffrance au sens bouddhiste.
Un point intéressant peut-être, et qui conduirait à nuancer un peu les choses, est que le Chan a d'abord été pratiqué, en Chine, en réaction contre les écoles indiennes du bouddhisme qui y prévalaient, et que pour ce faire, il a intégré beaucoup d'éléments appartenant au taoïsme, que ce soit des techniques ou du vocabulaire : la fameuse formule de Huineng à laquelle on le résume parfois,
Ming xin jiang xing, (qu'on peut approximativement traduire par "éclairer l'esprit, (c'est) voir directement la nature"), pourrait être une formule taoïste.
A certains égards on peut donc qualifier le Chan de syncrétisme entre bouddhisme et taoïsme, mais c'est un peu exagéré.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu