Le Bouddha dans le bouddhisme

fifi

LE BOUDDHA SELON LE BOUDDHISME ANCIEN,
Extrait tiré du dictionnaire encyclopédique du bouddhisme écrit par Philippe Cornu


Selon le Théravada et une grande partie des écoles du bouddhisme ancien, un bouddha est un être qui tout au long de ses nombreuses vies passées de bodhisattva, s'est peu à peu affranchi du désir et de tous les obscurcissements pour parvenir au plein Eveil au siège de diamant (sk. Vajrayana) au cours de sa dernière vie terrestre en tant qu'être humain, avant de quitter définitivement le samsara à la fin de sa vie, pour entrer au paranirvana. Bien qu'affranchi de tous les liens qui entravent les êtres de ce monde, au cours de sa vie, des circonstances peuvent lui être contraires et il est sujet à la maladie, à l'empoisonnement et à la calomnie. On ne dit jamais d'un bouddha qu'il meurt mais qu'il s'éteint complètement.

Son corps physique, constitué des 4 éléments, est paré de 32 marques majeurs et des 80 signes mineurs d'un grand être, qui n'apparaissent qu'à ceux dont le karman est suffisamment purifié. Il n'en est pas moins périssable. Une fois accompli son paranirvana, le Bouddha n'est plus perceptible dans le monde, car son corps corruptible a disparu, mais il laisse des reliques corporelles, support de vénération et d'offrandes permettant aux pratiquants et aux laïcs d'accumuler des mérites, et surtout un enseignement, le Dharma, par lequel son action reste effectivement pendant de nombreuses années. (...)

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fifi

LE BOUDDHA SELON LE MAHAYANA,
Extrait tiré du dictionnaire encyclopédique du bouddhisme écrit par Philippe Cornu


Dans le Mahayana, le Bouddha acquiert un autre statut : le Bouddha Sakyamuni, tel qu'il se manifeste historiquement, est un corps d'apparition ou nirmanakaya, ce qui signifie qu'il s'est déjà éveillé avant de démontrer son Éveil aux hommes de ce monde. Son véritable Eveil s'est produit en Akanistha, la plus haute sphère divine de la forme pure, comme fruit de son long cheminement sur les 10 terres des bodhisattva. Il a obtenu ainsi le corps absolu ( dharmakaya) pour lui-même, résultat de la maturation de la sagesse, d'où procèdent, pour le bien d'autrui et en tant que résultat de son accumulation méritoire, 2 corps formels ( rupakaya). Ces deux corps sont sont le corps de jouissance (sambhogakaya), qui apparait aux arya-bodhisattva des 3 terres, et le corps d'apparition (nirmanakaya), qui œuvre au bien des êtres ordinaires plongés dans les souffrances du monde. Ce corps est une émanation, une simple apparence et non un corps ordinaire fait d'éléments grossiers. Il est le moyen par le truchement duquel le Bouddha "naît" en ce monde et accomplit 12 actes, parmi lesquels la démonstration de son Eveil et l'enseignement du Dharma. (...)

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fifi

LE "BOUDDHA-PAR-SOI", (pratyekabuddha en sanskrit, paccekabuddha en pali)
Extrait tiré du dictionnaire encyclopédique du bouddhisme écrit par Philippe Cornu


"Bouddha-par-soi" se dit d'un pratiquant qui a atteint l'état d'arhat en suivant la voie solitaire des bouddhas-par-soi.

