Bouddhisme sans la renaissance

[ted]

On est toujours là, mais on a perdu toute notion d'identité. On repart à Zéro.

Encore une fois, cette phrase implique qu'il y ait une continuité de la personne. Je ne pense pas que c'est ce qui se produit.

Je ne vois pas où se trouve la continuité de la personne, s'il n'y a plus ni mémoire, ni forme (disparition du corps physique) !
Il reste une conscience qui clignote.

Quand tu te réveilles le matin, Yudo, tu as perdu conscience pendant la nuit, et tu retrouves une autre conscience au réveil. S'agit-il toujours de la même personne ? S'agit-il du même Yudo ? Le bouddhisme dit bien que NON !

Chaque fois que nous perdons conscience (dans la journée ou dans la nuit), c'est une autre personne qui apparait au retour de la conscience. Il le faut bien, sinon anatta ne serait pas vérifié tout au long de notre vie. Le problème de la continuité ne se pose pas, car il ne peut y avoir continuité d'une personne qui disparait déjà plusieurs fois par seconde.

[ted]

En fait, on confond la conscience d'exister et la croyance en un soi !

On peut très bien avoir conscience d'exister tout en étant sans-soi !
La preuve ? : Et bien, toi, moi, nous tous. Nous avons conscience d'exister, pourtant, nous sommes sans-soi.

Et le fait que cette conscience donne l'impression d'être continue, du matin au soir, ne signifie pas qu'elle l'est.

Le fait que nous ayons l'impression d'être la même personne depuis notre naissance, ne signifie pas que nous sommes la même personne depuis notre naissance.

De même, une conscience de renaissance (patisandi citta) qui apparait après la mort (cuti-citta), sans sa forme précédente, sans souvenirs, est tout à fait compatible avec anatta. De même que la conscience qui apparait à notre réveil, après une nuit de sommeil, est elle aussi, tout à fait compatible avec anatta (bhavanga citta).

[passagère]

[kay]

En fait, on confond la conscience d'exister et la croyance en un soi !

On peut très bien avoir conscience d'exister tout en étant sans-soi !
La preuve ? : Et bien, toi, moi, nous tous. Nous avons conscience d'exister, pourtant, nous sommes sans-soi.

Et le fait que cette conscience donne l'impression d'être continue, du matin au soir, ne signifie pas qu'elle l'est.

Le fait que nous ayons l'impression d'être la même personne depuis notre naissance, ne signifie pas que nous sommes la même personne depuis notre naissance.

De même, une conscience de renaissance (patisandi citta) qui apparait après la mort (cuti-citta), sans sa forme précédente, sans souvenirs, est tout à fait compatible avec anatta. De même que la conscience qui apparait à notre réveil, après une nuit de sommeil, est elle aussi, tout à fait compatible avec anatta (bhavanga citta).

Ben, oui...
Comme avec les émotions qui changent et nous changent dans l'impermanence de chaque instant...

[antodume]

On peut très bien avoir conscience d'exister tout en étant sans-soi !

On dirait que tu as fait une sacrée découverte, là, Ted !

[passagère]

Et le fait que cette conscience donne l'impression d'être continue, du matin au soir, ne signifie pas qu'elle l'est

un petit truc quand même sans contredire ce que dit ici

il y a bien une continuité pour permettre d'avoir connaissance le soir ( ou pour que les consciences du soir aient à leur connaissance ) , des "objets" reflétés par les consciences du matin , y compris pour la "conscience" la connaissance d'exister

mais une conscience ne continue pas , elle cesse l'instant suivant son apparition et elle est cause en tant que conscience , (capacité à réfleter ) de la conscience qui suit etc ...penser qu'un continuum de consciences fonctionne ne veut pas dire que la conscience continue puisqu'elle a déjà disparu , l'instant suivant son apparition et ces deux notions , continuum de consciences et absence de conscience qui continue , ne sont pas antinomiques entre elles , bien au contraire , ni avec le non-soi d'ailleurs

[yudo]

provenant de quelle source (Paul, Jacques, Tartenpion ?) ? par quelle opération ? Celle du Saint Esprit ? C'est du peer to peer ?

C'est du peer to peer.

[Sourire]

Quand tu te réveilles le matin, Yudo, tu as perdu conscience pendant la nuit, et tu retrouves une autre conscience au réveil. S'agit-il toujours de la même personne ? S'agit-il du même Yudo ?

Les sensations qu'on éprouve en dormant ne sont pas une conscience semblable à celle de l'état de veille, mais ce n'est pas non plus la même chose que d'être dans le coma.

[ted]

Et le fait que cette conscience donne l'impression d'être continue, du matin au soir, ne signifie pas qu'elle l'est

un petit truc quand même sans contredire ce que dit ici
il y a bien une continuité pour permettre d'avoir connaissance le soir ( ou pour que les consciences du soir aient à leur connaissance ) , des "objets" reflétés par les consciences du matin , y compris pour la "conscience" la connaissance d'exister

L'illusion de continuité est assurée par la mémoire. Si je t'enlève la mémoire, tu ne sauras même plus rentrer chez toi. Tu ne sauras pas ce qu'est le matin, ni le soir. Tu ne te souviendras plus de ton nom, ni de ton mari, ni de tes enfants. Tu ne sauras même plus que tu es une femme. Pourtant, tu auras toujours conscience d'exister, ici et maintenant, au présent. Les agrégats de ton corps continueront sur leur lancée. Tu respireras, tu ressentiras la faim, la soif... Tu seras consciente.

Je veux bien croire qu'une copie de nos données mémorielles va être stockée dans une sorte d'inconscient collectif et que les yogis puissent accéder à ce réservoir (alaya ?). Mais effectivement, comme dit Yudo, quand on prend connaissance de ces informations, il est abusif de dire qu'elles sont "les nôtres". La seule chose qui soit nôtre est une conscience d'exister à l'instant présent. Et même cette conscience de l'instant est discontinue, impermanente, sans cesse changeante.

[ted]

Les sensations qu'on éprouve en dormant ne sont pas une conscience semblable à celle de l'état de veille, mais ce n'est pas non plus la même chose que d'être dans le coma.

Ce sont des consciences subtiles qui succèdent à la conscience de veille.

Comme avec les émotions qui changent et nous changent dans l'impermanence de chaque instant...

Oui. <<metta>>