Axiste, Jules, Michel,
"
On ne connait jamais rien ?..." - Peu importe puisque la causalité n'est que mémorielle dans un temps arbitrairement posé comme une scène de théâtre sur laquelle nous agirions et qu'en fait chaque instant est à chaque fois un instant nouveau. Cela dit, même imparfaitement, ce que nous connaissons nous le connaissons même si cette connaissance est sans cesse à compléter. Quoi d’étonnant dans un monde impermanent ?
Vos arguments sont totalement pertinents sauf qu’ils ne s’adressent qu’à la partie « imagée » du monde « représenté » que vous créez avec votre cerveau frontal (cortex et néo-cortex) au détriment de votre cerveau thalamique et hypothalamique. Par la méditation Zazen et l’état d’Ichyrio qu’il est possible d’atteindre et laisser émerger, on s’aperçoit instantanément de la relativité des concepts frontaux et de la relation immédiate avec la nature universelle que la mise en sommeil, par la méditation, du cerveau frontal permet.
Autrement dit, c’est « comme si » vous pensiez que le tout de l’océan est contenu dans l’écume de la crête des vagues et que vous négligiez son immensité et sa profondeur.
Ce qu’il nous faudrait pouvoir intégrer c’est la réalité du temps linéaire de l’horloge – celui dans lequel nous vivons habituellement et modalité de fonctionnement du cerveau frontal – et celle du cerveau profond qui n’est profond que parce que nous lui refusons le même niveau d’être que le frontal. La citation de Dogen que fait Jules : "
Ceux qui veulent connaitre la marche du Soi doivent justement connaitre aussi la marche des montagnes bleues. " est totalement appropriée.
"L’incomplétude est toujours là " dit Axiste. NON ! du point de vue de la conscience frontale qui ne cesse de disséquer, séparer, couper, trancher assurément oui ! mais du point de vue de la conscience universelle qui éclôt d’elle-même quand la conscience frontale le lui permet, Non.
Dernière précision. On se crucifie quand justement on oublie cette dimension double de l’être humain : terrestre et universelle. On l’oublie parce que notre éducation, nos habitudes (pratico-pratiques diraient les marxistes) nous laissent accroîre que les « moyens habiles » mis en place par la conscience personnelle issue elle-même du plan frontal vont nous permettre de maitriser et comprendre le monde.
Le monde peut être…et nous alors ? !
Bon Week-End
