J'avais fait précédemment le choix de prendre quelque recul et d'attendre mais la citation suivante «
... Le tiers est exclu puisqu'en vérité ultime, il n'y a ni identité, ni altérité: ni un, ni deux... » m'incite à revenir sur ce choix car il me semble qu'il y a ici confusion entre les mots et leur sens qui par nature les dépasse. En effet les mots sont apparents et renvoient à une réalité qu'ils ne contiennent que partiellement ainsi que le déclare le Lanka.
«
Les apparences désignent la forme et les différents aspects des choses. Des noms sont donnés pour les fixer (…) et exprimer des apparences (qui) ne sont que des idées fictives forgées par une pensée qui se méprend. » - chap : l'instantanéité.
«
Il y a d'innombrables façons d'adhérer étroitement et profondément aux enseignements lorsqu'on les prend au pied de la lettre (c'est moi qui souligne). Entre autre en croyant et s'attachant à la réalité des caractéristiques (et) des circonstances (…) ce genre de puissant attachement se ramène à l'attachement que les sots éprouvent pour les idées qu'ils inventent. » - chap : l'impermanence
«
Mahâmati, le langage peut exister sans nécessairement décrire une réalité. » - chap : Compendium de tous les enseignements
J'avais précisé en son temps :
Le tiers inclus et le tiers exclu sont des entités abstraites logiques au service de l'intelligence, de la sensibilité des hommes qui cherchent « une vérité » par le biais de la philosophie, des études religieuses, des sciences sociales. Leur utilisation n'exige aucunement une quelconque croyance en une absence ou une essence propre. Il y a donc lieu de ne pas les affubler d'appellation extrêmes et de vérifier dans quelle mesure ils sont pertinents à chaque cas particulier ou général
Par ailleurs, nous dit-on :
Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt.
Il semble donc que ce qui importe en l'occurence soit la lune et le sens des choses (autrement dit le sens caché). Cependant quand je lis «
Le tiers est exclu puisqu'en vérité ultime, il n'y a ni identité, ni altérité: ni un, ni deux... » j'y vois la vérité des mots, mais pas du sens.
Il est bien exact que dans la vérité ultime, il n'y a rien qui puisse être distingué à l'aide des seuls mots puisque dans ce cas il n'y aurait plus ce qui la caractérise à savoir, la vacuité notamment avec ses autres dénominations : bouddhéité, éveil, délivrance, tiers inclu, nirvana, bouddha qu'il y a, bouddha qu'il n'y a pas, temps qu'il-y-a, temps-qu'il n'y-a-pas, éveil et égarement... toutes appellations qui renvoient à l'absence de nature propre et qui désignent pourtant le sens de réalisation que tous devraient pouvoir réaliser puisqu'ils sont déjà chez eux... Il te faudra donc t'habituer à cette ambiguité et ne pas ergoter sur le sens étroit des mots pour conforter un point de vue particulier, car sans les mots ! qui désignerait l'innommable ? qui enseignerait la présence de la lune ? Qui enseignerait le Dharma ? Qui progresserait sur la voie sans les mots qui la caractérisent ? Même pour déboucher sur l'ineffable !!
Chacun d'entre nous sans doute à son propre niveau de la loi... mais certainement pas en se regardant la main et particulièrement l'index.
Par la suite, tu m'as fait parvenir d'autres extraits.
Dans les courants chan et zen, les bouddhistes prononcent souvent les Quatre Vœux incommensurables suivants (Sìhóngshìyuàn 四弘誓願) :
Je prête serment de délivrer tous les êtres quoi qu'ils soient innombrables, (Zhòngshēng wúbiān shìyuàn dù 众生无边誓愿度);
Je prête serment d'éliminer tous les ennuis quoi qu'ils soient incalculables, (Fánnǎo wújìn shìyuàn duàn 烦恼无尽誓愿断);
Je prête serment d'apprendre toutes les méthodes quoi qu'elles soient illimitées, (Fǎnmén wúliàng shìyuàn xué 法门无量誓愿学);
Je prête serment de parvenir à l'état du Bouddha quoi qu'il soit incomparable, (Fódào wúshàng shìyuàn chéng 佛道无上誓愿成).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bodhisattva
Je ne vois pas exactement le sens de cet envoi – bien que son sens me convienne totalement - dans le cadre de notre échange mais je t'en remercie néanmoins, d'autant qu'il donne une référence wikipedia que bien évidemment je suis allé consulter. Et là ! Surprise !!! je cite : ".
..La suppression de l'activité karmique par la non-action purifie instantanément les mauvais karmas, au contraire de la méthode hinayana qui progresse par étapes..." (Fanwangjing zhijie) –
J'avais en son temps attirer notre attention sur l'abus des citations qui ne convainquent personne puisque toujours citée à l'appui de la thèse que chacun défend. Mais là, la mariée est trop belle ! Cette citation m'est offerte par mon interlocuteur, à l'appui de ma propre thèse qu'il n'a pas encore faite sienne...,(bien que rien, jamais, n'a été, n'est et ne sera à moi)... à l'insu de son plein gré, sans aucun doute
.
Ainsi donc, et sans ergoter sur les mots la cause est entendue : UNE ACTION N'EST PAS INDISSOLUBLEMENT LIÉE A UNE INTENTION génératrice de karma. Désolé !! et ravi !
et... à suivre.
