→ L'on peut trouver dans les textes qui font référence à la bodhicitta "relative" et la bodhicitta "absolu", peut-on les comparer, l'une a l'intention "relative" et l'autre a l'action "absolu" ?? L'intention d'agir pour le bien de tout les être "relatif" et agir pour le bien de tout les êtres "absolu" ??
→ Est-ce que la bodhicitta "relative" une fois cultivé devient naturellement la bodhicitta "absolu" ??
Hello Michel, j'espère que quelqu'un te répondra à propos des livres.
La Bodhicitta relative est l'expréssion de la Bodhicitta absolue. Si quelqu'un a réalisé la completement la Bodhicitta relative, il réalise la Bodhicitta absolue puisque celle ci est la source de la Bodhicitta relative. Il a juste à jeter un coup d'oeil à l'intérieur de lui.
Mais une personne qui a une expérience de la Bodhicitta absolue doit la cultiver pour que celle ci se manifeste dans le monde phénoménal sous la forme de la Bodhicitta relative. Par exemple des gens qui ont fait de longues retraites ou qui ont vécu dans des monastères. Ce sont les situations différentes de la vie quotidienne qui leur permettront de développer et de stabiliser leur expérience et leur réalisation de la Bodhicitta relative.
Dans le Bouddhisme Tibétain les méditations sur la bonté des mères, sur les 4 infinis, les visualisations du mantra rayonnant apportant bien être à tous les êtres, développent la Bodhicitta relative
La méditation sur la vacuité, sur l'esprit le plus subtil, sur le bindu, la syllabe germe du mantra au cœur ( appelé aussi Bodhicitta, bonté fondamentale, nature de Bouddha); les méditations de type Mahamoudra/Dzogchen, les méditations lâcher prise/esprit dans état naturel (ne rien ajouter, ne rien enlever) permettent de se connecter à la Bodhicitta absolue, reste ensuite à l'actualiser.
Le travail sur la détente; l'ouverture du cœur permet d'accéder à l'une comme à l'autre et par la pratique avec le temps de les réaliser. C'est une piste assez directe. Tong Len aussi pointe vers ce type d'expérience et ensuite par familiarité, de réalisation.
On pourrait dire que la Bodhicitta se divise en Bodhicitta relative et absolue et que pour la réaliser, on peut travailler sur ces deux aspects, bruler la chandelle par les deux bouts. La Bodhicitta relative peut se travailler dans la vie de tous les jours, la Bodhicitta absolue se travaille plutôt sur le coussin de méditation. Mais ça aussi, cela dépends des individus.
Pour certains il est plus facile d'aborder la Bodhicitta via Bodhicitta relative, pour d'autres, c'est le contraire, ce sera par la Bodhicitta absolue.
Il y a l'explication des sutras et l'explication des tantras qui évidemment ne sont pas contradictoires. Juste angles de vue ou niveaux de vue différents.
Mais bon, comme toujours vaut mieux lire les bouquins bien informés et surtout consulter le fameux "instructeur spirituel compétent".
Bon sang, je crois que je t'ai encore apporté plus de confusion que d'éclaircissements. Désolé.
Il y a livre en anglais "The Union of Dzogchen and Bodhicitta" de Anien Rinpoché qui t'éclairera certainement à ce sujet
Dernière modification par Jean le 17 septembre 2011, 07:20, modifié 1 fois.
J'avais posé la question à un Maître Zen, Dokusho Villaloba : "Quel est le rapport entre la pratique de Zazen et la compassion?"
Il m'a répondu quelque chose comme "Zazen ouvre. Si on est ouvert, on est ouvert. On est donc ouvert à tous les êtres. Si on est ouvert à tous les êtres, on expérimente donc la compassion"
et je me permet avec un sans-gène et une prétention maladive d'ajouter (Quel toupet!): A force d'expérimenter la compassion, on la réalise.
Jean a écrit :et je me permet avec un sans-gène et une prétention maladive d'ajouter (Quel toupet!):
A force d'expérimenter la compassion, on la réalise. C'est un chemin.
( J'oserais ajouter audacieusement ) :
Cette réalisation n'est pas quelque chose de visible extérieurement, ce n'est pas ostentatoire, c'est mitsu : dans le secret de son propre cœur... love3
-- Kaïkan -- - Kyo gyo sho itto - L’enseignement, la pratique et le satori sont unité.
Trugpa parlait de cœur tendre, vulnérable, de tendresse. C'est là dedans que se trouvent les deux Bodhicittas. Je crois aussi qu'une personne compassionnée est très pudique à ce sujet. Ce sont les gens qui, la voyant agir, disent d'elle qu'elle est compassionnée.
Je vois mal une personne se rasant ou se maquillant le matin (ou les deux!) se dire en se regardant dans le miroir "Quand même, qu'est ce que j'ai l'air compassionné".
→ L'on peut trouver dans les textes qui font référence à la bodhicitta "relative" et la bodhicitta "absolu", peut-on les comparer, l'une a l'intention "relative" et l'autre a l'action "absolu" ??
... plus précisément à l'action pure (Kadak) spontanée (Lhundrub). Ainsi on pourrait aussi dire,
On peut trouver des textes qui font référence à la bodhicitta "relative" et la bodhicitta "pure et spontanée", on peut les comparer, l'une a l'intention "relative" et l'autre a l'action "pure et spontanée.
L'intention d'agir pour le bien de tout les être "relatif" et agir pour le bien de tout les êtres "absolu" ??
Agir pour le bien de tous les êtres "relativement à des règles éthiques et réfléchies" ou agir pour le bien de tous les êtres avec pureté et spontanéité.
→ Est-ce que la bodhicitta "relative" une fois cultivé devient naturellement la bodhicitta "absolu" ??
Signalons que la bodhicitta n'a jamais étais évoqué dans le canon pali et qu'elle n'est pas reconnu par l'école des anciens (Théravada).
Ce n'est pas tout à fait exact. Il est vrai qu'elle n'est pas évoquée "comme telle" dans le canon pali, mais la véritable raison c'est que n'ayant pas fait le vœu de renaître sans cesse auprès des êtres, jusqu'à la libération définitive de tout ceux-ci, la bodhicitta qu'ils développent n'est pas ultime, pas "entièrement pure" parce que le principe de libération n'est pas étendu à tous les êtres, mais réservé à celui qui a atteint le Parfait Éveil. De ce fait, ils cultivent la bodhicitta à partir de l'esprit (Sems), et l'esprit respecte les règles des soutras du 1er Tour de Roue du Dharma, en conséquence la bodhisitta qu'ils cultivent ne peut être "parfaitement pure et spontanée", et donc vouée à n'être que "relative" et par voix de conséquence, jamais "absolue".