Selon le Théravada, le paccekabhuddha a compris par lui-même et par ses seuls efforts les 4 nobles vérités sans avoir jamais reçu d'enseignement d'un Bouddha. N'étant cependant pas un parfait Bouddha, il n'a pas la capacité de prêcher le Dharma au monde ni guider autrui. Un paccekabhuddha ne se manifeste que dans les périodes où l'enseignement d'un Bouddha n'est pas connu. Selon quelques écoles anciennes et surtout selon le Mahayana, appliqué à sa propre libération, le pratyekabuddha a pu rencontrer le Bouddha ou l'un de ses disciples et écouter les enseignements du Dharma dans une vie antérieure, sans les avoir pratiqué jusqu'à leur terme. Ce n'est que lors de sa dernière vie dans le domaine du désir que, sans rencontrer de bouddha ni de maître, il se retire par sa propre volonté pour pratiquer en solitaire, tel unicorne, et obtient la libération.(...)
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Dharmadhatu
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jap_8 Coucou Fifi,

Je me permets juste une ou deux rectifications:
au siège de diamant (sk. Vajrayana)
en fait, il s'agit de Vajrâsana (le Vajrayana étant la Voie de diamant).
Ces deux corps sont sont le corps de jouissance (sambhogakaya), qui apparait aux arya-bodhisattva des 3 terres,
Sans doute est-il question des 3 terres dites "pures", les 8°, 9° et 10° bhumis.

Amicalement FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
fifi

Bonsoir,

Ce n'est pas précisé dans le texte mais il serait peut-être intéressant de développer les bhumis sur ce post. A voir... En tout cas, ça rentre bien dans le sujet et ça permettrait de tout regrouper, c'est une bonne idée je trouve. Tu veux te lancer pour donner plus de précisions ? :D
fifi

Qui est Bouddha ?

"Bouddha" est un titre honorifique attribué à tous les êtres qui, par leurs propres efforts, ont atteint l'Eveil, la "bodhi".
Employé de manière absolue, "le Bouddha" désigne un homme en particulier, Siddharta Gautama, dont l'enseignement a donné naissance à ce que l'Occident appelle "bouddhisme" et qu'on connaît en Orient sous le nom de Bouddha-Dharma, "l'enseignement du Bouddha".

Bouddha aurait vécu à la charnière des Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ. Sa vie s'articule autour de quatre épisodes essentiels : la naissance, l'Éveil et la première prédication, enfin la mort. Selon la chronologie la plus couramment acceptée, il serait né en 566 avant notre ère, près de Kapilavastu (bourgade située sur la frontière actuelle entre l'Inde et le Népal), il aurait obtenu l'Éveil en 531, à Bodhgayâ, aurait donné sa première prédication quelques temps plus tard à Sarnath, près de Bénarès, avant de mourir à l'âge de quatre-vingts ans, à Kusinagara, dans l'Inde du Nord.
Que nous apprend sa vie ?

Les documents, même très anciens, ne constituent pas des preuves scientifiques sur la vie du Bouddha. Ils présentent les éléments d'une tradition, transmise oralement de génération en génération, puis fixés sous forme de textes écrits aux environs du IIe siècle avant Jésus-Christ.
Ces textes ne présentent pas une "biographie" continue du Bouddha mais de nombreux épisodes disséminés dans deux recueils principaux : le "Vinaya-pitaka (la règle monastique) et le "Sutra-Pitaka" (les discours d'enseignement). C'est à partir de cette mosaïque qu'a été composée, par la suite, une histoire chronologique.
En affirmant que l'Eveil était accessible à tous, le Bouddha invitait chacun à suivre son exemple. Il était donc particulièrement important de connaître les étapes de cette progression jusqu'à l'Eveil.
Mais, si les disciples bénéficiaient de l'enseignement délivré par le Bouddha, lui-même était parvenu à l'Eveil par ses propres efforts, ce qui faisait de lui un être exceptionnel.

L'histoire de sa vie est donc l'occasion :
- de montrer sa supériorité évidente sur les autres hommes
- de présenter un chemin symbolique par lequel passent tous les futurs bouddhas et que tous leurs disciples doivent emprunter pour suivre leur exemple.

L'humanité du Bouddha y est donc tempérée par de nombreux éléments surnaturels et symboliques, à valeur pédagogique.

