Bonjour les amis,
Michel a écrit :Par contre ni ultimement, ni conventionnellement aucune conscience ne perdure, aucune, exactement comme aucune goute d'eau ne perdure éternellement, alors comment la permanence d'une rivière pourrait-elle exister réellement ??

Si la conscience en tant que continuité ne perdurait pas, alors ce serait un Michel qui écrirait "par", ensuite un autre qui écrirait "contre", puis un autre qui écrirait "ni", puis un autre qui écrirait "ultimement", etc...
Le fait que quelqu'un puisse lire une phrase et la comprendre, puis en écrire une autre, montre que conventionnellement il y a bien une continuité de la conscience. Ceci est un fait vérifiable par tout un chacun.
Si l'on envisage que le continuum de conscience existe "conventionnellement" que je ne peux pas nier car je me souvien bien d'hier [en t'en qu'idée], que si l'on prend en consédération que le continuum est constinué de phénomène composés, que le continnuum n'est pas autre chose que les consciences qui passe, mais qui n'est pas une conscience qui passe, alors quel différence avec l'atma, la table, la chaise, la rivière, le continuum, les oiseau, les montagne etc. ...il n'y en a aucune, il me semble que cela soit sous le même principe...
En effet, aucune différence de continuité avec la chaise par exemple, sinon on ne pourrait s'asseoir plus d'un instant infinitésimal puisqu'elle disparaîtrait l'instant suivant sans continuité.
La différence avec l'atma est de taille puisque l'atma est une entité qui perdure identique à elle-même d'instant en instant; tandis que la conscience est une continuité d'instants successifs qui ne sont pas les mêmes; la preuve, si on regarde ça: <<metta>> et ensuite ça: love3 , la conscience qui appréhendait ça: <<metta>> d'abord a disparu pour laisser place à la conscience qui appréhende ça: love3 .
Pour moi l'idée de permanence pose un problème majeur, car elle laisse envisager une "substance" existant réellement. Par exemple une rivière dans sa permanence reçois en elle un nombre incalculable de goute d'eau, comme si une rivière existerait indépendament des goutes d'eau qui la traverse, comme si elle poccèdait un en-soi, cela me semble un problème majeur.
Il faut alors comprendre les niveaux de dépendance enseignés par les Maîtres prasangikas: le plus subtil est une dépendance par rapport à une désignation. Ca veut dire que même si un phénomène n'est pas dépendant de causes et conditions, il reste malgré tout dépendant d'une désignation conceptuelle. Par exemple la vacuité des existants est permanente, sinon les existants auraient soudainement un soi (vu que leur vacuité disparaîtrait); et pourtant la vacuité est aussi vide que le reste.
Iskander a écrit :Je peux concevoir que la cause de la production de conscience soit un phénomène unitaire non composé et permanent.

Si la production de la conscience était permanente, un seul et unique instant de conscience serait toujours en train d'être produit, non ? Il ne pourrait pas y avoir de continuité séquentielle. Ou alors je n'ai pas saisi le sens de ta phrase.
Il n'y a pas de raison pour que ce soit le cas, simplement les écritures suggèrent cela de façon empirique.
Oui les écritures nous indiquent ce que nous pouvons vérifier au travers de la méditation: lorsque nous méditons sur notre propre esprit, nous constatons qu'il se poursuit au fil des instants cognitifs successifs.
Mais en ce qui concerne les souvenirs? Ceux-là ne peuvent qu'être composés... Sont ils permanents
Les souvenirs sont des facteurs mentaux, et ceux-ci sont impermanents, comme la conscience elle-même.
ou est-ce que le Bouddha a une limite dans le temps de ce qu'il peut se rappeler?
Selon le Mahayana, il ne s'agit pas vraiment de mémoire dans le cas d'un Bouddha; il n'a que des sagesses directes: il perçoit directement les 3 temps. Je le comprends comme ça: lorsqu'il appréhende directement les phénomènes, il en voit tous les constituants et tous les effets; toutes les interactions de ces phénomènes.
Chaleureusement
