Michel a écrit :Concrètement on se libere pas des concepts a travers d'autre concept
eveil_333 Pourquoi pas ? Est-ce qu'on ne peut pas consumer un morceau de bois avec un autre morceau de bois ?
C'est comme pensée manger un bon repas, cela nous enlèvera pas la faim.
Au risque de me répéter, imaginer que la pensée serait le repas lui-même est une erreur, que ne font pas les logiciens. Le concept a quelque chose de fallacieux par rapport à l'objet lui-même en ce sens qu'il n'est pas l'objet lui-même, mais il peut y renvoyer.
De même que le doigt qui montre la direction n'est pas la direction elle-même.
C'est en ce sens que de nombreux bouddhistes se sont trompés à travers les siècles en jetant le bébé avec l'eau du bain. Les concepts
ne sont pas les objets eux-mêmes mais
peuvent y renvoyer avec certitude.
Si ce n'était pas le cas, personne ici, ni moi ni toi, n'utiliserait sa raison pour refuser ou accepter la validité de tels ou tels propos.
La clé est rappelée par Boudiii:
Donc, sans perception directe ,point de validation possible .
C'est tout à fait ça. Dharmakirti dit la même chose.
Le raisonnement, c'est le chaînon manquant entre les objets qui ne nous sont pas directement perceptibles au premier abord et nous. On y a accès en faisant des rapprochements avec ce qu'on perçoit.
Qui dira qu'une perception directe est bien valide (elles ne le sont pas toutes, loin de là) ? La raison. Qui dira que la raison est valide (elles ne le sont pas toutes non plus) ? La perception.
La perception directe est un cheval aveugle: il a bien les pieds sur terre, mais ne sait pas ce qu'il touche.
La conception est comme un cavalier paralytique: il a bien la connaissance des directions, mais n'a aucun contact direct avec la terre.
L'un sans l'autre, c'est foutu. L'un sur l'autre, tout est possible.
Il suffit d'ailleurs d'observer notre esprit, notre monde intérieur, au quotidien: on fonctionne comme ça d'innombrables fois.