Le récit de sa naissance insiste surtout sur sa supériorité. Il s'agit essentiellement d'un événement symbolique.
La période de sa jeunesse présente les différentes étapes par lesquelles un futur Bouddha doit passer avant d'atteindre l'Eveil : la découverte de la souffrance humaine, l'engagement sur la voie spirituelle, l'étude avec des maîtres d'autres traditions...
Son Eveil est présenté, à la fois, comme une expérience très humaine (accessible à tous) et comme un événement surnaturel.
Le récit de sa vie de prédication fourmille d'anecdotes qui présentent la manière dont vivait la communauté des disciples de l'époque, les différents personnages que le Bouddha rencontre et avec lesquels il discute (rois, maîtres d'autres traditions, laïcs...).
Sa mort a une haute valeur pédagogique et symbolique : elle est l'occasion de rappeler l'essentiel de son enseignement, la dimension humaine mais aussi "supra-mondaine" du Bouddha, et annonce comment ses disciples, moines et laïcs, perpétueront son souvenir, son enseignement et son exemple.
Source : http://www.bouddhisme-universite.org/decouverte.html
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yudo
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fifi a écrit :en solitaire, tel unicorne
Je n'ose croire que Philippe Cornu ait pu écrire une sottise pareille!

(Il n'y a que trois bêtes qui sont unicornes: la licorne, le narval et le rhinocéros. "Einhorn" en allemand (litt. unicorne) est un rhinocéros.)
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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cgigi2
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Yudo dit:
(Il n'y a que trois bêtes qui sont unicornes: la licorne, le narval et le rhinocéros. "Einhorn" en allemand (litt. unicorne) est un rhinocéros.
Il y a celui-là aussi
Naso annulatus :)
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Et celui-ci

Scarab/ licorne :)
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avec metta
gigi
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
passagère

PratyekhaBudhha, jap_8

J'avais déjà entendu lors d'un enseignement que l'image donnée à son propos est celle du Rhinocéros

La vie du pratyekabuddha se passe tout entière dans la solitude (pratyeka). On l'appelle souvent, pour cette raison, khadgin, « rhinocéros »
Encycloprédie Universalis

je sors du sujet mais à ce propos ,

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Présentation de l'auteur

"C’est l’histoire véridique d’un personnage extraordinaire au destin ironique et à la gloire involontaire. Parti sans un sou pour trouver en Asie centrale les origines de la langue hongroise Alexandre Csoma de Kôrôs (1784-1842) a fondé la tibétologie par le hasard d’une rencontre avec un vétérinaire-explorateur qui le charge d’établir un dictionnaire tibétain. Son université ? Une cellule sans chauffage du Zanksar la région la plus sauvage de l’Himalaya où Csoma de Kôros est le premier Occidental à pénétrer. Son travail presque achevé il rejoint l’Inde anglaise où on le prend d’abord pour un espion. Mais rapidement l’Asiatic Society soucieuse de profiter de son savoir se décide à l’engager à le rétribuer. Csoma répond avec hauteur : ""Si j’étais riche j’aurais considéré comme un honneur de payer pour accomplir une tâche aussi agréable. Ne l’étant pas je ne puis accepter aucune somme pour cela.""Alors qu’il se décide à reprendre sa quête linguistique avec enfin une chance d’aboutir le savant obstiné meurt aux portes du Tibet. Des Carpates à l’Himalaya le parcours singulier de cet ascète est aussi un fabuleux voyage à travers les langues les civilisations les religions à la rencontre d’autres individus hors du commun et à l’orée du ""Great Carne"" pour la maîtrise de l’Asie. Nul doute Alexandre Csoma de Kôros n’est pas un homme de notre temps. Mais il est peut-être celui de l’avenir."
JOUTY-S

http://www.jouty.com/rhino.htm
passagère

Le Bouddha dans le bouddhisme

Pourquoi yen a un autre ailleurs ?
Dernière modification par passagère le 10 septembre 2011, 23:29, modifié 1 fois.
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